L'église Santa Maria della Rocca d'Offida 

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La page du site Internet Wikipedia relative à cette église, obtenue de l'italien par un traducteur automatique, nous apprend ceci :  « L’église est située à l'extrémité ouest de la ville, entourée sur trois côtés par des falaises qui s'ouvrent sur deux vallées. Il s’agit d’un bâtiment en brique de style romano-gothique, érigé par maestro Albertino en 1330 sur une petite église bénédictine préexistante. La façade, tournée vers l'extérieur de la ville, est articulée par une lésène et sur le côté opposé, trois hautes absides polygonales avec des pilastres en pierre blanche, des simples fenêtres et des arcs gothiques..

Sur l’abside centrale, se trouve un portail roman-gothique qui mène à la crypte. 
(Celle-ci est) aussi large (3 puis 5 nefs) que l’église supérieure et ornée de fresques attribuées au Maître d’Offida. L’église supérieure – avec une salle unique selon la tradition des ordres mendiants – conserve des fresques d’influence Giotto, encore attribuées au Maître d’Offida (celles du transept sont datées par une inscription de 1367) et d’autres attribuées à Giacomo da Campli (XVesiècle). [...]».

Nous n'avons que peu modifié cette traduction automatique, l'estimant parfaitement compréhensible malgré certaines imperfections.

Nous n'avons pas visité cette église. Les images ci-dessous sont extraites d'Internet.

Le texte précédent situe la construction de cette église en 1330, c'est-à-dire nettement au-dessus des limites que nous nous sommes fixées. Cependant, la précision qui nous est apportée, «sur une petite église bénédictine préexistante.», soulève des questions par rapport à cette datation de 1330. On peut en effet s'interroger sur ce qu'est devenue la petite église bénédictine qui a précédé la construction de 1330. A-t-elle été entièrement détruite? Ou subsiste-t-il des restes dans l'église actuelle?

Disons-le tout de suite à nos amis italiens! En 1330, en France, l'art romano-gothique, on ne le connaissait pas pour les constructions nouvelles! On ne connaissait que l'art gothique! Et ce, depuis au moins un siècle. En conséquence, soit les italiens de l'époque étaient d'incorrigibles attardés – d'au moins un siècle! – soit l'église actuelle conserve des restes importants de l'ancienne église bénédictine.

Et c'est la deuxième hypothèse qui nous semble la plus probable.

Cette église possède une partie caractéristique de la période romane : le chevet (image 3). Celui-ci est formé de trois absides (une centrale et deux absidioles). Les trois absides ont la particularité d'être accolées. Cette particularité n'a rien d'exceptionnel. Nous l'avons rencontrée à de nombreuses reprises. Elle est caractéristique d'un plan type d'église : celui d'une nef à trois vaisseaux avec trois absides en prolongement des vaisseaux. Ces églises sont en général dépourvues de transepts ou, lorsqu'il en existe, le transept a été construit postérieurement à l'intérieur de la nef en remplacement d'une ou deux travées. Le plan de ce type d'église est tellement fréquent que, selon nous, il aurait été adopté durant plusieurs siècles, principalement en période préromane. Plus tard, en période romane, les chevets adoptent des formes différentes (chevet à abside centrale en avancée par rapport aux absidioles, chevet greffé sur un transept (absides détachées entre elles), chevet de type clunisien, chevet à déambulatoire).

L'image 4 conforte cette opinion. C'est l'image caractéristique de «passages berrichons», situés de part et d'autre de l'arc triomphal. Ces ouvertures qui n'ont a priori aucune fonction, sont des témoins, selon nous, de l'existence d'une nef à trois vaisseaux ultérieurement remplacée – et on a la date de 1330 – par une nef unique par suppression des piliers et murs intermédiaires.


Datation envisagée pour l'église Santa Maria della Rocca d'Offida (église bénédictine primitive) : an 900 avec un écart de 100 ans.



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