Diverses églises des Pyrénées-Orientales ... (page 2/3)
Diverses églises des Pyrénées-Orientales susceptibles de dater du Ier millénaire (page 2/3)
Les édifices étudiés dans cette page,
ainsi que dans les deux autres du même chapitre concernant
le département des Pyrénées-Orientales, n’ont pas été
visités. Leurs images, en général des copies d’écran
Internet, servent à expliquer et à justifier les datations.
Ces images ne peuvent remplacer une visite in situ.
Les quatre églises décrites dans cette page sont : l'église
Saint-Clément de la Serra à Fuilla, l'église
Sainte-Marie de Panissars du Perthus, l'église
Sainte-Cécile de Cos du Tech, l'église
Saint-Michel de Riunoguès à Maureillas-las-Illas.
L'église
Saint-Clément de la Serra à Fuilla
La lecture d'une page Internet, aujourd'hui disparue du site
vallee-rotja.fr, et consacrée à cette église, nous
apportait les renseignements suivants : « En
975, Oliba, comte de Cerdagne, fait donation à l'abbaye de
Ripoll d'un alleu sis à l'extrémité de Fullà et de
Cornellà. Dans son précepte de 982, Lothaire, roi de
France, confirme à l'Abbaye Sainte-Marie de Ripoll, la
possession de l'église Saint-Clément dans le comté de
Conflent. Dans son privilège de 1011, le pape Serge IV,
confirmant à son tour cette même possession, lui donne le
nom de Sagamà pour lieu-dit. Mais c'est l'appellation
d'église Saint-Clément-de-la-Serra qui prévaudra.
Cette église, dont les ruines viennent d'être dégagées et
consolidées par d'admirables bénévoles, se dresse sur la
petite crête entre Fullà et Cornellà ; elle présente une
abside romane semi-circulaire ajoutée à un édifice de plan
préroman duquel subsistent des parties de murailles ;
toute en appareil ordinaire, elle s 'honore d'une porte en
marbre.
Le contexte local, c'est-à-dire une crête aux deux pentes
abruptes, prouve que ce sanctuaire, loin de toute
habitation, et situé d'autre part face au Canigou, au
point central de l'immense cirque du Conflent, n'a pu être
bâti ici qu'à titre d'exorcisme, contre les survivances de
quelque culte païen ; un rocher à cupules qui se trouve à
deux pas (image 6)
et un dolmen à 100 mètres confirment cette hypothèse.
»
Peu de choses à dire sur cette petite chapelle. L'abside
semi-circulaire est peu différenciée par rapport à la nef (
dans la plupart des cas rencontrés jusqu'à présent, le
chevet est plus étroit que la nef). De plus, il ne semble
pas qu'il y ait eu un arc triomphal. Malgré cette absence,
on peut envisager une ancienneté grâce à la présence d'une
banquette qui court le long des murs (images
2 et 4).
La phrase «
ce sanctuaire, ... n'a pu être bâti ici qu'à titre
d'exorcisme, contre les survivances de quelque culte païen
; un rocher à cupules qui se trouve à deux pas et un
dolmen à 100 mètres confirment cette hypothèse »
constitue selon nous une réponse un peu hâtive et
péremptoire au problème posé par la présence d'une pierre à
cupules et d'un dolmen. En substance, l'auteur nous dit que
l'édification de la chapelle a été faite en opposition à des
cultes anciens païens. S'il y avait vraiment eu opposition,
la pierre et le dolmen auraient été détruits.
Datation envisagée pour
l'église Saint-Clément de la Serra à Fuilla : an 850 avec un
écart de 150 ans.
L'église
Sainte-Marie de Panissars du Perthus
La lecture de
la page du site Internet « Abbayes de Catalogne »
dédiée à cette église nous apporte les renseignements
suivants : « Les
ruines du prieuré de Sainte-Marie de Panissars se trouvent
au col du même nom, où passait l'ancienne voie romaine
reliant la Gaule et Hispania en raccordant la voie Auguste
et la voie Domitienne. Ces vestiges sont situés sur la
ligne de frontière, de telle sorte qu’ils sont divisés
entre les municipalités du Perthus et de La Jonquera, la
plupart dans la première commune. À la fin du XXe
siècle, les archéologues découvrirent ce lieu, où en l’an
72 av JC, le général Pompée le Grand leva le trophée connu
par les historiens anciens mais jusque-là ils ne l’avaient
pas localisé.
L’endroit de Panissars appartenait au 878 à l'abbaye de
Sainte-Marie d'Arles, selon une préception de Louis II le
Bègue. Une bulle du pape Serge IV (de l’an 1011) cite
pour la première fois une église dédiée à Sainte-Marie,
toujours attachée à l'abbaye d’Arles et fondée avec le
soutien du comte Bernat Tallaferro de Besalú. Au cours du
XIe siècle, figurent des dons en faveur de
l'église, qui à cette époque avait des fonctions
hospitalières propres d’un important point de passage
comme il était. En 1097, le pape a transféré la dépendance
du prieuré, de l'abbaye de Sainte-Marie d'Arles à Santa
Maria de Ripoll. »
Peu de choses à dire sur cette église dont l'abside est à
plan semi-circulaire outrepassé. Un plan caractéristique
d'une période wisigothique.
