L'église Santa Reparata de Morosaglia (Haute-Corse)
Petite information concernant les églises de Corse
La Corse est une des régions de France que nous ne
connaissons que très peu : un seul séjour d'une semaine,
principalement consacré à des occupations familiales. En
conséquence, les principaux renseignements ou images que
nous avons sur les monuments de cette région sont issus de
sites Internet. Lire la
suite...
L'église Santa Reparata de
Morosaglia
Nous n'avons pas visité cette église. Les images ci-dessous
proviennent de divers sites Internet.
Selon le site Corse
Romane : « [...] En
la regardant attentivement, on constate de nombreux
remaniements particulièrement visibles sur la façade
occidentale percée d’une porte et d’une fenêtre (image 1).
La
porte (image 2)
est
un premier élément : les corbeaux et le linteau, décorés
de lignes géométriques gravées et de cordelière d’un style
proche de celui de l’art préroman, attesteraient d’une
première construction vers le VIIe siècle.
Sur le tympan (image
3),
deux serpents entrelacés superbement rendus se mordent la
queue. Ce type de décor se retrouve sur d’autres
chapelles, comme à Quercitello (XIIe siècle) ou
encore au baptistère Santa Maria de Rescamone (XIIIe
siècle).
Entre les gueules des serpents, figure une inscription
avec la date de 1550 (RIPA…1550 FECIT). On peut supposer
que c’est à ce moment que la porte a été remontée,
intégrant des matériaux d’époques diverses. [...]
La
fenêtre meurtrière (probablement images
4 et 6) a
connu au moins deux états : celui de la pierre intérieure
et celui de l’arc semi-circulaire la surmontant à
l’extérieur. [...] »
Contrairement à ce qu'écrit l'auteur de ce texte, nous ne
pensons pas que le linteau de la porte de l'image
2 provienne de l'église du VIIe siècle.
Nous l'estimons nettement plus récent, datant peur-être de
la réfection de la porte. Par contre, les corbeaux qui
soutiennent ce linteau, pourvus d'un décor géométrique
incisé d'un style différent de celui du linteau, pourraient
être nettement plus anciens. Notons que ces linteaux, d'une
faible hauteur, sont au contraire d'une grande largeur,
dépassant largement sur les piédroits du portail. On songe
en les voyant à d'autres corbeaux vus sur des églises
présumées wisigothiques, en France, en Espagne ou au
Portugal.
Le thème du serpent qui se mord la queue (image
3) est nouveau pour nous (en ce qui concerne l'art
dit « roman »). En effet, il semble spécifique à la Corse
(cela étant, nous n'avons pas encore étudié la Toscane et la
Sardaigne). Ce tympan date-t-il du XIIe siècle ?
Pour le moment, il nous est impossible de confirmer ou
d'infirmer cette information.
Plusieurs indices semblent cependant confirmer une
ancienneté de l'édifice. Il y a tout d'abord les restes de
pierres décorées d'une cordelière insérées dans le mur (image 5). Nous pensons
que ce sont les restes d'une corniche de toit (voir à ce
sujet sur notre site : Chapelle
de Roubignac/Octon/Hérault/Occitanie/France ; image
5). Un aute indice est révélé par l'image
6 de la fenêtre axiale. On y voit au fond de
l'ébrasement une autre ouverture formée de deux pierres
verticales surmontées d'un linteau monolithe échancré. Nous
pensons que cette ouverture était la fenêtre d'origine.
L'abside semi-circulaire d'origine ne devait pas être voûtée
mais charpentée. Pour la voûter, on a renforcé les murs en
recouvrant l'ancien mur, tout en ménageant une baie ébrasée
pour garder l'ancienne fenêtre. Des restes de corniche du
toit auraient servi au renforcement du mur.
Datation
envisagée pour l'église Santa Reparata de
Morosaglia : an 850 avec un écart de 200 ans, dans
l'hypothèse d'une église primitive en partie conservée dans
les murs de l'actuelle église.