Diverses églises des Pyrénées-Orientales … (page 3/3) 

• France    • Occitanie    • Article précédent    • Article suivant    



Diverses églises des Pyrénées-Orientales susceptibles de dater du Ier millénaire (page 3/3)

Les édifices étudiés dans cette page, ainsi que dans les deux autres du même chapitre concernant le département des Pyrénées-Orientales, n’ont pas été visités. Leurs images, en général des copies d’écran Internet, servent à expliquer et à justifier les datations. Ces images ne peuvent remplacer une visite in situ.

Les six églises décrites dans cette page sont : l'église Saint-Saturnin de Montauriol, l'église Saint-Jean-le-Vieux de Perpignan, l'église Sainte-Colombe de Cabanes à Saint-Génis-des-Fontaines, l'église Saint-Marcel de Flassa à Serdinya, la chapelle Saint-Michel de Sournia, l'église Sainte-Félicité de Sournia.




L'église Saint-Saturnin de Montauriol

La lecture de la page du site Internet Monumentum nous apporte sur cette église les renseignements suivants : « Église consacrée en 1010. Elle se compose d'une courte nef de deux travées et d'un chœur étroit prolongé par une abside de plan outrepassé. Il semble que ces deux parties de l'édifice appartiennent à des campagnes différentes et ne présentent aucune liaison entre elles. À une époque ancienne, l'édifice a subi des mouvements : les murs du chœur se sont ouverts vers le haut, déterminant la pose de deux contreforts talutés. À l'intérieur, la paroi sud du chœur conserve des traces de décor peint géométrique à faux joints. Le portail conserve ses vantaux anciens et ses ferronneries, comprenant une centaine de volutes enroulées en spirales, partant de ramifications entées sur dix traverses horizontales. Au niveau des serrures, les volutes forgées sont des C couchés, liés deux par deux, encadrant les deux anneaux-heurtoirs et le verrou ouvragés. »

Le texte ne se hasarde pas à proposer une datation. Très probablement, l'auteur a considéré que la consécration de 1010 a coïncidé avec la fin des travaux. Nous-mêmes avons constaté à plusieurs reprises qu'une consécration d'autel pouvait ne pas correspondre à une construction. La consécration d'un autel à une date donnée signifie l'existence d'un édifice à cette date. Mais l'édifice a pu être construit plusieurs siècles auparavant.

Sur les images 2 et 3, on devine trois volumes dans la construction : une nef à plan rectangulaire, une sorte d’avant-chœur à plan rectangulaire et un chœur à plan semi-circulaire. Nous pensons que l'édifice primitif devait être constitué de deux parties seulement, la nef et l’avant-chœur. Ce dernier devait constituer le chœur primitif à plan rectangulaire. L'abside semi-circulaire aurait été ajoutée plus tard. L'arc triomphal qui sépare la nef du chœur primitif est semi-circulaire outrepassé et il s'appuie sur des impostes. Il est caractéristique de l'art wisigoth.

Datation envisagée pour l'église Saint-Saturnin de Montauriol (église primitive) : 750 avec un écart de 150 ans.





L'église Saint-Jean-le-Vieux de Perpignan

La lecture d'une page, aujourd'hui disparue du site Internet de la Mairie de Perpignan, nous apportait les renseignements suivants concernant cette église :
« L'église Saint-Jean, du Xe siècle, fut agrandie plusieurs fois, jusqu’à devenir, au XIIIe siècle, une grande église à trois nefs. Du premier édifice, subsiste la base du clocher avec son décor d'arcatures romanes. Le décor du portail, surmonté par un christ trônant, attribué au sculpteur Ramon de Bianya, exprime l'aboutissement de la sculpture romane roussillonnaise. Au XVIIIe siècle, la vieille église subit des amputations conséquentes, mais sa transformation en usine électrique en 1905 la dégrada profondément.

Saint-Jean-le-Vieux est l'église primitive de la ville. Le 16 mai 1025, Gaufred II comte de Roussillon et Béranger, évêque d'Elne, célèbrent la consécration de la nouvelle église dédiée à Saint-Jean-Baptiste.

En 1102, Gislabert II y institue la vie canoniale et en 1116, Arnau-Gaufred fait ériger un hôpital des pauvres ou hôpital Saint-Jean à l'ouest "du mur d'enceinte de l'église".


À partir de 1230, la collégiale de Perpignan dépend du puissant évêché d'Elne, par bulle du pape Grégoire IX. Dans la I ère moitié du XIIIe siècle, le bâtiment subit de nombreux travaux. Le beau portail sculpté d'un Christ en majesté et les 2 bas-côtés de l'église datent de cette période. En 1246, une bulle papale d'Innocent IV consacre une nouvelle fois l'édifice qui vient d'être agrandi et continuera de l'être jusqu'à la fin du XIIIe siècle.

