L’église Sainte-Madeleine du Villars  

• France    • Bourgogne - Franche-Comté    • Article précédent   • Article suivant   



An voyant le plan de l'image 1, on pourrait croire à une distorsion d’image, mais ce n’est pas le cas : l’axe du chevet est bien différent de l’axe de la nef.

Le site Internet Bourgogne romane nous apprend ceci : « Le plan d’ensemble de l’église est assez inhabituel. Entièrement romane, elle combine plusieurs parties des XI e et XIIe siècles sous un seul toit. La partie la plus ancienne, correspondant à l’église primitive du début du XIe siècle, comprend les quatre travées orientales de la nef principale au Nord, le petit transept, les trois absides et le clocher. Les deux travées occidentales de la nef ainsi que le porche et le portail ont été ajoutés au XIIe siècle, peut-être vers 1150, pour agrandir l’église paroissiale. Vers la fin du XIIesiècle, une deuxie nef a été ajoutée au Sud pour servir d’église prieurale. Elle n’a pas de chœur mais elle s’ouvre sur l’absidiole Sud du chœur de l’église paroissiale. Au Sud de l’ensemble, se trouvent les vestiges du cloître du prieuré. »

Des images de cette page, ou d'autres pages concernant la Bourgogne, peuvent provenir de ce site Internet.


Nous ne pouvons pas ajouter grand-chose à ces commentaires. Si ce n’est que nous ne savons pas comment il a été déterminé que la nef Nord était l’église paroissiale et la nef Sud l’église priorale. Notons aussi que si cette nef Sud devait être l’église priorale, on s’étonne de l’absence de chœur.

L’aspect extérieur du chevet (image 3) montre que les trois absides sont différentes. Ce qui semble en contradiction avec le plan de l'image 1 (à la différence près que l’abside centrale est plus large que les absides latérales). Un examen plus attentif de l'image 3 permet de montrer que la différence entre absides est une différence de hauteur et non de plan.

Le clocher situé au-dessus de l’avant-chœur de l’absidiole Sud est à arcatures lombardes (images 4 et 5).


L'image 6 montre l’église vue de l’Ouest. Elle est précédée d’un grand porche (images 8 et 9). Les deux nefs sont recouvertes par un seul toit. On peut voir les restes du pignon de la nef Nord : d’abord l’oculus et les traces du pignon du toit, juste au-dessus de l’oculus (image 7).

Sur les images 9 et 10, on peut voir les restes de décoration de la façade Ouest de la nef Nord. Il s’agit là d’un décor très élaboré.

Mais l’élément de décor qui nous semble le plus important est le tympan du portail (image 11). Nous pensons que, tout comme pour le tympan du portail de la nef Sud
(image 23), il s’agit là selon nous de pièces exceptionnelles. Ces deux tympans seraient en fait des tables d’autels à cupules. Ce type de table d’autel est rare. On en trouve de plus nombreuses dans le Sud de la France, mais elles sont rectangulaires. Celle de la cathédrale de Besançon est circulaire.

Nous pensons que toutes ces tables d’autel sont préromanes.


La nef de l’église paroissiale est unique. Sa voûte, en berceau demi-brisé, est portée par de grands arcs accolés aux parois (image 12).

La nef primitive était-elle unique ? ou à trois vaisseaux ?

Nous pensons que la nef primitive devait être à trois vaisseaux. Mais nous n’avons rien pour le prouver. Seule une intuition à partir du fait que le chevet est à trois absides, des absides décalées par rapport à la nef (images 12, 13 et 14).

L’abside principale est décorée d’une belle fresque romane (image 16), malheureusement endommagée par le percement de baies (images 15 et 18).

Le transept est porté par des piliers à impostes (images 17 et 19).


Les images 20, 21 et 22 sont celles de la nef Sud. Les deux nefs accolées se ressemblent. Il est possible qu’elles soient contemporaines (sachant que, primitivement la nef Nord devait être différente, peut-être à trois vaisseaux).

Datation envisagée pour l’église Sainte-Madeleine du Villars : an 900 avec un écart de 150 ans. Cette estimation de datation repose sur l’examen du chevet à trois absides et le fait que leur axe soit d’une orientation différente de celui des deux nefs. Et non sur l’examen des deux tympans-tables d’autel à cupules qui pourraient être plus anciens encore mais provenir d’un autre monument.