La crypte de Santa Reparata à Florence
Nous n'avons pas visité cette crypte
située sous la cathédrale de Florence. Une partie des images
de cette page est extraite de galeries d'Internet.
La page du site Internet Wikipédia consacrée à cette crypte
nous apprend ceci :
«
L'église Santa Reparata est l'ancienne cathédrale de
Florence, construite à partir du IVe siècle, à
l'emplacement actuel de la cathédrale Santa Maria del
Fiore. Grâce à une campagne de fouilles commencée en 1966
et qui a culminé entre 1971 et 1972, il a été permis de
reconstituer le plan de l'édifice et de faire quelques
découvertes intéressantes. [...]
Histoire
Depuis l'époque barbare, il existe une zone liée au culte
chrétien qui s'est développée dans la zone nord de
Florence et qui, à partir du Moyen-Âge, constitue le
centre religieux le plus important de la ville.
Au
VIe siècle, au nord de la ville, un complexe
appelé “axe sacré” voit le jour à proximité des murs
romains, construit linéairement dans le sens est-ouest (de
la piazza dell'Olio à la zone de l'abside de la
cathédrale, traditionnellement considérée, depuis l'époque
romaine, comme un lieu de culte). Cette zone comprend le
palais épiscopal, le baptistère, un hôpital, un
presbytère, un cimetière, l'église San Salvatore al
Vescovo, l'église San Michele Visdomini et l'église Santa
Reparata.
L'église
paléochrétienne de Santa Reparata est l'un des points
d'appui de “l'axe
sacré”, peut-être le bâtiment à partir duquel sa
colonisation a commencé. Les restes de saint Zénobe de
Florence (né vers 328) y ont été translatés à une époque
indéterminée (selon la plupart des érudits, vers le IXe
siècle), devenant le nouveau siège épiscopal qui était
précédemment situé à basilique San Lorenzo de Florence.
Fondation de l'église
chrétienne primitive
Les
légendes les plus anciennes sont liées à un événement
commun : l'invasion de la plaine par les hordes
d'Ostrogoths dirigées par Radagaise. L'affrontement avec
les milices locales se produit entre 395 et 423 sous le
règne de l'empereur Flavius Honorius (selon certaines
sources en 405 ou 406), le jour de la Santa Reparata. Une
variante de la légende rapporte que l'église existait déjà
avant la bataille, mais était dédiée au Sauveur, donc seul
le titre de l'église aurait été changé. Cependant, il
semble que la victoire sur Radagaise ait eu lieu en août,
donc à un moment différent de celui où est célébrée la
fête de Santa Reparata, le 8 octobre.
Un
récit de l'évêque Andrea place la translation du corps de
saint Zénobe de San Lorenzo à Santa Reparata en 430, donc
l'église devait déjà exister à cette date. Cependant,
Andrea se serait basé sur des nouvelles de l'évêque
Simplicien de Milan qui écrivit une vie du saint qui
s'avéra être un apocryphe écrit vers 1130 ; l'épisode de
la translation est donc unanimement situé au IXe
siècle.
Les
données issues de l'évaluation des matériaux retrouvés
amènent à formuler une hypothèse de datation entre la fin
du IVe et le VIe siècle. Cependant,
il est nécessaire de vérifier ces hypothèses avec une
analyse du moment historique susmentionné.
Il
existe une opinion erronée, assez répandue, selon laquelle
Florence entrait à la fin du IVe siècle dans
une période de grand déclin, au point de considérer comme
improbable toute entreprise de construction de quelque
ampleur que ce soit et de postuler une hypothèse de
datation entre le IVe et le VIe
siècles tant pour Santa Reparata que pour le Baptistère
Saint-Jean de Florence (qui était considéré comme de
l'époque des Lombards en raison de la dédicace à Jean le
Baptiste). Mais il est difficile de croire à ce déclin car
en 285, Florence était la capitale de la vaste province
qui unissait la Tuscie et l'Ombrie (réforme administrative
par l'empereur Dioclétien de 284 à 305), et depuis 313,
elle était un évêché (le premier évêque historiquement
documenté est Felice). Donc, la ville devait avoir une
importance considérable et n'était pas négligée par le
pouvoir central, compte tenu également de la position
stratégique au point où la via Cassia traversait l'Arno en
direction de Rome. [...]