Au XVIIIe siècle, le vieux Saint-Jean est bouleversé par une série de travaux et de remaniements. En 1890, Bartissol y installe une centrale électrique.

Des travaux de restauration actuellement en cours permettront de rendre ce bel édifice aux habitants de Perpignan.

Saint-Jean-le-Vieux est une église romane à 3 nefs terminées par une abside en cul-de-four. Les voûtes en berceau légèrement brisé retombent sur des piliers massifs à redents qui séparent les 3 vaisseaux.


Une tribune voûtée d'ogives était située dans les 2 premières travées de l'église. Elle fut malheureusement détruite en 1892 pour l'installation des générateurs de l'usine Bartissol. À noter également la disparition des chapelles aménagées dans la seconde moitié du XIIIe siècle.

Un clocher-tour s'élève au-dessus du bas-côté méridional de l'église, sous la chapelle Notre-Dame dels Correchs. Il renferme au I er étage une chapelle voûtée en coupole dédiée à Saint Michel. En 1709, on ajoute 3 étages octogonaux en briquettes et marbre sur la tour de la fin du XIIe siècle. Cette partie inférieure de base presque carrée a gardé un décor sculpté d'arcatures très remanié.

Le magnifique portail méridional taillé dans le marbre de Céret est attribué à Raimond de Bianya et son atelier, vers 1219. Deux groupes statuaires représentant des saints entourent le Christ bénissant et triomphant des forces du mal. »

Au sujet de cette église Saint-Jean-le-Vieux de Perpignan, nous témoignons ici de déception. Dans un document daté du milieu du XIXe siècle, il était signalé que cette église pouvait être d'une grande ancienneté. Et nous l'envisagions antérieures à l'an mille. Or nous ne voyons rien de tel sur les images de 7 à 19. Le portail de l'image 7 est roman. Sa forme est inusitée. Et quelque peu surprenante. Mais on réalise que ce portail a en fait été remonté au XIXesiècle. Auparavant le portail était celui de l'image 8 dont il manque la partie centrale. Cette partie centrale représentant Dieu le Père, on peut la voir dans une niche ( image 9) et au-dessus des arcades du clocher (image 10). Cette image des arcades est ancienne. L'image 11 représente les mêmes arcades (sans la sculpture de Dieu le Père) actuellement. Le plan de l'image 12 est-il celui de l'édifice ancien ? Le plan en élévation de l'image 13 montre une nef voûtée en arcs brisés mais dont les piliers sont peut-être romans.

Datation envisagée pour l'église Saint-Jean-le-Vieux de Perpignan (dans son état actuel) : an 1150 avec un écart de 75 ans.





L'église Sainte-Colombe de Cabanes à Saint-Génis-des-Fontaines

La lecture de la page du site Interenet Monumentum dédiée à cette église nous apporte les renseignements suivants : « Chapelle vraisemblablement préromane dans ses parties les plus anciennes et qui aurait été le lieu de culte d'un relais hospitalier sur la route du Perthus. Lors de la dispersion du monastère voisin de Saint-André, au XIVe siècle, elle aurait fait partie d'un prieuré fondé à cette époque par quelques moines de ce couvent. L'édifice primitif comportait une nef de quatre travées voûtées en plein cintre outrepassé, avec des doubleaux arrêtés aux naissances par un amortissement oblique. Dans chaque mur gouttereau, une niche marquait les travées. Le chevet, sur plan carré, est en ruines. La quatrième travée, fermée par un mur tardif, est devenue le chevet actuel. Une absidiole avait été élevée sur le côté nord du chevet. Elle est également en ruine. Le transept a été élevé au XIVe siècle avec des éléments du cloître Saint-André. La porte actuelle s'ouvre dans le pignon ouest et renferme des pierres de remploi provenant sans doute, elles aussi, de Saint-André. Elle est surmontée d'un oculus ellipsoïdal. Le pignon se termine par trois piliers en pierres de taille formant mur à campines. Le couronnement de cette construction, probablement tardive, n'est actuellement constitué que par une poutre destinée à supporter les cloches. La couverture porte directement sur les voûtes. Elle devait être en lauzes de schiste avant d'être refaite en tuiles creuses. »

D'après cette description, cette église nous semble particulièrement intéressante (chevet à plan carré, arcs outrepassés). Malheureusement, nous n'avons aucune image de ces parties qui permettraient de démontrer le caractère préroman.

Datation envisagée pour l'église Sainte-Colombe de Cabanes à Saint-Génis-des-Fontaines : an 900 avec un écart de 200 ans.





