La basilique Saint-Pierre de Straubing  

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Nous n'avons pas visité cette basilique. Notre étude de cet édifice s'est inspirée de pages d'Internet (ex : Wikipédia) et de l'analyse de galeries d'images issues d'Internet. Nous avons en particulier abondamment consulté le site Internet http : //romanische-schaetze.blogspot.com/ qui a recueilli les images de plusieurs centaines de monuments. Notre site traitant seulement du premier millénaire, nous n'avons conservé que les monuments susceptibles d'appartenir à cette période, mais ce site, dont le nom se traduit en français par « Trésors romans », est beaucoup plus riche en monuments et nous en conseillons la lecture. Certaines images ci-dessous sont extraites de ce site Internet..

La page du site Internet Wikipédia consacrée à cette église nous apprend ceci :

« Histoire

Un fort romain avait déjà été construit sur la colline de l’église de Saint-Pierre dans le dernier quart du IIIe siècle après JC. Lors des fouilles de 1974, deux églises en pierre antérieures à l’église actuelle ont été trouvées ici. Il n’a pas été possible de préciser s’il existait une église en bois plus ancienne auparavant. La première église en pierre a existé du IXe siècle jusqu’à au moins autour de l’an 1000. Après que Straubing en ait fait don au chapitre de la cathédrale d'Augsbourg en 1029, l’église-halle carolingienne a été agrandie à l’Ouest dans le deuxième quart du XIe siècle et une tour a été ajoutée devant elle. À la fin du XIIe siècle, cette église a été remplacée par un nouveau bâtiment plus grand avec trois absides à l’Est et deux tours à l’Ouest.

En 1695/1696, l’église a été reconstruite dans le style baroque, les bas-côtés principaux et latéraux ont été voûtés et les fenêtres ont été agrandies. Tout l’intérieur a été recouvert d'une décoration en stuc. En 1772, la tour Sud est rehaussée. En 1866/1867, sous la direction du vicaire de la cathédrale de Ratisbonne, Geor Dengler, l’intérieur a été redessiné dans le style néo-roman et le mobilier baroque a été supprimé. L’intérieur actuel a été créé lors de la rénovation entre 1976 et 1978, au cours de laquelle une tentative a été faite pour restaurer l’impression romane de la pièce. À cette époque, les voûtes ont été enlevées et les plafonds plats en bois ont été réinstallés à la hauteur d’origine, le sol a été abaissé et le mobilier néo-roman a été enlevé.
  »

Commentaire

Ce texte est difficilement compréhensible car il semble receler des contradictions. D'une part, l'auteur nous dit que « ...deux églises en pierre antérieures à l’église actuelle ont été trouvées ici. » D'autre part, il nous apprend que « La première église en pierre a existé du IXe siècle jusqu’à ... l’an 1000. », puis que « l’église-halle carolingienne a été agrandie à l’Ouest dans le deuxième quart du XIe siècle » et il termine par « À la fin du XIIe siècle, cette église a été remplacée par un nouveau bâtiment plus grand ... ». Ce sont donc là les trois églises en pierre. Mais la seconde est un agrandissement de la première. Ce qui fait qu'il n'y a en fait que deux églises successives... si toutefois l'auteur n'a pas oublié d'en citer une. Mais dans tous les cas, le fait de signaler la construction de trois églises successives sur un même lieu est en soi problématique car une église doit être à l'image de Dieu qui l'habite : éternelle. On s'étonne parfois de la longévité de nos églises, un millénaire, et souvent plus. Mais elles étaient construites pour cela ! Alors, trois églises construites en moins de quatre siècles, cela mérite une explication !



Les tours jumelles (images 1 et 2)

Elles sont décorées d'arcatures lombardes. Tout comme à Steingaden (page précédente), ces deux tours sont installées sur l'ouvrage Ouest de part et d'autre du pignon de façade du vaisseau central. L'analogie avec Steingaden ne s'arrête pas à cette seule observation. On note aussi l'absence de transept.



