Le monastère de Goshavank 

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Nous n’avons pas grand-chose à dire sur ce monastère. En effet, la majeure partie de l’ensemble des édifices est postérieure à l’arrivée, vers 1191, du fondateur, Goch. Celui-ci a donné son nom au monastère auparavant appelé Nor Kétik. Ce monastère de Nor Kétik remplaçait une construction détruite par un séisme au XIIesiècle (Nor signifie : Nouveau).


L’église Saint-Grégoire, construite vers 1241, n’appartient pas à la période étudiée dans ce site. Néanmoins, elle présente un certain intérêt. Elle contient en effet d’assez nombreuses sculptures, ce qui est rare pour les édifices arméniens en général peu décorés.

Nous avons aussi voulu montrer certaines spécificités des églises arméniennes. La plupart de ces édifices sont à plan cruciforme. Les bras de la croix sont terminés par des absides. Certaines de ces absides sont à cul-de-four, des « conques ». On peut avoir des églises monoconques, triconques ou quadriconques.

Sur l'image 3, le chœur de l’édifice est situé dans l’abside Est. Les églises arméniennes n’ont pas de table de communion comme les églises catholiques occidentales. Il n’y a pas non plus d’iconostase comme dans les églises orthodoxes. Par contre, le chœur est surélevé d’un mètre environ. On appelle cette estrade, le bem. De plus, un simple rideau, en général ouvert, parfois même absent comme sur la photo, marque la séparation.

L'image 4 montre l’extérieur du chevet. Les absides et absidioles (appelées pastophorions) ne sont pas apparentes comme dans les édifices catholiques occidentaux. Elles sont insérées dans la maçonnerie. Les seuls éléments architecturaux qui les révèlent sont les deux dièdres verticaux qui séparent l’abside principale des deux pastophorions.

Ce type d’architecture s’est développé indépendamment du monde occidental après les invasions arabes. Et donc, même si cette église est du XIIIesiècle, elle reproduit des modèles érigés à partir du VIIIesiècle.


Mais il existe aussi à Goshavank des restes du Premier Millénaire, voire même antérieurs au Premier Millénaire. Ce sont les murs en appareil cyclopéen situés sous la librairie (images 5, 7) ou en avant de celle-ci ( images 2, 8 et 9). Ils font sans doute partie du monument détruit par un séisme au XIIesiècle. La bibliothèque est à deux étages, mais il n’existe aucune communication intérieure entre ces deux étages. L’accès à l’étage supérieur se fait par l’extérieur (image 7). Assez bizarrement, cette bibliothèque n’est pas posée sur les murs cyclopéens de la tour primitive, mais sur des piliers placés à l’intérieur de la tour (image 6). Les arcs issus de ces piliers s’entrecroisent afin de porter l’étage supérieur à plan cruciforme.

Remarquer l’appareil en épi ou arête de poisson (images 8 et 9). Ce type d’appareil, appelé opus spicatum, est, en Europe, caractéristique du premier millénaire. Avec la différence cependant, que, en Europe, les pierres sont nettement plus petites.