Étude statistique sur les nefs triples en vue d’une datation (page 1/4 du 1/12/2024)
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La présente page présente la réactualisation des données au 1
Décembre 2024.
Les pages des statistiques précédentes datées du 1
Décembre 2018, 1
Mars 2019, 1
Juin 2019, 1
Septembre 2019, 1
Décembre 2019, 1
Mars 2020, 1
Juin 2020, 1
Septembre 2020,
1
Décembre 2020, 1
Mars 2021, 1
Juin 2021, 1
Septembre 2021, 1 Décembre 2021, 1 Mars 2022,
1
Juin 2022, 1
Septembre 2022, 1
Décembre 2022, 1
Mars 2023, 1
Juin 2023,
1
Septembre 2023, 1
Décembre 2023, 1 Mars 2024,
1 Juin 2024, et 1
Septembre 2024 sont également disponibles.
Nous avons amplement expliqué notre démarche dans chacune des
pages précédentes. Nous conseillons au lecteur un peu perdu par la
présentation de celle-ci, et de celles qui suivront tous les trois
mois, de consulter la page datée du 1
Septembre 2020. Nous n'avons pas jugé utile de reprendre les
explications ou conclusions que nous avions précédemment apportées
et dont nous maintenons la pertinence. Cependant, les ajouts de
monuments effectués durant ces dernières années de travaux
permettent d'approfondir la réflexion. C'est ce que nous ferons à
la fin de cette page.
![](Data/images/chapel1.png)
![](Data/images/chapel2.png)
![](Data/images/chapel3.png)
![](Data/images/chapelC.png)
![](Data/images/chapelX.png)
![](Data/images/work.png)
Carte
interactive n°1
Monde (Europe et Méditerranée) : types de nefs.
Pour voir un nom de lieu, survoler un des marqueurs de la carte à
l'aide de la souris. Pour voir les noms des monuments du lieu
ainsi sélectionné, cliquer sur ce marqueur.
Commentaires
sur la carte interactive n° 1 : Monde (Europe et Méditerranée),
types de nefs
Cette carte représente les types de nefs décrites dans ce site à
ce jour. Nous avons voulu différencier plusieurs types de nefs :
• Les nefs orientées à 1 vaisseau (drapeau vert).
• Les nefs orientées à 2 vaisseaux (drapeau violet).
• Les nefs orientées à 3 vaisseaux ou plus (drapeau orange).
• Les nefs à plan centré (drapeau bleu clair).
• Les monuments dits de type indéterminé (drapeau gris) sont, en
général, des monuments autres que des nefs d’églises : des musées,
des palais, des fortifications, voire des objets caractéristiques.
• Enfin, le drapeau jaune désigne les régions non encore étudiées.
À la date du 1 Décembre 2024, environ 2810
monuments ont été identifiés comme étant susceptibles de dater du
premier millénaire. Sur ces 2810 monuments, 2543
ont fait l’objet d’une étude dans notre site. Parmi ces 2543
monuments, 634 sont des nefs orientées à 1 vaisseau, 20
des nefs orientées à 2 vaisseaux, 1511 des nefs orientées à
3 vaisseaux ou plus, 237 des nefs à plan centré, 141
des monuments de type indéterminé.
![](Data/images/chapel1.png)
![](Data/images/chapel2.png)
![](Data/images/chapel3.png)
![](Data/images/chapelC.png)
![](Data/images/chapelX.png)
![](Data/images/work.png)
Carte
interactive n°2
France : types de nefs.
Pour voir un nom de lieu, survoler un des marqueurs de la carte à
l'aide de la souris. Pour voir les noms des monuments du lieu
ainsi sélectionné, cliquer sur ce marqueur.
Commentaires
sur la carte interactive n° 2 : France, types de nefs
Les drapeaux sont les mêmes que ceux de la carte précédente.
À la date du 1 Décembre 2024, sur 1329 monuments
ayant fait l’objet d’une étude sur notre site, 463 sont
des nefs orientées à 1 vaisseau, 10 des nefs orientées à 2
vaisseaux, 691 des nefs orientées à 3 vaisseaux ou plus, 41
des nefs à plan centré, 124 des monuments de type
indéterminé.
Nous avons ajouté ci-dessous les graphes des statistiques
indiquées plus haut.
