L'église Saint-Martin de Cas d'Espinas
Le site
Internet de la fondation « La Sauvegarde de l'Art Français
» nous apporte sur cette chapelle les informations suivantes
:
« L’église de
Saint-Martin de Cas appartient au groupe des églises
préromanes à chevet plat et angles arrondis, bien
identifié depuis une quarantaine d’années. On compte
environ vingt-cinq édifices ou vestiges de ce groupe,
datés des alentours de l’an mille, dans une bande
nord-sud, de part et d’autre de la limite du Quercy et du
Rouergue, depuis Figeac (Lot), jusqu’au nord-ouest du
Tarn. Cette densité est une énigme. [...]
L’église de Cas est bâtie
sur une hauteur occupée également par un château, de
construction plus tardive (XIIe s.). On peut
supposer que le premier château et l’église étaient
contemporains, celle-ci ayant été au départ une chapelle
castrale. Elle est devenue par la suite église paroissiale
(baptistère et cimetière). Elle est, avec les églises de
Toulongergues, près de Villeneuve (Aveyron), et de Lugan,
près de Puylagarde (Lot), une des mieux conservées du
groupe. La décrire, c’est rassembler les principaux traits
identitaires de cette école architecturale originale.
La construction est en
moellons cassés au marteau, de dimensions presque
identiques, disposés en assises assez régulières. On
explique par la nature géologique de ces matériaux et par
leur mode de débitage que les bâtisseurs aient préféré la
technique de l’angle arrondi à celle du chaînage d’angle.
Le chœur est rectangulaire, long de 5,25 m et large de 4 m
hors œuvre, et voûté en plein cintre. La nef, longue de 9
m et large de 5,25 m hors œuvre, porte une modeste
charpente.... Les murs latéraux du chœur sont chacun
agrémentés d’une arcature aveugle assez fruste sur
stylobate, formée de deux arcades qui reposent au centre
sur une courte colonnette dont la base est en tronc de
pyramide et dont le tailloir est chanfreiné. Elles
constituent un décor et un renfort des murs, et elles
servaient en outre d’armoires. C’est un élément que l’on
voit dans d’autres églises de cette famille, soit avec
colonnette à Ginouillac, près d'Espédaillac (Lot) et à
Salvagnac-Cajarc (Aveyron), soit avec pilier à Belcastel
(Aveyron), à Lugan, près de Puylagarde, et à Saint-Julien
de Carrendier, près de Féneyrols (Tarn-et-Garonne). On
accède au chœur par un arc triomphal en plein cintre,
étroit (1,50 m) et élevé. [...]
La confrontation de tous
les édifices de ce groupe permet de proposer pour Cas une
datation autour du Xe siècle. Le lieu est cité
dans un acte de 961. L’église, toute proche, de
Saint-Michel de Carrendier et assez voisine par son style
de celle de Cas, est citée en 818 dans une donation de
Louis le Pieux à Saint-Antonin-de-Rouergue, mais rien ne
prouve de manière indiscutable qu’il s’agit de l’édifice
actuel. Du fait de son état d’origine peu altéré par des
aménagements postérieurs, Saint-Martin de Cas constitue un
spécimen exceptionnel d’église rurale des temps
carolingiens. La Sauvegarde de l’Art français a consacré
au moins deux notices à des églises de cette famille, à
savoir Ginouillac (Lot), et Sainte-Cécile de Mauribal,
près de Puybégon (Tarn). »
Nous n'avons pas eu l'occasion de
visiter cette église. Les images que nous produisons sont
extraites d'Internet. Par contre, nous avons déjà étudié sur
notre site ce type d'église (Toulongergues,
Saint-Loup, Sabadel).
Ce petit groupe d'églises à angles extérieurs arrondis est
un sous-groupe du groupe beaucoup plus vaste d'églises à nef
unique et chevet carré, un groupe constitué de plusieurs
centaines d'édifices.
L'explication donnée ci-dessus sur les angles arrondis ne
nous convient pas, mais nous n'en voyons pas d'autre
suffisamment convaincante.
Comme nous l'avons souvent constaté en d'autres cas, les
évaluations de datation manquent d'audace. Ainsi la datation
qui nous est proposée est la suivante : « La
confrontation de tous les édifices de ce groupe permet de
proposer pour Cas une datation autour du Xe
siècle. Le lieu est cité dans un acte de 961. ». On
nous dit que le lieu est cité en 961. Cette date est
acceptée. Ce n'est pas toujours le cas. Nous avons souvent
eu l'occasion des phrases du type : «
Cette église est citée en 961 mais ce n'est pas l'édifice
que l'on voit car il date du XIIesiècle.
». Mais ici, après avoir constaté que cette église était de
petite taille et d'aspect primitif, on accepte l'idée que
l'église soit antérieure à l'an mille.
Mais si l'an 961 est accepté, c'est considéré comme une
limite en dessous de laquelle on ne peut pas descendre.
C'est pour cela que nous disons que ce type de datation
manque d'audace. Car la construction de l'église
Saint-Martin de Cas peut être nettement antérieure à l'an
961. Et pourquoi pas l'an 818 comme «
l’église, toute proche, de Saint-Michel de Carrendier,
assez voisine par son style de celle de Cas, citée en 818
», sur laquelle le texte précédent émet des réserves
: « rien ne prouve de
manière indiscutable qu’il s’agit de l’édifice actuel.
».
Datation envisagée
pour l'église Saint-Martin de Cas d'Espinas : an 750 avec un
écart de 200 ans.