Le baptistère de Florence
Nous n'avons pas visité ce baptistère.
Les images ci-dessous sont extraites de galeries d'Internet.
Dans le livre « Toscane
romane » de la collection Zodiaque,
I. Moretti et R. Stopani le décrivent ainsi (extraits) :
« Histoire
Au XVIIIe siècle encore, les chroniqueurs
florentins rattachaient la construction du baptistère à la
conversion de la reine Théodelinde au catholicisme,
maintenant ainsi une tradition jamais estompée au cours
des siècles et rapportée par Villani lui-même (VIII, 3) :
“Les Lombards de Florence songèrent à suivre l'exemple de
leur reine Théodelinde et construisirent cette église qui
existe encore au Campo Marzio (champ de Mars) non loin du
Mugnone, face à Santa Reparata”.
Si
le problème de la datation des éléments de l'édifice est
encore l'objet de nombreuses controverses lui aussi, il
semble qu'on puisse faire remonter l'origine du
baptistère, en accord avec la tradition, entre la seconde
et la troisième décennie du VIIe siècle. Il est
certain qu'à la fin du IXe siècle, l'église
existait déjà : ainsi l'atteste un document de Lucques du
4 mars 897 où l'on dit qu'Amédéo, comte palatin, envoyé de
l'empereur, se rendit dans la ville de Florence où il
siégea comme juge sous le porche situé devant la basilique
San Giovenni Battista. Il est probable qu'à l'époque
l'église était déjà devenue cathédrale à la place de la
basilique San Lorenzo, et que les évêques avaient élu
domicile à proximité de celle-ci.
Le
6 septembre 1059, le pontife Nicolas II reconsacre la
basilique San Giovanni. Cette date est d'une extrême
importance, parce qu'elle témoigne d'une transformation
radicale (ou plus probablement d'une reconstruction) de
l'édifice primitif qui selon certains (F. Toker) devait
être de dimensions beaucoup plus modestes. La nouvelle
église correspond à peu de choses près à l'actuelle :
c'est une construction de plan octogonal avec une abside
semi-circulaire d'un côté, trois portes d'entrée,
surmontée d'une coupole très bombée, à huit quartiers. [...]
Un
problème toujours débattu entre les historiens de l'art
est celui de savoir si le baptistère florentin de San
Giovanni est la réfection d'un édifice paléochrétien
antérieur ou s'il est le résultat d'une reconstruction
radicale survenue au XIe siècle. Il est
difficile de donner une réponse à ce problème de fond,
même s'il est incontestable que le “beau San Giovanni”,
sous l'aspect architectural qu'il revêt aujourd'hui,
constitue l'expression la plus significative de l'art
roman tel qu'il s'est formé dans le milieu florentin entre
le XIe et le XIIIe siècle. [...]
»
Quelques précisions
Théodelinde de Bavière est une princesse née vers l'an 570,
morte vers 627. Selon le tradition, cette fidèle de la
religion catholique aurait réussi à convertir son mari qui
adhérait à l'hérésie arienne. Remarquer que la datation de
l'édifice primitif proposée ci-dessus, «
il semble qu'on puisse faire remonter l'origine du
baptistère, en accord avec la tradition, entre la seconde
et la troisième décennie du VIIe siècle.
», correspond presque point par point à la fin de vie de
Théodelinde. Nous sommes persuadés que toutes les légendes
contiennent un fond de vérité ; mais cette vérité est
difficile à trouver à travers toutes les erreurs ou les
affabulations. En l'occurrence, il est possible qu'une
église visitée par Théodelinde et ayant reçu des dons de
cette reine, soit devenue du fait de la légende, construite
par Théodelinde.
Giovanni Villani est un homme politique florentin né en 1276
et mort en 1348. Il est l'auteur du livre « Nova Cronica
».
Selon le texte ci-dessus, « Le
6 septembre 1059 le pontife Nicolas II reconsacre la
basilique San Giovanni. Cette date est d'une extrême
importance, parce qu'elle témoigne d'une transformation
radicale (ou plus probablement d'une reconstruction) de
l'édifice primitif ». Il est possible que l'auteur
exagère l'importance de cette consécration. Il faut savoir
que les consécrations étaient relativement fréquentes et ne
concernaient pas forcément l'inauguration d'en bâtiment tout
juste terminé. Il est donc fort possible que le bâtiment
dans son état actuel ne date pas du milieu du XIe
siècle.
Quelle est notre position par rapport au débat entre
historiens (« Un
problème toujours débattu entre les historiens de l'art
est celui de savoir si le baptistère florentin de San
Giovanni est la réfection d'un édifice paléochrétien
antérieur ou s'il est le résultat d'une reconstruction
radicale survenue au XIe siècle ») ?
Nous pensons que cet édifice fait partie des rotondes, et,
parmi les rotondes, des édifices à plan centré avec un étage
à tribune. L'édifice d'origine devait être semblable à des
édifices comme la chapelle palatine d'Aix-la-Chapelle ou
l'abbatiale des Saints-Pierre-et-Paul d'Ottmarsheim : une
rotonde disposée autour d'un noyau central plus élevé que
les tribunes formant déambulatoire. Durant la période
préromane, ce noyau central était nécessaire pour permettre
l'installation de toits. En effet, le diamètre de l'octogone
est de l'ordre de 24 mètres. Il n'existe pas de poutre en
bois permettant de supporter la charpente d'un toit
recouvrant sans discontinuité l'ensemble de la structure.
Par contre, plus tard, grâce à l'invention de la voûte, on a
réussi à couvrir la totalité de l'espace. Nous pensons donc
qu'initialement, cette rotonde devait ressembler à celle
d'Ottmarsleim. Ultérieurement, au XIIe ou XIIIe
siècle, on a supprimé le noyau central, et, tout en gardant
les murs extérieurs, on a recouvert l'ensemble par une
coupole. L'extérieur a été ensuite recouvert d'un décor
bicolore.
Datation
envisagée pour le baptistère de Florence : an 600
avec un écart de 150 ans.