Les codes O1V, O2V, O3V désignent les nefs
à 1 vaisseau, 2 vaisseaux, et 3 vaisseaux, respectivement. Le code
C désigne les nefs à plan centré. Le code X désigne
les nefs de type indéterminé.
Le premier graphique concerne l'ensemble Europe et Méditerranée : nous sommes passés de 805 à 2543 en 6 ans. Soit 3,1 fois plus.
Le second concerne la France : nous sommes passés de 539 à 1329 en 6 ans (soit 2,5 fois plus).
Synthèse des relevés effectués
Sur ces 6 ans de recherche et d'observations, nous allons effectuer une analyse statistique un peu différente des précédentes, car nous allons étudier les données dans la progression de la recherche. Observons les deux tableaux n°1 et n°2 ci-après : ils nous donnent en ligne les dates successives d'enregistrement des données, trimestre par trimestre, et, en colonne et successivement, le nombre de monuments identifiés, le nombre de monuments étudiés, le nombre de nefs à 1 vaisseau, à 2 vaisseaux, à 3 vaisseaux, à plan centré, et enfin, le nombre de nefs de type non déterminé. Les 5 dernières colonnes établissent ces divers nombres (O1V, O2V, O3V, Centré, Indéterminé) en pourcentage des résultats. Un diagramme en lignes polygonales sera associé aux pourcentages.
Comment «faire parler» ces résultats ? On constatera d'abord sur le diagramme une convergence de ceux-ci. Certaines données sont des constantes. Ainsi le pourcentage des nefs à 2 vaisseaux est situé aux alentours de 0,9. Celui des nefs à plan centré avoisine 8. Celui des monuments indéterminés est quant à lui proche de 8. On constate aussi que celui des nefs à 1 vaisseau semble légèrement régresser au profit des nefs à trois vaisseaux.
Il faut comprendre que cette convergence apporte un «plus» à notre analyse. Mais avant de passer à la suite, nous conseillons au lecteur de lire -s'il ne l'a pas déjà fait- ce que nous avons écrit sur la logique floue et l'intelligence humaine en plusieurs endroits de notre site, et, en particulier le dernier paragraphe de cette page précédente.
Il ressort de cette réflexion que la vérité n'est pas un concept immuable écrit avec un grand V, «Vérité» qui doit s'imposer à tous, et ce, immédiatement, mais quelque chose qui se construit au fur et à mesure par convergence des informations. Regardons le tableau n°1 ci-dessous et supposons qu'on en soit resté au résultat de décembre 2018 (36% de O1V, 1,4% de O2V, 44,6% de O3V, 7,3% de Centré, 10, 7% de Indéterminé). Considérant ces nombres, un contradicteur était en droit de nous rétorquer: « Qui nous dit qu'à la prochaine évaluation, les résultats ne seront pas fondamentalement différents? ». À cela nous pouvons répondre que la donnée suivante (34,8% de O1V, 1,2% de O2V, 45,1% de O3V, 9,4% de Centré, 9,5% de Indéterminé) confirme de peu la première. Et ainsi de suite jusqu'à la dernière donnée (24,9% de O1V, 0,8% de O2V, 59,4% de O3V, 9,3% de Centré, 5,5% de Indéterminé). Au final, on peut en déduire la répartition moyenne suivante : (30% de O1V, 0,9% de O2V, 53,1% de O3V, 8% de Centré, 7,9% de Indéterminé). Et avec un écart moyen estimé de 2%. Ce qui n'était primitivement qu'une conjecture est devenu une quasi certitude.
