L'église Saint-Jean-Baptiste de Steingaden
Nous n'avons pas visité cette église.
Notre étude de cet édifice s'est inspirée de pages
d'Internet (ex : Wikipédia) et de l'analyse de galeries
d'images issues d'Internet. Nous avons en particulier
abondamment consulté le site Internet http
: //romanische-schaetze.blogspot.com/ qui a recueilli
les images de plusieurs centaines de monuments. Notre site
traitant seulement du premier millénaire, nous n'avons
conservé que les monuments susceptibles d'appartenir à cette
période, mais ce site, dont le nom se traduit en français
par « Trésors
romans », est beaucoup plus riche en monuments et
nous en conseillons la lecture. Certaines images ci-dessous
sont extraites de ce site Internet.
La page du site Internet Wikipédia consacrée à cette église
nous apprend ceci :
«
Histoire
Le monastère prémontré de Steingaden a été fondé en 1147
par le margrave Welf VI de Tuscia, un fils du duc Henri le
Noir, avant son départ pour la croisade. Il a été fondé
comme monastère de maison et lieu de sépulture des Guelfes
et installé par des chanoines prémontrés de l’abbaye de
Rot an der Rot. Depuis 1055, la région du haut Lech avait
joué un rôle important dans la politique de puissance
intérieure des Guelfes. Pour le protéger, les châteaux ont
été construits sur le Schlossberg près de Peiting et la
forteresse près d’Alt-Schongau (Altenstadt). En 1073, son
grand-père Welf IV avait déjà fondé le monastère voisin de
Rottenbuch, qui devint rapidement un important monastère
augustinien. .
L’église romane du monastère, dédiée à saint Jean
Baptiste, a été consacrée en 1176 et est encore largement
reconnaissable sous les transformations ultérieures.
L’abbé Caspar Suiter fit redessiner le bâtiment dans le
style gothique tardif de 1470 à 1491 et ajouta le
vestibule. Le cloître roman a également été voûté à cette
occasion. [...] Pendant
la guerre de paysans, les insurgés pillèrent le monastère.
[...] Au
cours de la guerre de Trente Ans, il fut de nouveau
détruit en 1646 et la reconstruction achevée en 1663.
Architecture
Comme la basilique voisine d’Ingolstadt, Steingaden
représente le type de basilique romane alpine, sans
transept, avec une façade à deux tours et trois absides.
Cependant, les absides latérales ont été enlevées après
leur destruction pendant la guerre de Trente Ans. [...]
»
Commentaires de ce texte
Dans l'expression « monastère
de maison » , le mot « maison
» doit sans doute être interprété comme « maisonnée », ou «
famille », ou encore « cour ». Cela signifierait que ce
monastère était un monastère princier, un monastère financé
par des princes à l'usage de ceux-ci. Nous pensons que les
personnages riches, ne pouvant être enterrés dans des
églises diocésaines, ont fondé des monastères indépendants
des diocèses principalement dans ce but. Ce qui nous semble
confirmé dans l'expression suivante, « lieu
de sépulture des Guelfes ».
Rappelons les conditions qui ont permis l'écriture du texte
précédent. Bien que le texte ne le précise pas, les dates
bien précises qui nous sont fournies (1147, 1055, 1073,
1176,…) ainsi que les événements racontés à ces dates
correspondent très probablement à des documents
authentiques. En présence de ces dates, il nous faut être
conscient d'un défaut psychique propre à chacun d'entre nous
qui consiste à raisonner ainsi : « la plus ancienne date est
1055.... donc il ne s'est rien passé avant ! ». Alors que le
vrai raisonnement devrait être : « la plus ancienne date est
1055.... donc on ne sait rien de ce qui s 'est passé
avant ! ». Il faut bien comprendre que, plus on
remonte dans le temps, moins on dispose de documents écrits
datant de ces périodes anciennes. Qui plus est, les
documents dont on dispose ne sont pas en général ceux que
l'on recherche.
Dans le cas présen,t il semble que les documents de 1055 et
de 1073 ne citent pas l'église Saint-Jean-Baptiste de
Steingaden. Et donc le document le plus ancien concernant le
monastère serait la fondation de 1147. Mais c'est le
document le plus ancien conservé dans les archives. Combien
d'autres documents plus anciens encore ont définitivement
disparu ? Ajoutons à cela que ce document concerne la
fondation d'une communauté. Or une communauté n'est pas
créée ex-nihilo. En 1147, il y avait « quelque chose » à
Steingaden pour accueillir la communauté : des bâtiments,
une église, des ressources.
Les tours jumelles
(images 1 et 2)
Elles sont décorées d'arcatures lombardes. L'auteur du texte
de Wikipédia les compare à celles d'Altenstadt. Mais à
Altenstadt, ce sont des tours de chevet alors qu'ici ce sont
des tours d'ouvrage Ouest. La comparaison s'est néanmoins
avérée profitable, car elle nous a permis d'envisager que
ces tours jumelles, qu'elles soient d'ouvrage Ouest ou de
chevet, ont été posées sur des églises à nef à trois
vaisseaux charpentés avec trois absides en prolongement mais
ce, avant l'invention du transept. Cela devrait permettre
d'affiner la chronologie. Pourquoi existe-t-il la différence
entre les tours jumelles d'ouvrage Ouest et celles de chevet
? Nous pensons que cela pourrait être une question de
propriété de l'édifice ou de pouvoir : à l'Est le pouvoir
spirituel, à l'Ouest le pouvoir temporel.
La nef (image 5)
Il s'agit là d'une très belle nef baroque. Nous savons
cependant que l'art baroque est l'art du décor. De
nombreuses églises cachent sous un décor baroque des
structures romanes ou préromanes. C'est probablement le cas
de celle-ci.
Le chevet (image 4)
Il est écrit ci-dessus que le chevet primitif avait trois
absides. L'abside principale qui subsiste est éclairée par
une seule grande fenêtre, mais à l'origine, cette grande
fenêtre dirigée vers le Sud n'existait probablement pas. Par
contre, il devait exister une petite fenêtre axiale. Les
trois absides étaient dans le prolongement des vaisseaux.
Cette particularité jointe à l'absence de transept est selon
nous caractéristique d'une église de peu antérieure à l'an
mille.
Le cloître (image 6)
Il est selon nous attribuable à un art roman tardif (an 1225
avec un écart de 50 ans).
Datation
envisagée pour l'église Saint-Jean-Baptiste de
Steingaden : an 900 avec un écart de 150 ans.