La nef 
(images de 7 à 10)

C'est une nef à trois vaisseaux charpentés. Le vaisseau central est porté par des piliers de type R0000 soutenant des arcs en plein cintre et à un seul rouleau. Ces arcs reposent sur les piliers par l'intermédiaire d'impostes à chanfrein dans toutes les directions. Nous avons dit aussi qu'il y avait absence de transept et que les vaisseaux de la nef étaient prolongés par trois absides. Le texte ci-dessus signale de nombreuses réfections. Nous ne pensons cependant pas que l'aspect d'origine ait été profondément modifié. Les restaurations baroques consistent en général à des décors de stuc.

Nous estimons que cette nef est nettement antérieure à 1147.

Ces images de la nef montrent, qu'à la différence de la plupart des églises d'Allemagne que nous avons étudiées, celle-ci n'est pas entièrement recouverte de plâtre ou de stuc. En particulier, les piliers sont en pierre apparente et, probablement, les impostes aussi. Une des ces impostes est sculptée (image 10). Le décor fait de palmettes et de pampres de vigne (avec des feuilles de vigne étalées insérées dans des cercles) est, selon nous, typiquement préroman. On retrouve ce type de décor à Castelnau-Pégayrolles/Aveyron/ Occitanie/ France ou plus loin encore à Quintanilla de Las Vignas/Castille et León/Espagne.



Le portail Ouest
(images 12 et 13)

Toujours selon la page du site Internet Wikipédia :

« Le portail ouest en plein cintre à deux niveaux est encadré par des colonnes décorées dont les chapiteaux sont parés d’ornements de palmettes dans une coupe entaillée peu profonde. Les archivoltes sont également décorées de frises de palmettes. Des fleurs de lys sont représentées sur le linteau. Le relief du tympan représente un chevalier, armé d’une épée et d’un grand bouclier, combattant un dragon qui a dévoré un autre homme. Les vantaux de porte sculptés en bois datent de 1861. »

Commentaire

Nous avons eu l'occasion de voir un tympan analogue dans la page consacrée à Altenstadt. Voici ce que nous avions écrit alors à ce sujet : « il représente Saint Michel terrassant le Dragon. En fait, l'image est plus complexe car, semble-t-il, un homme sort de la gueule du Dragon. Peut-être l'image signifie-t-elle que Saint Michel libère une âme de l'Enfer ? ». Dans le cas présent, le guerrier est-il Saint Michel ? (l'église d'Altenstadt est dédiée à Saint Michel, celle-ci, à Saint Pierre). On retrouve la même représentation. Le personnage casqué et armé ne tue pas le dragon mais le force à rejeter l'homme. Nous pensons qu'il y a là un symbole de la résurrection. Le dragon représente la Mort qui engloutit l'homme dans les enfers. Le chevalier force le dragon à rejeter l'homme.



Le portail Sud (images 14 et 15)

Selon la page du site Internet Wikipédia :

« Le portail sud est encadré par deux colonnes à fûts torsadés, dont la décoration se poursuit sur l’archivolte centrale. Les archivoltes intérieures, le linteau et les chapiteaux sont décorés de frises de feuilles stylisées et d’ornements en spirale, sur les combattants au_dessus des chapiteaux, des feuilles de vigne et des raisins sont représentés. Le relief du tympan représente la bataille d’un lion avec une créature mythique, un griffon ou un basilic, une représentation symbolique de la lutte du bien contre le mal. »

Commentaire

L'explication donnée, « une représentation symbolique de la lutte du bien contre le mal. », est un peu courte sachant que le griffon et le lion sont simultanément représentés sur des sarcophages antiques … et aussi sur des ambons ou chaires du Moyen-Âge. Un sarcophage est bâti pour accueillir un mort dans l'éternité. Les scènes représentées sont en rapport avec la mort, la résurrection, et parfois la vie passée du mort. On voit mal ce que viendrait faire sur un sarcophage la lutte du bien contre le mal. Nous pensons que beaucoup de religions préchrétiennes avaient une vision duale du monde : le jour et la nuit, l'été et l'hiver, le loup et l'agneau, avec un basculement perpétuel de l'un à l'autre.


Datation envisagée pour la basilique Saint-Pierre de Straubing : an 800 avec un écart de 200 ans.