La basilique San Carpoforo de Côme 

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Nous n'avons pas visité cette église. Les images de la présente page sont extraites d'Internet.

Cette église a fait l'objet d'une description détaillée écrite par Sandro Chierici dans l'ouvrage « Lombardie Romane » de la collection Zodiaque. En voici des extraits :
« La tradition la veut première cathédrale de la cité, fondée par l'évêque Félix au IVesiècle ; tombée dans l'abandon après que la fonction d'église cathédrale eut été remplie d'abord par Saints-Pierre-et-Paul puis par Sainte-Euphémie, elle aurait été amplifiée et réadaptée au VIIIesiècle par Luitprand. Un document la dit par contre consacrée en 1040 et cette consécration eut lieu sans doute après une amplification au début de ce siècle. Il ne manque pourtant pas de parties de l'église comme l'abside ou la crypte, que les archéologues attribuent à une époque postérieure. »

Remarque : on peut s'étonner de l'expression « par contre » incluse dans le groupe de mots « elle aurait été amplifiée et réadaptée au VIIIesiècle par Luitprand. Un document la dit par contre consacrée en 1040 [...] ». Cela vient du fait que, pour la plupart des archéologues, la consécration d'une église est synonyme de son inauguration. Or dans bien des cas, ce n'est pas l'église qui est consacrée mais un autel de cette église. En conséquence, il a pu y avoir plusieurs consécrations pour une seule église. Le « par contre » signifie que M. Chierici signale bien que l'église « aurait été amplifiée et réadaptée au VIIIesiècle » mais vu « qu'un document la dit ... consacrée en 1040 », elle ne peut que dater de cette période. ou même plus tard puisque, selon M. Chierici « il ne manque pourtant pas de parties de l'église comme l'abside ou la crypte, que les archéologues attribuent à une époque postérieure. ». On retrouve là le comportement de la plupart des spécialistes de cette période : l'impossibilité d'imaginer qu'une construction puisse être antérieure à l'an 1050.

Pourtant M. Chierici sait analyser l'architecture du bâtiment. Il a bien vu que l'édifice en question est une basilique à nef à trois vaisseaux. Il nous apprend que certaines parties (probablement au collatéral Sud) ont disparu par suite d'un éboulement de la colline. Il remarque aussi que « la troisième travée » (à partir du fond) est beaucoup plus large que les autres. Et, comme elle est aussi plus haute, il en déduit qu'on est en présence d'un second transept. En conséquence, « cela permettrait de mettre Saint-Carpophore en rapport avec les églises ottoniennes, à double transept, habituelles dans les régions germaniques. L'hypothèse n'est pas improbable quand on pense que Côme entretint pendant tout le Moyen-Âge de nombreuses relations avec les régions transalpines. ». Les quelques images que nous produisons ici ne permettent pas de vérifier cette hypothèse.

En ce qui concerne la datation de l'ensemble, le manque d'images est tout aussi problématique. Par principe, nous estimons les églises à piliers rectangulaires de type R0000, et à arcs simples comme celle-ci, parmi les édifices antérieurs à l'an 800 (avec une grande marge d'incertitude). Un autre signe de grande ancienneté est le fait que les absidioles (en fait seule subsiste l'absidiole Nord) ne sont pas extérieures mais insérées dans les murs de la façade Est.

Par contre, la présence d'un (ou deux) transept(s), l'existence d'arcatures lombardes sur l'abside ou le clocher, seraient plutôt signe d'une datation postérieure à l'an 800. Cependant, le transept et les arcatures lombardes ont pu avoir été ajoutés à l'édifice longtemps après la construction initiale.


Datation envisagée pour la basilique San Carpoforo de Côme : an 750 avec un écart de 200 ans.