Les conclusions que l'on peut tirer de ces résultats ? La première d'entre elles est le très petit nombre de types de nefs. Regardons cela de plus près. Il y a les nefs de type O1V, O2V, O3V, Centré et Indéterminé. Commençons par le type Indéterminé. Ce sont en général des églises dont la nef a disparu ou pour lesquelles nous n'avons pas d'image de cette nef. On ne peut donc pas dire si elles avaient ou ont encore un plan particulier différent des autres. Nous pensons que la nef à deux vaisseaux O2V ne peut être choisie comme modèle. À une seule exception près, les nefs à deux vaisseaux sont soit d'anciennes nefs à 1 vaisseau auxquelles on a ajouté un vaisseau, soit d'anciennes nefs à 3 vaisseaux auxquelles on a supprimé un vaisseau, Pour les nefs à plan centré, on verra qu'il en existe de plusieurs modèles (plans circulaire, plan polygonal, à 3, ou 4, ou 5, ou 6, ou 12, ou 16 côtés, plan en croix, etc.). Ces nefs à plan centré constituant un cas à part, il ne reste que deux types de nefs: O1V et O3V. C'est très peu. Le plan au sol d'une nef O1V est un rectangle. Celui d'une nef O3V est un rectangle traversé par deux rangées de piliers (rappelons que ce que nous appelons nef est le corps de bâtiment d'une église destiné aux fidèles. L'église totale contient d'autres corps de bâtiment : l'ouvrage Est ou chevet, l'ouvrage médian ou transept, l'ouvrage Ouest ou narthex). Il pourrait y avoir beaucoup d'autres plans horizontaux de nefs. Les églises modernes nous en révèlent de nouveaux. Et nous pouvons en imaginer d'autres. À cela il faut ajouter les plans en élévation. Les nefs O1V sont couvertes de toits à deux pentes alors que pour la plupart d'entre elles, un toit à une pente était possible. Pour les nefs O3V, le vaisseau central est plus élevé que les collatéraux. Il est couvert d'un toit à deux pentes alors que les collatéraux sont couverts de toits à une pente. On est donc en présence d'un très petit nombre de «taxons» permettant d'envisager des classifications.
Poursuivons nos observations. On remarque qu'au fur et à mesure des ajouts de monuments, le pourcentage de nefs O3V augmente passant de 44,6% à 59,4%, alors qu'inversement, celui des nefs O1V diminue. Nous pensons qu'il s'agit là d'un phénomène conjoncturel lié à notre méthode de traitement des dossiers. Lors de la mise en place de notre site Internet, nous avons utilisé les images et les renseignements récoltés lors de nos divers voyages effectués dans toute l'Europe. C'étaient donc des informations lacunaires et partielles qui ont alimenté des pages décrivant des monuments dispersés un peu partout en Europe. Dès la deuxième année de fonctionnement, notre recherche est devenue plus systématique, en étudiant l'ensemble des monuments, pays par pays, région par région. En conséquence, il est fort possible que dans certaines régions, les rapports de proportions O1V/O3V soient notablement différents par rapport à d'autres régions. Les raisons de ces différences liées aux régions sont multiples et peuvent interférer entre elles. Ainsi, une meilleure connaissance de la région - ne serait-ce que parce qu'on y réside - permet d'identifier un plus grand nombre de nefs uniques, en général plus petites que les nefs triples. Une autre possibilité : que certaines régions soient plus densément peuplées que d'autres en nefs uniques. Et ce bien que la même religion soit pratiquée dans toutes les régions. Une telle éventualité est-elle possible ? La réponse est oui ! À l'époque actuelle, au Mexique, la région du Chiapas fourmille de petites églises à nefs uniques disséminées le long des routes hors des villages, alors que, dans les autres régions, les églises, plus grandes, sont sises au cœur des villages. Une troisième possibilité se déduit d'une constatation effectuée sur certaines églises dites à «passages berrichons». Nous avons en effet remarqué que les nefs de ces églises, actuellement à un vaisseau, devaient être primitivement à trois vaisseaux. Il est donc possible que pour certaines régions (par exemple, en France, la Bourgogne), il y ait eu une mode de remplacer des nefs à trois vaisseaux par des nefs à un seul vaisseau.
Ces diverses observations permettent de prolonger notre recherche. Il devient de plus en plus clair que les nefs primitives de grandeur moyenne attribuables au premier millénaire devaient toutes être triples, à l'image des grandes nefs (dont certaines pouvaient être quintuples). Des nefs uniques existaient aussi mais c'étaient de petits oratoires plus abondants dans certaines régions que dans d'autres. Nos recherches prochaines devraient être attentives à cette question. Avec l'idée sous-jacente : nef triple de dimensions petites ou moyennes --> premier millénaire.