Le
baptistère est si atypique dans ses structures
architecturales qu'il ne peut s'expliquer qu'en étroite
proximité avec l'architecture romaine classique et,
puisque la basilique devait logiquement précéder la
construction de l'église baptismale, une datation proche
de la victoire s'impose, en 405-406. [...] »
L'auteur explique qu'après cette période faste de
constructions, la ville de Florence aunait subi une période
de déclin, puis : «
Les conséquences de cette longue période de guerre sont
dévastatrices pour Florence qui est réduite à un état
misérable. Par la suite, avec la domination lombarde,
Florence perd sa suprématie sur la Tuscie et voit Lucques
se soulever tandis que l'ennemi historique Fiésole gagne
en force. La tradition veut que Florence ait été restaurée
par Charlemagne. [...] Il
est donc tout à fait logique de situer la première
reconstruction de Santa Reparata dans cette période de
renaissance. Les fouilles ont mis au jour une nouvelle
basilique au-dessus de l'ancienne église paléochrétienne
avec des caractéristiques très différentes bien que les
murs d'enceinte soient restés les mêmes (ou plutôt, ont
été en partie reconstruits sur les anciens) ; cependant,
l'organisation structurelle a changé.
Les
nouveaux travaux consistaient essentiellement en les
interventions suivantes :
• À la place des quatorze paires de colonnes furent
placées sept paires de piliers.
• Deux chapelles absidiales latérales ont été ajoutées
(qui semblent être les bras d'un transept, d'autant plus
que l'écartement des piliers augmente en correspondance
avec ceux-ci).
• Une crypte a été créée (révélée lors de la fouille de
l'abside).
La
nouvelle Santa Reparata représente un épisode
architectural d'un nouveau type, avec une articulation des
structures qui ont changé l'espace paléochrétien indéfini.
L'usage de la crypte naît et se répand précisément à
l'époque carolingienne, lié au culte des martyrs et des
saints qui sont alors fréquemment déterrés dans les
cimetières et apportés dans les églises. L'hypothèse selon
laquelle les restes de saint Zénobe auraient été
translatés précisément à cette période met d'accord
presque tous les érudits. [...]
Plan de la première église
Les fouilles ont mis au jour le plan de la première église
à laquelle appartenait le grand sol en mosaïque ainsi que
les modifications apportées à la suite des modifications
et reconstructions ultérieures.
Dans
sa réalisation originale, Santa Reparata se présentait
comme une basilique à trois nefs divisées par quatorze
paires de colonnes, avec une abside semi-circulaire, selon
l'iconographie paléochrétienne habituelle établie depuis
le IVe siècle dans les basiliques
constantiniennes, et à Florence avant 405 à Santa Felicita
(et probablement à San Lorenzo). Il n'est pas possible de
savoir avec certitude si des arcs ou plutôt un entablement
ont été posés sur les colonnes ; la largeur de
l'entrecolonnement (3,19 m) orienterait cependant plutôt
vers des arcs. Toute la basilique n'a pas été fouillée ;
sa première section (peut-être trois travées) se trouve
sous le cimetière et l'escalier de Santa Maria del Fiore.
Cette conclusion est due à la découverte, à environ 13 m
de la façade de la cathédrale, des fondations du portique
qui devait être placé contre la façade de Santa Reparata.
Avec l'intégration de ces trois travées, les mensurations
de Santa Reparata apparaissent remarquables : longueur de
58,5 m à l'intérieur, abside comprise ; largeur de 25/26
m, inconstante en raison du tracé oblique du mur nord (les
dimensions de Santa Maria del Fiore sont : longueur 153 m
; largeur au niveau des nefs d'environ 38 m, du transept
90 m ; hauteur jusqu'à la base de la lanterne 86,7 m).
