Diverses églises du Territoire de Belfort susceptibles de dater du 1er millénaire 

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Le département du Territoire de Belfort est un tout petit département. À titre de comparaison, ce département occupe 609 km2. Alors que le département de Saône-et-Loire, autre département de la région Bourgogne-France-Comté, occupe quant à lui une superficie de 8575 km2, soit 14 fois plus grande.

Aussi nous n’avons détecté dans ce département du Territoire de Belfort que peu d’édifices susceptibles de dater du Premier Millénaire. Nous n’avons pas obtenu suffisamment de renseignements sur l’église Saint-Laurent de Bermont et l’église Saint-Martin de Chaux. Nous n’avons pu sélectionner que deux édifices dans ce Territoire.

Les deux églises décrites dans cette page sont : l’église Saint-Pierre-et-Saint-Paul de Froidefontaine, les sarcophages de l’église Saint-Dizier de Saint-Dizier-l'Évêque.



L’église Saint-Pierre-et-Saint-Paul de Froidefontaine

Les images 1, 2 et 3 de l’extérieur de l’église ne permettent pas une évaluation quelconque de sa datation. Par contre, les images 4, 5 et 6 sont révélatrices de son ancienneté. La nef est à trois vaisseaux. Le vaisseau central est porté par des piliers cylindriques. Ces piliers soutiennent des arcs simples par l’intermédiaire de chapiteaux qui s’apparentent plus à des impostes qu’à des chapiteaux. Le vaisseau central est charpenté. Il en est probablement de même des collatéraux. Si c’est le cas, on se trouverait en présence d’une église « pur jus » qui a peu évolué au cours du temps. Hormis la couverture de l’édifice par un toit unique à deux pentes, alors que primitivement vaisseau central et collatéraux devaient être recouverts par des toits différents suivant un plan de type « basilical ».

Datation envisagée pour l’église Saint-Pierre-et-Saint-Paul de Froidefontaine : an 700 avec un écart de plus de 150 ans.






Les sarcophages de l’église Saint-Dizier de Saint-Dizier-l'Évêque

Vue de l’extérieur (image 7), l’église Saint-Dizier ne semble pas présenter un quelconque intérêt. C’est dans une salle de l’intérieur (image 8) que l’on découvre cet intérêt : on y peut voir une série de pièces sculptées.

La première de ces pièces est un sarcophage déposé contre un mur à gauche de la fenêtre sur l'image 8. Il s’agit d’une cuve de sarcophage anthropomorphe de forme extérieure losangique. La facture de cette pièce est remarquable. Nous ne sommes pas habitués à voir des cuves de sarcophage aussi bien taillées (datation estimée : an 650 avec un écart de 100 ans).

La sculpture de l'image 9 serait un autel (gallo-romain ?).

Le reste de la pièce est occupé par deux sarcophages (image 10).

Le sarcophage de l'image 11 porte une croix potencée (image 12). On raconte que ce type de croix a été adopté par Godefroy de Bouillon au siège de Jérusalem. Mais ce type de croix existait bien avant. On en voit sur un sarcophage des Alyscamps à Arles. Remarquons par ailleurs que les deux branches de la croix reposent sous des arcs. Cette particularité se retrouve en d’autres endroits (exemple : autel de Saint-Sylvestre de Colombiers (Hérault)). Nous ne sommes pas arrivés à identifier le décor de la face avant de ce sarcophage (des poissons ?).

En ce qui concerne le deuxième sarcophage (images 13, 14, 15), ce n’est pas la cuve qui est révélatrice mais le couvercle. Ce couvercle est en forme de toit à deux pentes. Mais ici on éprouve quelques surprises. Car on devait avoir, comme il arrive souvent, une imitation parfaite du toit, avec des tuiles. Ici, il n’y a pas de tuiles. Qui plus est, on voit qu’il existe deux décors totalement différents pour chaque face du toit (images 14 et 15). En ce qui concerne le décor de l'image 14, il semble s’apparenter à celui d’une plaque de la cathédrale de Vence.

Celui de l'image 15 contient à sa base une série d’arcades. Au-dessus de cette série d’arcades, on peut voir une sorte de treillis (un toit ?).

Nous avons déjà vu des décors d’arcades sur des sarcophages sans en comprendre la signification. Peut-être celui-ci permettra-t-il de soulever un coin de l’énigme ?

Les deux sarcophages, celui de l'image 11 et celui de l'image 13, sont installés sur des cuves à plan rectangulaire. Nous pensons que ce type de cuve est antérieur à celui des cuves à plan trapézoïdal. Datation envisagée pour ces deux sarcophages : an 450 avec un écart de 150 ans.

Datation envisagée pour l‘ensemble des pièces de l’église Saint-Dizier de Saint-Dizier-l'Évêque : an 450 avec un écart de plus de 200 ans.