Tableau n°1 : Synthèse des relevés effectués concernant le Monde (Europe et Méditerranée)
Identifiés | Étudiés | O1V | O2V | O3V | Centré | Indéterminé | O1V | O2V | O3V | Centré | Indéterminé | |
01/12/18 | 1200 | 805 | 290 | 11 | 359 | 59 | 86 | 36 | 1,4 | 44,6 | 7,3 | 10,7 |
01/03/19 | 1200 | 926 | 322 | 11 | 418 | 87 | 88 | 34,8 | 1,2 | 45,1 | 9,4 | 9,5 |
01/06/19 | 1500 | 1136 | 395 | 11 | 529 | 88 | 111 | 34,8 | 1 | 46,6 | 7,7 | 9,8 |
01/09/19 | 1600 | 1177 | 403 | 11 | 556 | 91 | 116 | 34,2 | 0,9 | 47,2 | 7,7 | 9,9 |
01/12/19 | 1620 | 1194 | 409 | 11 | 564 | 90 | 120 | 34,3 | 0,9 | 47,2 | 7,5 | 10,1 |
01/03/20 | 1700 | 1243 | 423 | 11 | 596 | 91 | 122 | 34 | 0,9 | 47,9 | 7,3 | 9,8 |
01/06/20 | 1750 | 1406 | 461 | 11 | 711 | 99 | 124 | 32,8 | 0,8 | 50,6 | 7 | 8,8 |
01/09/20 | 1860 | 1527 | 472 | 13 | 803 | 105 | 134 | 30,9 | 0,9 | 52,6 | 6,9 | 8,8 |
01/12/20 | 1900 | 1559 | 482 | 14 | 822 | 105 | 136 | 30,9 | 0,9 | 52,7 | 6,7 | 8,7 |
01/03/21 | 1940 | 1625 | 487 | 14 | 857 | 128 | 139 | 30 | 0,9 | 52,7 | 7,9 | 8,6 |
01/06/21 | 1970 | 1669 | 489 | 14 | 892 | 134 | 139 | 29,3 | 0,8 | 53,4 | 8 | 8,4 |
01/09/21 | 2000 | 1701 | 497 | 14 | 915 | 135 | 139 | 29,2 | 0,8 | 53,8 | 7.9 | 8,2 |
01/12/21 | 2025 | 1748 | 535 | 14 | 923 | 136 | 139 | 30,6 | 0,8 | 52,8 | 7.8 | 8 |
01/03/22 | 2150 | 1848 | 556 | 15 | 983 | 155 | 139 | 30,1 | 0,8 | 53,2 | 8,4 | 7,5 |
01/06/22 | 2200 | 1938 | 572 | 17 | 1054 | 156 | 139 | 30,1 | 0,8 | 53,2 | 8,4 | 7,5 |
01/09/22 | 2230 | 1966 | 577 | 17 | 1070 | 161 | 141 | 29,3 | 0,9 | 54,4 | 8,2 | 7,2 |
01/12/22 | 2270 | 2006 | 583 | 18 | 1100 | 163 | 142 | 29,1 | 0,9 | 54,8 | 8,1 | 7,1 |
01/03/23 | 2300 | 2053 | 587 | 18 | 1139 | 167 | 142 | 28,6 | 0,9 | 55,5 | 8,1 | 6,9 |
01/06/23 | 2350 | 2106 | 594 | 18 | 1181 | 171 | 142 | 28,2 | 0,9 | 56,1 | 8,1 | 6,7 |
01/09/23 | 2450 | 2206 | 602 | 18 | 1262 | 181 | 143 | 27,3 | 0,8 | 57,2 | 8,2 | 6,4 |
01/12/23 | 2500 | 2257 | 603 | 19 | 1312 | 182 | 141 | 26,7 | 0,8 | 58,1 | 8,1 | 6,2 |
01/03/24 | 2700 | 2456 | 612 | 19 | 1459 | 225 | 141 | 24,9 | 0,8 | 59,4 | 9,2 | 5,7 |
01/06/24 | 2720 | 2473 | 619 | 19 | 1468 | 226 | 141 | 25 | 0,8 | 59,4 | 9,1 | 5,7 |
01/09/24 | 2800 | 2534 | 633 | 20 | 1505 | 235 | 141 | 25 | 0,8 | 59,4 | 9,3 | 5,6 |
01/12/24 | 2810 | 2543 | 634 | 20 | 1511 | 237 | 141 | 24,9 | 0,8 | 59,4 | 9,3 | 5,5 |
Synthèse des relevés effectués concernant la France (tableau et diagramme ci-dessous)
Nous obtenons la même convergence que précédemment.