»
Commentaires
sur le texte ci-dessus de la page de Wikipédia
Nous n'avons rapporté ici que des extraits de cette page de
Wikipédia consacrée à la crypte de Santa Reparata. Nous en
conseillons la lecture dans son intégralité, ce texte étant
très enrichissant, y compris pour nous-mêmes. Nous avons
visité la ville de Florence en février 2015, c'est-à dire
avant de créer ce site Internet. Nous étions déjà en
recherche sur le premier millénaire mais sans avoir
l'expérience que nous avons acquise depuis lors. Durant
notre bref séjour à Florence, nous avons bien entendu visité
sa cathédrale et admiré sa coupole, merveille
architecturale, conçue par Brunelleschi (images
1, 2 et 3). Et au passage, nous avons été très
surpris d'apprendre l'existence de restes de l'église Santa
Reparata dans les sous-sols de cette cathédrale. Bien que
nous ayons pris des photos de cette crypte, nous n'avons pas
pu recueillir sur l'histoire de l'église Santa Reparata, son
plan d'origine, les fouilles effectuées. Le texte de
Wikipédia nous apporte non seulement des informations mais
en plus confirme certaines de nos hypothèses envisagées
auparavant.
– Considérant l'histoire de Florence et de Santa Reparata,
nous avons appris l'existence de Saint Simplicien, évêque de
Milan, successeur immédiat de saint Ambroise, entre 397 et
400 ou 401. Alors que pour bon nombre de saints de la
période paléochrétienne, l'authentification est douteuse,
l'existence de celui-ci doit être avérée, celle de son
prédécesseur, Saint Ambroise, étant avérée. Le texte nous
apprend aussi les démêlés entre la population de Milan, les
Ostrogoths, puis les Lombards. Mais sur ces informations, il
serait souhaitable d'en savoir plus … si cela est possible.
Car nous avons souvent constaté que nombre d'historiens
compensaient le manque d'informations par un abondant
verbiage et un discours relativement simpliste, par exemple
le bon romain, riche, cultivé, pacifiste, et le méchant
barbare, miséreux, inculte, destructeur. Par ailleurs, nous
repérons dans ce texte des conclusions parfois hâtives.
Voici celle que nous inspire une partie du texte : « Il
existe une opinion erronée, assez répandue, selon laquelle
Florence entrait à la fin du IVe siècle dans
une période de grand déclin, au point de considérer comme
improbable toute entreprise de construction de quelque
ampleur que ce soit... Mais
il est difficile de croire à ce déclin car en 285,
Florence était la capitale de la vaste province qui
unissait la Tuscie et l'Ombrie... et depuis 313, elle
était un évêché... Donc,
la ville devait avoir une importance considérable...
». L'auteur ne veut pas croire qu'entre l'an 313 et l'an 400
(une période d'environ 90 ans), Florence ait pu décliner.
Pourtant notre expérience contemporaine nous invite à penser
que le contraire est possible. Il y a 60 ans, durant le
Carême, les chrétiens étaient invités à des opérations « bol
de riz » pour penser aux « pauvres petits chinois qui ont
faim », ce n'est plus le cas aujourd'hui : la Chine est
sortie du sous-développement. À l'inverse, il y a quarante
ans, le Koweit éait un état important au Moyen-Orient. On
n'en parle plus aujourd'hui. Cela étant, il est fort
possible que vers l'an 400, il y ait eu déclin de Florence.
Mais cela reste à prouver.
– « Cette
zone comprend le palais épiscopal, le baptistère, un
hôpital, un presbytère, un cimetière, l'église San
Salvatore al Vescovo, l'église San Michele Visdomini et
l'église Santa Reparata. ». Cette partie de texte
nous révèle que le périmètre autour de l'église Santa
Reparata devait être un « groupe cathédral », c'est-à-dire
un ensemble d'églises proches les unes des autres dont l'une
est la cathédrale, une autre le baptistère, et d'autres
encore en nombre variable.