L'église Saint-Marcel de Flassa à Serdinya

La lecture de la page du site Internet Monumentum consacrée à cette église nous apporte sur elle les renseignements suivants : « Historique : L'église est mentionnée pour la première fois en 1163, mais son architecture accuse les caractéristiques du XIe siècle. La nef unique se termine par un chevet quadrangulaire orienté. Sur le mur nord, dans la travée centrale, s'ouvre la porte d'entrée sous un arc plein cintre aux claveaux de tuf. À la jonction de la nef et du chevet s'élève, au-dessus de la toiture, un clocher-mur à deux arcades. Le chevet, dans la tradition des églises préromanes du Languedoc-Roussillon, présente une ornementation architecturale particulièrement originale : ses deux murs gouttereaux et son mur pignon oriental sont couronnés par une arcature lombarde dont les petits arcs s'étagent graduellement pour suivre les rampants du pignon. Ces arcs sont dessinés dans du tuf clair et il semble qu'une tentative de polychromie ait été amorcée au nord, par la mise en place de pierres rouges à l'intérieur des cintres. La nef était à l'origine couverte d'une voûte en berceau sur arcs doubleaux, remplacée ensuite par une charpente sur fermes. Le chœur est séparé de la nef par un mur diaphragme voûté en berceau plein cintre et couvert de peintures représentant des rinceaux et des nues (XVI e ou XVIIe siècle). »

Nous regrettons que les images mises à disposition sur Internet ne permettent pas de vérifier certaines parties du texte. En particulier, nous n'avons pas vu les arcatures lombardes dont il est ici question. Cependant, le plan d'ensemble (nef rectangulaire prolongée par un chevet carré ) semble indiquer un caractère préroman de l'ouvrage.

Datation envisagée pour l'église Saint-Marcel de Flassa à Serdinya : an 900 avec un écart de 200 ans.





La chapelle Saint-Michel de Sournia

La lecture de cette page du site Internet « Les Pyrénées-Orientales » nous apporte sur cette église les renseignements suivants : « La chapelle Saint-Michel se trouve dans les alentours de Sournia. Elle est très intéressante car elle date de l'époque préromane, du Xe siècle. Elle abrite un autel du XIe siècle. En partie effondrée, il s'agissait d'une ancienne possession de Saint-Michel-de-Cuxa. Elle est citée pour la première fois en 1011 dans une bulle papale de Sergius IV citant les possessions de l'abbaye.

Son architecture est simple, elle est composée d'une nef unique à chevet rectangulaire auquel a été accolée postérieurement une nef à abside voûtée sur arc outrepassé. Toutes les ouvertures sont en arc outrepassé,. C'est vraiment une caractéristique de l'art mozarabe, et de cette chapelle. À noter la présence d'un clocheton à arc unique, tout simple.

L'environnement de la chapelle est fortement boisé, ce qui rend la rend éligible en tant que but de balade, surtout qu'il y a plusieurs chemins pour y parveni
r. »

L'auteur du texte estime que cette chapelle est « mozarabe ». Le mot « mozarabe » désigne des chrétiens « arabisés » qui auraient continué à pratiquer leur religion après la conquête de la péninsule ibérique par les arabes. Et dont l'art aurait été influencé par les arabes. Un art qui daterait donc du IXeou Xesiècle. Nous pensons que l'art proprement mozarabe n'a pas concerné la Catalogne. Et à plus forte raison le Nord des Pyrénées. Les arcs outrepassés de ces régions n'auraient pas été édifiés par des arabes mais par des wisigoths. Et ce, avant les invasions arabes de la première moitié du VIIIesiècle.

Datation envisagée pour la chapelle Saint-Michel de Sournia : an 700 avec un écart de 150 ans.





L'église Sainte-Félicité de Sournia

La lecture de cette page du site Internet du Ministère de la Culture nous donne les renseignements suivants sur cette église : « En 1011, une bulle du pape Serge IV énumère les possessions du monastère de Cuxa, dont fait partie l'église Sainte-Félicité dans la vallée de Sournia. Le prieuré de Sainte-Félicité est mentionné en 1699. L'église aurait été bâtie un peu après 950, d'après le gros œuvre, murs et arcs outrepassés. Les arcs longitudinaux intérieurs, d'un appareil différent et plus soigné, ont probablement été plaqués, lors du voûtement de la nef, vers la fin du XI e siècle. Cette seconde campagne est également marquée par les enduits à faux joints. La nef rectangulaire se prolonge par un chevet plat, plus étroit. Un arc triomphal sépare ces deux parties. Les murs primitifs comportent une grande proportion de galets. »

Comme il arrive souvent en pareil cas, l'église est évaluée comme étant préromane. Donc, puisque l'art roman concernerait le XIeet le XIIesiècle, elle serait antérieure à l'an mille,, Mais les historiens de l'art estiment avoir déjà fait un gros effort en franchissant la barre de l'an mille. En conséquence ils estiment qu'un édifice préroman ne peut être antérieur à l'an 950.

Comme pour l'église Saint-Michel de la même commune, nous pensons que cette église aux arcs outrepassés (baies en « trous de serrure » est wisigothique.

Datation envisagée pour l'église Sainte-Félicité de Sournia : an 700 avec un écart de 150 ans.


Chargement...