On en déduit les mêmes conclusions en ce qui concerne la conformité du modèle. Rappelons à présent la répartition moyenne des résultats concernant le monde méditerranéen (30 de O1V, 0,9% de O2V, 53,1% de O3V, 8% de plan centré, 7,9% de type indéterminé). Et comparons la avec la répartition moyenne des résultats concernant la France (37,2% de O1V, 0,8% de O2V, 47,8% de O3V, 3,2% de plan centré, 11% de type indéterminé).
Les résultats sont à peu près semblables. Il reste cependant une nette différence concernant les nefs à plan centré, moins nombreuses en France que dans le reste du monde méditerranées (du moins celui que nous avons étudié, car il existe encore beaucoup de trous). Cela peut être lié à plusieurs raisons. D'une part dans le monde orthodoxe (Géorgie, Arménie), de nombreuses nefs sont à plan centré. Cela serait dû au caractère autocéphale de ces églises qui se disent non seulement indépendantes de Rome, mais aussi des divers patriarcats orthodoxes. Il y a aussi une autre raison : en Italie, le nombre de baptistères serait plus important. Cela serait dû au caractère «romain» de ces églises italiennes (remarque: en France la seule région où il y a des baptistères est la Provence, ancienne province romaine).
Tableau n°2 : Synthèse des relevés effectués concernant la France
Identifiés | Étudiés | O1V | O2V | O3V | Centré | Indéterminé | O1V | O2V | O3V | Centré | Indéterminé | |
01/12/18 | 900 |
589 | 234 | 8 | 244 | 19 | 84 | 39,7 | 1,4 | 41,4 | 3,2 | 14,3 |
01/03/19 | 693 | 266 | 8 | 303 | 30 | 86 | 38,4 | 1,2 | 43,7 | 4,3 | 12,4 | |
01/06/19 | 901 | 339 | 8 | 414 | 31 | 109 | 37,6 | 0,9 | 45,9 | 3,4 | 12,1 | |
01/09/19 | 942 | 347 | 8 | 441 | 32 | 114 | 36,8 | 0,8 | 46,8 | 3,4 | 12,1 | |
01/12/19 | 959 | 353 | 8 | 449 | 31 | 118 | 36,8 | 0,8 | 46,8 | 3,2 | 12,3 | |
01/03/20 | 1008 | 367 | 8 | 481 | 32 | 120 | 36,4 | 0,8 | 47,7 | 3,2 | 11,9 | |
01/06/20 | 1053 | 393 | 8 | 497 | 34 | 121 | 37,3 | 0,8 | 47,2 | 3,2 | 11,5 | |
01/09/20 | 1053 | 393 | 8 | 497 | 34 | 121 | 37,3 | 0,8 | 47,2 | 3,2 | 11,5 | |
01/12/20 | |
1085 | 403 | 9 | 516 | 34 | 123 | 37,1 | 0,8 | 47,6 | 3,1 | 11,3 |
01/03/21 | |
1093 | 406 | 9 | 519 | 33 | 125 | 37,1 | 0,8 | 47,5 | 3,1 | 11,5 |
01/06/21 | 1102 | 407 | 8 | 526 | 35 | 125 | 36,9 | 0,7 | 47,7 | 3,2 | 11,4 | |
01/09/21 | |
1107 | 410 | 8 | 528 | 35 | 125 | 37 | 0,7 | 47,7 | 3,2 | 11,4 |
01/12/21 | |
1154 | 448 | 8 | 536 | 36 | 126 | 38,8 | 0,7 | 46,4 | 3,1 | 10,9 |
01/03/22 | |
1179 | 449 | 8 | 560 | 37 | 125 | 38,1 | 0,7 | 47,5 | 3,1 | 10,6 |
01/06/22 | |
1180 | 449 | 8 | 560 | 38 | 125 | 38,1 | 0,7 | 47,5 | 3,2 | 10,6 |
01/09/22 | 1189 | 455 | 8 | 562 | 38 | 126 | 38,3 | 0,7 | 47,3 | 3,2 | 10,6 | |
01/12/22 | 1224 | 460 | 9 | 589 | 40 | 126 | 37,6 | 0,7 | 48,1 | 3,3 | 10,3 | |
01/03/23 | |
1228 | 464 | 9 | 589 | 40 | 126 | 37,8 | 0,7 | 48,0 | 3,3 | 10,3 |
01/06/23 | |
1228 | 464 | 9 | 589 | 40 | 126 | 37,8 | 0,7 | 48,0 | 3,3 | 10,3 |
01/09/23 | 1228 | 464 | 9 | 589 | 40 | 126 | 37,8 | 0,7 | 48,0 | 3,3 | 10,3 | |
01/12/23 | 1237 | 463 | 10 | 600 | 40 | 124 | 37,4 | 0,8 | 48,5 | 3,2 | 10,0 | |
01/03/24 | 1329 | 463 | 10 | 691 | 41 | 124 | 34,8 | 0,8 | 52,0 | 3,1 | 9,3 | |
01/06/24 | 1329 | 463 | 10 | 691 | 41 | 124 | 34,8 | 0,8 | 52,0 | 3,1 | 9,3 | |
