La basilique Saint-Chrysogone de Rome
Nous n'avons pas visité cette église,
c’est pourquoi les images de la présente page ont été
recueillies sur Internet.
Cet édifice a fait l'objet d'une monographie écrite par
Serena Romano dans le livre «
Rome et Latium romans » de la Collection Zodiaque.
Dans les pages précédentes consacrées aux monuments du
Latium, nous avons constaté que les historiens de l'art
médiéval de cette province d'Italie, Ernesto Parlato et
Serena Romano, auteurs du livre «
Rome et Latium romans » , négligeaient
systématiquement les informations antérieures à l'an mille
et dataient presque aussi systématiquement du XIIesiècle
des monuments qu'ils estimaient romans, des monuments
pourtant fort différents d'autres monuments romans d'Europe.
Cette démarche ne leur est d'ailleurs pas spécifique : à
notre connaissance, la plupart des spécialistes de
l'architecture médiévale font de même. La totalité ? Nous
serions donc l'exception qui confirme la règle.
Concernant Saint-Chrysogone, Serena Romano en fait une
description très détaillée. Elle parle en particulier des
fresques de l'église inférieure qui seraient romanes.
Malheureusement nous ne disposons pas d'images de ces
fresques.
Nous ne disposons pas non plus d'images de cette église
inférieure dont l'existence nous est révélée par Serena
Romano.
Quant à l'église supérieure, elle apparaît beaucoup trop « neuve » malgré sa
forte ressemblance avec des modèles de basiliques
paléochrétiennes (images
2 et 3). Il s'agit manifestement d'une création
de la période baroque. Nous estimons que les traits
caractéristiques baroques sont les suivants : grande largeur
du vaisseau central, grandes colonnes monolithes en marbre
coloré. La largeur du vaisseau central est dépendante d'un
problème de résistance des matériaux. Le vaisseau central
est recouvert d'un toit en charpente supporté par des
poutres qui doivent subir des contraintes (pression,
flexion, torsion, ...). Tout l'art des charpentiers consiste
à gérer ces contraintes. Nous pensons que les connaissances
en charpenterie ont constamment progressé depuis les débuts
de l'ère chrétienne. Et elles progressent encore ! Certaines
de nos églises modernes sont dotées de charpentes en bois de
très grande portée. Nous estimons donc que durant la période
baroque, les charpentiers devaient être plus performants que
leurs prédécesseurs de la période paléochrétienne. Il devait
en être de même pour les marbriers. Non que les romains
étaient incapables de construire des colonnes en marbre de
grandes dimensions : les égyptiens savaient le faire mille
ans auparavant avec leurs obélisques. Mais ils n'en voyaient
pas l'intérêt. Et le coût du déplacement de ces lourdes
pierres devait constituer un frein à leur fabrication.
Cette nef aurait donc été entièrement refaite à l'époque
baroque. Il est cependant possible que les architectes aient
voulu recopier, en plus majestueux, le modèle de l'église
antérieure : colonnes cylindriques, chapiteaux ioniques. Si
c'est le cas, on serait en présence d'un modèle primitif de
basilique. Nous estimons en effet que dans les premières
basiliques, les colonnes ne portaient pas des arcs (cas
rencontré le plus fréquemment) mais des linteaux ou
architraves rectilignes, en général en bois.
Un campanile roman est adossé à l'édifice (image
1). L'image est trop imprécise pour envisager une
datation.
En résumé, nous pensons qu'une étude plus approfondie de cet
édifice est indispensable. Avec la nécessité de disposer de
plans des églises inférieure et supérieure, avec
superposition des deux plans. Nécessité aussi d'avoir des
images de l'église inférieure et des fresques qui lui sont
attachées.
Datation
envisagée pour la basilique Saint-Chrysogone de
Rome :
Une haute ancienneté de l'église inférieure est probable.
Cependant, nous ne disposons pas d'image de cet édifice.
Nous ne pouvons donc pas proposer une datation.