Datation envisagée pour
l'église Sainte-Marie de Panissars du Perthus : an 850 avec
un écart de 200 ans.
L'église
Sainte-Cécile de Cos du Tech
La lecture de la
page du site Internet « Messor capitatus et la religion
dans les Pyrénées-Orientales » nous apporte sur cette
église les renseignements suivants : «
C’est une église préromane à nef unique. Consacrée en 1159
par l’évêque d’Elne. Le nom Catalan est Cos. Ce nom peut
venir du latin Cotis («pierres») ou Cursus («passage»).
Sainte-Cécile de Cos est citée, au IXe siècle.
Le texte précise notamment les limites du territoire de
Cos. Le 30 août 881, Carloman II la cite avec le nom de
Cella de Cotso ...
Portail aux tympan et linteau encadrés de deux voussures
en plein cintre (image 13)
.
La cuve baptismale très utilisée par les romains
(sic). Du
bain on passa ensuite au bénitier. Les enfants mouraient
trop souvent d'infections d'être plongés dans une eau,
fusse t-elle sacrée (image
15). »
Le portail (image 13)
est, selon nous , par rapport au reste du bâtiment,
relativement récent XIIIesiècle).
Concernant la cuve baptismale, nous sommes un peu en
désaccord avec le texte ci-dessus. La cuve baptismale n'a
pas été utilisée par les romains (ils se baignaient dans
des baignoires ou dans les piscines des thermes) mais par
les chrétiens (qui, pour beaucoup d'entre eux, étaient
fortement romanisés). La cuve baptismale était réservée au
baptême par infusion. Le postulant était dressé nu au centre
de la cuve. Le prêtre versait sur sa tête l'eau du baptême.
Le baptême par infusion a remplacé en Occident le baptême
par immersion vers le VIIesiècle (dates à
préciser en fonction des écrits conciliaires). Le baptême
par immersion consistait à plonger entièrement l'impétrant
dans une piscine baptismale. Cette technique a pu provoquer
des accidents : certains légers mais polluant l'eau
baptismale (défécations), d'autres beaucoup plus graves (
hydrocutions, embolies, morts cérébrales). Le passage au
bénitier est beaucoup plus tardif et ne concerne pas le
sacrement du baptême, mais un acte de purification en
rentrant dans une église. Beaucoup d'anciennes cuves
baptismales ont été transformées en bénitiers.
Le plan de l'image 12
montre une église à chevet presque carré. Comme on le voit
dans nombre d'églises rurales contemporaines, les axes du
chœur et de la nef forment un angle de faible amplitude.
Nous ne sommes pas certains que l'arc triomphal (image
14) soit d'origine. Par contre, les impostes sur
lequelles il s'appuie doivent être d'origine.
Datation envisagée
pour l'église Sainte-Cécile de Cos du Tech : an 700 avec un
écart de plus de 150 ans.
L'église
Saint-Michel de Riunoguès à Maureillas-las-Illas
La lecture de la
page du site Internet Monumentum nous apporte sur
cette église les renseignements suivants : «
Construction mentionnée en 974 dans une confirmation par
le pape Benoît VI des privilèges et possessions de
l'abbaye Saint-Pere de Rodes. L'édifice préroman présente
des murs en moellons de granit inégaux avec chaînes
d'angles appareillées et montées en carreaux et boutisses.
Le chevet rectangulaire est couvert d'une toiture à deux
versants. Il a été flanqué au nord d'une sacristie. Les
murs de la nef sont plus hauts que ceux du chevet, et sont
totalement aveugles. La porte d'origine s'ouvrait au sud.
Au-dessus du mur pignon ouest, se dressent les trois
piédroits d'un clocher à deux arcades (disparues),
construit vraisemblablement au XVIIe siècle, en
remplacement du clocher primitif qui se dressait sur le
mur pignon Est de la nef, au-dessus du chevet. La nef est
séparée du choeur par un arc triomphal diaphragme
surbaissé. Le choeur trapézoïdal et légèrement surélevé,
est couvert d'une voûte en berceau outrepassé. Seule cette
voûte, très archaïque, est d'origine. La voûte de la nef,
plus élaborée, semble correspondre à un aménagement du XI
e siècle en remplacement de la charpente
primitive. »
Nous n'avons pas grand chose à ajouter à cette description.
Si ce n'est que l'on peut dire que l'arc triomphal est lui
aussi outrepassé. Le fait qu'il soir surbaissé est peut-être
dû à un affaissement de la maçonnerie (image
20).
On voit les restes d'une porte en « trou de serrure » (image 21). Tous ces
éléments sont caractéristiques d'une église wisigothique.
Datation envisagée
pour l'église Saint-Michel de Riunoguès à
Maureillas-las-Illas : an 750 avec un écart de plus de 150
ans.