01/09/24 | 1329 | 463 | 10 | 691 | 41 | 124 | 34,8 | 0,8 | 52,0 | 3,1 | 9,3 | |
01/12/24 | 1550 |
1329 | 463 | 10 | 691 | 41 | 124 | 34,8 | 0,8 | 52,0 | 3,1 | 9,3 |
Il faut tout d'abord constater l'augmentation importante du nombre de monuments étudiés durant les neuf derniers mois. De nouvelles régions d'Europe ont été examinées : l'Allemagne, la région Grand-Est en France, l'Autriche, la Croatie. Il reste encore deux régions dans le centre de la France, quatre dans le Nord de l'Italie, la Suisse, la Slovénie. Leur étude devrait permettre une plus grande visibilité des cartes. D'ores et déjà, on peut observer sur la carte interactive n° 1 représentant le monde méditerranéen quelques
« trous blancs ». C'est à dire des régions entières où l'on n'a détecté qu'un petit nombre de monuments : en France, le toulousain et le bordelais ; en Autriche, la Haute-Autriche et Salzbourg ; en Allemagne, le Bade-Würtemberg. Mais la véritable absence de monuments semble se trouver en Espagne. Ce pays étant un des premiers à avoir été étudié, il est possible que nous n'ayons pas eu connaissance de certains monuments. Cependant, comme nous le verrons plus loin, l'Espagne constitue un cas à part.
Au premier coup d’œil, nous remarquons sur cette carte d'Europe, trois couleurs : orange, vert, et bleu. La couleur orange associée aux 1511 nefs orientées à 3 vaisseaux est plus de 2,3 fois plus représentée que la verte associée aux 634 nefs orientées à 1 vaisseau. Â côté de ces couleurs, la bleue associée aux 237 nefs à plan centré est à peine identifiable.
On remarque aussi une particularité qui n'apparaissait pas dans les cartes établies précédemment : l'absence quasi totale de la couleur verte au Nord d'une ligne allant de l'embouchure de la Seine à Venise.
Il y a plusieurs explications à cela. La première de ces explications vient du fait que nous habitons dans le midi languedocien où il existe des églises a nef unique et à chevet carré. Ces églises ont été identifiées comme préromanes, parfois wisigothiques (arcs outrepassés). De tels monuments se retrouvent aussi en Espagne, plus particulièrement en Catalogne. S'il y a des églises à nef unique et chevet carré préromanes au Nord de la ligne précédemment décrite, elles n'ont pas été identifiées et n'ont pas fait l'objet d'une étude.
Plus généralement, il est plus difficile à repérer l'ancienneté de l'architecture d'une église à nef unique que d'une église à nef triple. Cependant, l'ancienneté peut être découverte par d'autres traits caractéristiques que l'architecture : par exemple, les éléments de décor (chapiteaux, portes, fenêtres, arcatures lombardes) ou les pièces de mobilier (sarcophages, fonts baptismaux). En conséquence, s’il y avait eu des églises orientées à nef unique antérieures à l'an mille au Nord-Est de la ligne Rouen-Venise en nombre suffisant, nous en aurions eu connaissance d'une façon ou d'une autre. Il faut ajouter que les églises à nef unique que nous avons étudiées sur notre site ne sont pas toutes à chevet carré. Certaines ont un chevet semi-circulaire voûté en cul-de-four et une nef voûtée. Mais nous les pensons plutôt romanes, de peu postérieures à l'an mille.