– Concernant le plan de la première église le texte dit : «
Les
fouilles ont mis au jour le plan de la première église à
laquelle appartenait le grand sol en mosaïque... Dans
sa réalisation originale, Santa Reparata se présentait
comme une basilique à trois nefs divisées par quatorze
paires de colonnes, avec une abside semi-circulaire, selon
l'iconographie paléochrétienne habituelle... Il
n'est pas possible de savoir avec certitude si des arcs ou
plutôt un entablement ont été posés sur les colonnes ; la
largeur de l'entrecolonnement (3,19 m) orienterait
cependant plutôt vers des arcs... » . Cette partie
de texte est très intéressante car elle nous permet de
confirmer en partie l'hypothèse suivante : dans les
premières basiliques chrétiennes, les piliers porteurs du
vaisseau principal étaient en général des colonnes
cylindriques monolithes. Ils n'étaient pas reliés par des
arcs mais pat des linteaux ou entablements. Mais
l'espacement entre les colonnes étant important, ces
linteaux n'étaient pas en pierre mais en bois. Nous pensons
que l'entrecolonnement de 3,19 m que nous avons ici est trop
important pour des linteaux en pierre mais envisageable pour
des linteaux en bois.
– Concernant la construction nouvelle : « À
la place des quatorze paires de colonnes furent placées
sept paires de piliers. ». Le changement de
quatorze paires de colonnes en sept paires de piliers
confirme au moins en partie ce que nous avons écrit
ci-dessus : les travées de 3,19 m de large de l'église
primitive ont été remplacées par des travées de 6,38 m de
large. Ce remplacement n'a pu être possible qu'en utilisant
des arcs de pierre au lieu de linteaux en bois. « Deux
chapelles absidiales latérales ont été ajoutées (qui
semblent être les bras d'un transept, d'autant plus que
l'écartement des piliers augmente en correspondance avec
ceux-ci). ». Cette partie de texte confirme là
encore ce que nous avions écrit au sujet des transepts :
leur invention a suivi de plusieurs siècles la construction
des basiliques paléochrétiennes. « Une
crypte a été créée (révélée lors de la fouille de
l'abside). ». Là encore, ce texte conforte une de
nos idées. À savoir que la construction d'une crypte ne
précède pas la construction de l'église mais, en général, la
suit : une crypte est en général aménagée dans une église
déjà construite.
Sol en mosaïque et
bas-reliefs
Image 8 : Au
centre de la mosaïque, on peut voir un paon, symbole
chrétien. Le nom du donateur OBSEQUENTIUS
est inscrit en bas de la mosaïque.
Image 9 :
Mosaïque avec divers symboles chrétiens : croix, nœuds de
Salomon.
Image 10 : pour
cette portion de mosaïque, les noms des donateurs sont
indiqués Voici les trois premières lignes :
MARINIANVSDIACON
FECIT PEDES CCC
IOVINIANVS FEC P CC
Que l'on peut réécrire ainsi :
MARINIANUS DIACON
FECIT PEDES CCC
JOVINIANUS FEC(IT) P(EEDES) CC
Ce qui donne : Marinianus
a fait 300 pieds, Jovinianus a fait 200 pieds. On a
donc tous les noms des donateurs de cette mosaïque. En soi,
l'information semble de moindre importance. Mais elle permet
de dater une pratique. On a en effet la même pratique de
dons de surfaces de mosaïques à plusieurs sites de l'empire
romain. En particulier, on en trouve à la basilique
pré-euphrasienne de Poreč (Istrie/Croatie). Cette basilique
est antérieure à la basilique euphrasienne datée de l'an 550
avec un écart de 50 ans.. En conséquence de cela, la
datation aux alentours de l'an 400 (an 425 avec un écart de
75 ans) de la première église de Santa Reparata est
envisageable.
Les bas-reliefs des images
12, 13, 14 et 15, décorés d'entrelacs, de pampres
de vigne et de croix pattées, sont très probablement des
plaques de chancels datables du IXe ou Xe
siècle.