L'église San Michele de Murato (Haute-Corse)
Petite information concernant les églises de Corse
La Corse est une des régions de France que nous ne
connaissons que très peu : un seul séjour d'une semaine,
principalement consacré à des occupations familiales. En
conséquence, les principaux renseignements ou images que
nous avons sur les monuments de cette région sont issus de
sites Internet. Lire la
suite...
L'église San Michele de
Murato
Nous n'avons pas visité cette église. Les images ci-après
sont extraites de la galerie d'images de Google, elles-mêmes
issues de divers sites Internet.
Selon la page du site Internet Wikipédia consacrée à cet
édifice : « San Michele
est une petite église d’architecture romane, l'une des
plus belles de Corse. Datée du milieu du XIIe
siècle, sans doute vers 1140, elle a été consacrée vers
1280. Elle fut édifiée alors que la Corse était gouvernée
par Pise. Son style typiquement pisan, polychrome
(bicolore), reconnaissable par l'alternance de pierres de
couleurs verte (serpentine) et blanche (calcaire),
assemblées en dessinant irrégulièrement des damiers et des
zébrures, est semblable aux prestigieux édifices de Pise
(tour, cathédrale et baptistère) et à de nombreuses
églises de Toscane. Mais elle en diffère, notamment par sa
taille beaucoup plus petite, comme la plupart des édifices
insulaires pisans qui ne sont que des chapelles ou de
petites églises. »
À la lecture de ce texte, on pourrait penser que la
construction de cette église, commencée vers 1140, a été
terminée en 1280. En fait, ce n'est pas du tout cela. Nous
avons écrit à de nombreuses reprises dans ce site que la
consécration d'une église ne correspond pas forcément à
l’inauguration de cette église. Et en général, ce n'est pas
l'église que l'on consacre mais un autel. Il faut de plus
que lorsqu'un projet humain d'une certaine envergure est
lancé, il doit être terminé du vivant des concepteurs du
projet. Et ce n'est que pour des raisons exceptionnelles
qu'un projet n'est pas achevé dans les vingt ans. Dans le
cas présent, 140 ans, c'est beaucoup trop.
Nous n'avons pas suffisamment de recul pour confirmer ou
infirmer la datation du milieu du XIIe siècle,
mais elle nous semble plausible. Nous éprouvons cependant
une certaine gêne en présence des images
2 et 7. Il
nous semble que l'alternance de pierres de couleurs verte et
blanche est liée à un souci esthétique mais l'irrégularité
de cette alternance est contraire à cette esthétique. On
pourrait penser qu'initialement, le parement de cette église
était régulier (alternance de bandes horizontales vertes et
blanches comme on le voit sur certaines parties de
l'édifice) et que l’irrégularité est due à des travaux de
restauration. Mais ces travaux de restauration ont lieu en
général sur les parties hautes. Or ici, ce sont les parties
hautes qui présentent le plus de régularité (image
2).
La représentation d'un petit homme nu a déjà été vue en
Corse. Elle est plus fréquente que sur le continent (image
6). On retrouve les demi-disques sculptés en
bas-relief, insérés entre les arcs des arcatures lombardes (image 8).
Les fenêtres sont protégées par de très beaux linteaux
échancrés. Sur celui de l'image
9, on
retrouve la scène désormais classique des « oiseaux au
canthare ». Mais cette scène n'est pas du tout classique,
car le vase traditionnel est remplacé par deux serpents
entrelacés à qui les oiseaux apportent (ou retirent) la
becquée (image 9).
Datation
envisagée pour l'église San Michele de Murato : an
1150 avec un écart de 100 ans.