Il reste une dernière explication que nous commençons à entrevoir. À l'origine, durant la période de l'Antiquité Tardive, lorsque le christianisme était reconnu, toutes les églises étaient à nef triple (ou, plus rarement, quintuples). Même celles de petites dimensions. Certes, il pouvait y avoir des petits oratoires à nef unique, mais à usage privé. Dès qu'il y avait une communauté paroissiale, la nef devait être triple. Et ce n'était pas pour des questions d'opportunité. Dans certains cas, les dimensions de l'édifice sont réduites au point qu'il aurait été moins coûteux de construire une nef unique qu'une nef triple.. Il devait y avoir une raison symbolique ou une raison liturgique.
Pour la raison symbolique : à l'origine, il y avait séparation entre les baptisés et les catéchumènes, ces derniers placés hors de l'église (à nef unique), pouvaient assister aux célébrations à travers des ouvertures dans les murs latéraux. Ils étaient abrités par des galeries. Ces galeries sont devenus les bas-côtés de l'église. Les images de saints sous des arcades reproduisent l'idée selon laquelle le passage du néophyte sous les arcades séparant le bas-côté où il se trouve du vaisseau central réservé aux baptisés, est à l'image des saints entrant au Royaume des Cieux.
Pour la raison liturgique : nous pensons que les collatéraux pouvaient être utilisés lors de processions ou de circumambulation à l'intérieur de la nef.
La circumambulation reproduit selon nous la marche solaire.
D'où vient alors la différence entre les deux zones ? Nous émettons les hypothèses suivantes :
L'évangélisation de l'Europe se serait effectuée en plusieurs étapes. De l'an 50 à l'an 120, une christianisation progressive accompagnée de persécutions. Vers l'an 120, les persécutions s'arrêtent mais il y a interdiction de prosélytisme. La situation se poursuit jusque vers l'an 300, interrompue par des séquences de pogroms ou de persécutions. Durant ce temps, les chrétiens deviennent majoritaires dans les régions latinisées. La plupart des églises sont situées dans des propriétés privées. Très probablement, le modèle de nef triple commence à apparaître. Mais c'est principalement après l'an 350, à la suite des édits de Constantin, que des églises sont construites dans l'espace public. L'an 500 est cité pour le baptême de Clovis et de ses principaux guerriers, mais très probablement, l'évangélisation des peuples barbares avait commencé avant, et ce baptême étant sans doute vécu comme une opportunité et non comme une adhésion profonde à la foi chrétienne, l'évangélisation s'est poursuivie après. Il y a donc eu un décalage entre les parties latinisées et les parties barbares de l'Empire Romain.
La plus grande importance donnée aux églises à nef unique au Sud-Ouest de la ligne Rouen-Venise peut s'expliquer ainsi. Il y a d'une part les églises à chevet carré du Sud de la France et du Nord de l'Espagne. Ce sont en général de petites églises. Elles étaient utilisées par des communautés de taille réduite. Il est possible que ces communautés aient été exclues ou qu'elles se soient exclues elles-mêmes de la société. Nous avons à l'heure actuelle un exemple dans la région du Chiapas au Mexique. Les populations indiennes, vivant un christianisme fortement teinté de chamanisme, disposent d'un grand nombre de petites chapelles à nef unique. Il est donc possible que dans le Sud de la France et le Nord de l'Espagne, les peuples aient eu le même type de réaction. C'est d'autant plus possible que ces peuples ont été adeptes de l'hérésie arienne ; et ce, au moins jusqu'au VIIIe siècle.
Mais il existe aussi d'autres églises à nef unique. Celles là, souvent voûtées, datent du XIe ou XIIe siècle. Pourquoi n'en existe-t-il pas en Europe du Nord-Esr ? Nous pensons que ces régions possédaient des églises construites auparavant. Leurs habitants ne voyaient pas la nécessité d'en construire d'autres. Mais alors pourquoi y en a-t-il au Sud-Est ? Nous pensons que les habitants de régions comme l'Aquitaine ou la Bourgogne ont vécu au XIe et au XIIe siècle une période de fort enrichissement. Ils en ont profité pour construire des églises. Comme la symbolique des nefs à trois vaisseaux avait été oubliée, ils ont construit des nefs uniques.