L'église protestante Saint-Martin de Bad Ems 

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Nous n'avons pas visité cette église. Notre étude de l'édifice s'est inspirée de pages d'Internet (ex : Wikipédia) et de l'analyse de galeries d'images issues d'Internet. Nous avons en particulier abondamment consulté le site Internet http : //romanische-schaetze.blogspot.com/ qui a recueilli les images de plusieurs centaines de monuments. Notre site traitant seulement du premier millénaire, nous n'avons conservé que les monuments susceptibles d'appartenir à cette période, mais ce site, dont le nom se traduit en français par « Trésors romans », est beaucoup plus riche en monuments et nous en conseillons la lecture. Certaines images ci-dessous sont extraites de ce site Internet.

Nous nous sommes aussi en partie inspirés du livre Palatinat Roman de la collection Zodiaque, écrit par Dithard von Winterfeld, Professeur de l'Histoire de l'Art de l'Université de Mayence. Nous en conseillons la lecture.

La page du site Internet Wikipédia consacrée à cette église nous apprend ceci :

« Histoire

Vers l’an 1000, l’église appartenait à l’abbaye Saint-Castor de Coblence. En 1181, il y avait une paroisse. Il nous manque des données sur la structure existante. Elle a été reconstruite après un incendie en 1720 et restaurée en 1957. Le bâtiment est une basilique à piliers avec des galeries au-dessus des bas-côtés,sans transept, et qui a probablement été construite au milieu ou au troisième quart du XIIe siècle et est un successeur direct de l’église de Niederlahnstein, qui, comme l’église actuelle, appartenait au monastère Saint-Castor de Coblence. Elle possède une tour intégrée, probablement un peu plus ancienne, qui est légèrement décalée de l’axe de l’église vers le Nord et terminée par un dôme baroque avec une lanterne.


Les angles des bas-côtés sont accentués par des bandes de pilastres, le chœur rectangulaire est divisé en trois parties de chaque côté par des bandes de pilastres avec des frises cintrées.1 Du côté sud, un simple portail en plein cintre à gradins avec un arc aveugle ouvre le bâtiment.

La nef se compose d’une nef centrale à toit plat avec cinq arcades à gauche et à droite, les bas-côtés se poursuivent par une sixième travée de part et d’autre de la tour. Les piliers, qui sont de plan carré et ont des impostes puissantes, semblent plus trapus, car le sol était à l’origine plus bas. Les ouvertures de la galerie sont similaires aux arcades du rez-de-chaussée. »

Note 1 : Nous pensons que les deux phrases précédant cette note font allusion à ce que nous appelons les « bandes ou arcatures lombardes » qui décorent le chevet à plan rectangulaire (images 1 et 3).


Commentaires sur ce texte

On retrouve dans ce texte la même erreur dénoncée presque à chaque page de ce site (qui en compte plus de 1500) : révélation de l'existence d'une église antérieure à l'an mille (ici : « Vers l’an 1000, l’église appartenait à l’abbaye Saint-Castor de Coblence. ») puis, quelques lignes plus loin, datation d'une église au XIIe siècle (ici « Le bâtiment est une basilique à piliers avec des galeries au-dessus des bas-côtés,sans transept, et qui a probablement été construite au milieu ou au troisième quart du XIIe siècle... ». Bien sûr, il n'est pas indiqué que l'église construite au XIIe siècle est bien l'église citée aux alentours de l'an mille, mais rien n'est dit sur cette dernière qui aurait donc subitement disparu.


Datation

Notons que, d'une part, il est difficile de proposer une datation, car l'église (comme beaucoup d'autres églises allemandes) a été profondément restaurée et les enduits divers cachent les éventuels défauts ou réparations qu'une église aussi ancienne a dû subir.

En particulier, il nous est difficile de voir si les galeries supérieures des collatéraux sont contemporaines ou postérieures aux galeries inférieures. Il semblerait que, dans le cas présent, elles soient contemporaines (la nef aurait été construite d'un seul jet). En effet, les styles sont identiques entre les deux étages de galeries : piliers de type R0000, impostes de grandes dimensions, arcs en plein cintre et à un seul rouleau (image 9). D'après le plan de l'image 5, il semblerait que les collatéraux soient voûtés d'arêtes. Nous n'avons pas d'image de ces collatéraux, mais il semblerait que le voûtement ait été tardif. Les collatéraux de l'église d’origine devaient être charpentés. Les principales caractéristiques de cette nef d'origine (nef à trois vaisseaux charpentés, piliers massifs de type R0000, arcs en plein cintre et à un seul rouleau) témoignent selon nous de son ancienneté, antérieure de plus d'un siècle à l'an mille. Autre témoin d'une ancienneté : l'absence de transept.

À l'inverse, une caractéristique se révèle un peu dérangente : la présence d'arcatures lombardes sur le chevet. Nous pensons que la construction de décors d'arcatures lombardes s'est déroulée sur plusieurs siècles à partir du Xe siècle. Ce décor d'arcatures lombardes serait donc postérieur à la date que nous envisageons. Mais d'une part, considérons que ce décor ne concerne que le chevet (plus exactement l'abside principale du chevet) qui donc pourrait avoir été construit à une période différente des autres corps de bâtiment. Constatons par ailleurs qu'à l'origine, il devait y avoir trois absides en prolongement des vaisseaux de la nef. Les absidioles, de petites dimensions, devaient être insérées dans le mur Est de la nef. Et l'abside principale ne devait pas être aussi développée qu'elle l'est actuellement. Nous envisageons donc que l'abside principale a pu être construite ultérieurement en remplacement de l'abside d'origine estimée trop petite. C'est là une pratique que nous avons constatée en d'autres occasions.


Datation envisagée pour l'église protestante Saint-Martin de Bad Ems : an 825 avec un écart de 175 ans.