La chiesa di San Giovanni di Sinis de Tharros 

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Nous n'avons pas visité cette église, toutes les images de la présente page proviennent d'Internet.

La page du site Internet Wikipédia relative à cette église nous apprend ceci :

« L’église, construite sur une zone autrefois utilisée comme nécropole punique puis chrétienne, a été construite pendant la période byzantine au milieu du VIe siècle. Elle a subi une expansion longitudinale entre le IXe et le Xe siècle et est encore dans sa forme médiévale précoce, ce qui en fait l’une des plus anciennes de Sardaigne.

Dédiée à saint Jean-Baptiste, la petite église présente aujourd'hui un plan rectangulaire et une abside saillante orientée à l'est et semble construite en blocs de grès nus provenant vraisemblablement des murs de l'ancienne cité punique de Tharros, qui se trouve à quelques centaines de mètres de l'édifice.

L’intérieur est organisé en trois nefs séparées par trois arcs successifs et couvertes de voûtes en berceau ; au-dessus un petit dôme ; l’éclairage est assuré par une fenêtre octogonale sur la façade et par trois fenêtres à meneaux dans l’abside, qui se réfèrent à des modèles répandus dans les régions lombardes et de Ravenne.

Certains détails tels que les corniches romanes du transept suggèrent une intervention au XIe siècle, période au cours de laquelle la présence de populations navarraises à Tharros est documentée, vraisemblablement entre 1050 et 1070, année de l’abandon définitif de cette ville.

Sûrement au XIe siècle, l’église avait une structure byzantine à plan centré avec quatre bras égaux et avec la partie centrale surmontée d’un dôme sur l’exemple de la basilique de San Saturno à Cagliari, qui a été construite à la même époque. Ce n'est qu'au IXe-Xe siècle qu’elle fut agrandie avec l’ajout des deux allées à voûtes en berceau.

Des fouilles récentes ont mis au jour un bâtiment sacré antérieur à l’actuel et avec une abside toujours orientée vers l’est et avec des sarcophages et des sépultures qui indiquent que l’église précédente devrait être utilisée comme basilique sépulcrale paléochrétienne. À noter, à l’entrée à droite, un magnifique bénitier avec un piédestal en grès et un bassin en pierre finement travaillé datant du XVIe siècle, transféré de l’église de San Giovanni Battista di Nurachi.
[...] ».


Commentaire sur ce texte

Son auteur nous append que des « Des fouilles récentes ont mis au jour un bâtiment sacré antérieur à l’actuel ... qui indiquent que l’église précédente devrait être utilisée comme basilique sépulcrale paléochrétienne ». Nous aimerions en savoir plus au sujet de ces fouilles. Quel est leur emplacement ? Sous l'église ? Ou hors de l'église ? La réponse est importante car, dans le premier cas, on peut être certain que la basilique paléochrétienne a précédé l'actuelle église, ce qui est loin d'être certain dans le second cas. Rappelons qu'au cours du premier millénaire, il y a eu des « groupes cathédraux », groupes de plusieurs églises voisines rassemblées en un même enclos cathédral. Si on est dans le premier cas (fouilles effectuées dans l'église), alors on est en présence d'un sérieux problème : la basilique sépulcrale paléochrétienne aurait précédé l'église actuelle. Mais cette basilique paléochrétienne a très probablement été construite après les réformes de Constantin qui ont eu lieu vers l'an 350. Et donc la construction de cette église daterait du Ve siècle. Mais selon l'auteur du texte ci-dessus, « L’église (il s'agit de l'église actuelle),..., a été construite pendant la période byzantine au milieu du VIe siècle». On serait donc confrontés à la situation suivante. Deux églises successives ont été construites en un siècle d'intervalle. Il faut comprendre que cette situation est paradoxale. On ne change pas d'église comme on change de chaussettes. Les églises ont été construites pour durer. Nous en connaissons qui ont plus de mille ans. Certes, on rencontre des cas de fouilles effectuées sous des églises qui on révélé l'existence d'églises antérieures, mais les écarts temporels sont censés être plus grands qu'un siècle. Et dans tous les cas, il y a une nécessité de justification de cette succession de constructions.

Dans chacun des deux cas, nous estimons que la construction ne remonte pas au VIe siècle, mais qu'elle pourrait être postérieure de près de deux siècles à cette date (il faut dire que notre marge d'erreur est bien plus grande que celle avancée dans le texte de Wikipédia : le « milieu du VIe siècle » correspond à l'an 550 avec une marge d'erreur de 25 ans).


L'analyse de l'architecture

Selon le texte ci-dessus, l'église primitive était à plan centré en forme de croix grecque. Les collatéraux de la nef actuelle auraient été ajoutés postérieurement, transformant le pourtour extérieur en un quadrilatère presque carré.

Diverses considérations, dont, en particulier, la difficulté de mettre en pratique la théorie exprimée ci-dessus nous conduisent à une autre hypothèse de départ.

Selon nous, l'édifice primitif devait être à plan basilical (nef à trois vaisseaux avec une abside en prolongement). Le plan est d'ailleurs nettement visible sur la vue satellite de l’image 3, en faisant abstraction de l'ouvrage transverse (transept). Comme toutes les autres basiliques, le vaisseau central devait être plus élevé que les collatéraux et tous les vaisseaux devaient être charpentés.

Le voûtement a été effectué plus tard. Afin d'équilibrer les poussées, les murs gouttereaux du vaisseau central ont été abaissés, ce qui a provoqué l'obstruction des fenêtres supérieures et en conséquence l'assombrissement de la nef. Les murs extérieurs Nord et Sud ont été soutenus grâce à l'appui de puissants contreforts (images 2 et 3).

Il y a eu aussi construction du transept (image 12), peut-être en remplacement d'une travée de l'ancienne nef. Nous constatons qu'il s'agit d'un transept haut (c'est-à-dire de hauteur comparable à celle de la nef). Ce type de transept haut permet d'obtenir un espace intérieur de la nef à plan sensiblement carré : la croisée du transept. Et l'installation d'une coupole sur cette croisée (images 3 et 12). Nous pensons que le transept haut et la coupole ont été introduits après le transept bas.

Est-ce que le voûtement des vaisseaux de la nef a précédé ou suivi la construction de la nef ? Nous l'ignorons. Et dans l'état actuel de nos observations, il ne nous est pas possible de le déterminer. Il faut comprendre, ami lecteur, que des petites églises, comme celle-ci, exigent parfois de longues heures d'observations et plusieurs allers-retours, car il y a toujours quelque chose que l'on a oublié de faire. Ce travail-là, nous ne pouvons pas le faire et nous ne voulons pas le faire car nous devons rapidement passer à l'église suivante.


Datation envisagée pour la chiesa di San Giovanni di Sinis de Tharros (construction primitive à plan basilical) : an 700 avec un écart de 200 ans.

Datation envisagée pour le transept de la chiesa di San Giovanni di Sinis de Tharros (construction primitive à plan basilical) : an 1025 avec un écart de 75 ans.

Nous ne pouvons pas dater le voûtement de la nef.