L'église Notre-Dame-de-l'Assomption à Maubourguet
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La façade Sud de l'édifice (image
1) ne suscite pas un intérêt particulier. Le
portail Sud (image 2)
est le seul élément décoratif. Et ce décor est réduit à
quelques sculptures (image
3). Parmi celles-ci, nous distinguons plus
particulièrement celles situées entre les corbeaux (ou
modillons?) . Ce sont de simples plaques rectangulaires mais
très ouvragées. Nous pensons qu'elles ont été récupérées sur
un ouvrage plus ancien, peut-être un tympan. Ainsi, sur l'image 4,
on peut voir sur une de ces plaques une belle
représentation de Christ Glorieux et sur une autre des
saints sous des arcades. Quant à la plaque de l'image
5, elle
représente un motif de « fleurs de lys » entrelacées.
La « fleur de lys » est pour nous un décor sujet à
réflexion. C'est l 'emblême des rois de France au XVesiècle.
Ce serait aussi le symbole de la pureté de la Vierge Marie.
Suivant l'expression consacrée : « Quand
on a dit ça, on a tout dit ! » Mais en fait, on n'a
rien dit. Ou plus exactement, on n'a dit que peu de choses.
Car on ne sait rien de la genèse de cette fleur de lys :
comment la fleur de lys a pu être chargée de ces symboles
alors que beaucoup d'autres fleurs ne l'ont pas été ? La
représentation de l'image
5 pourrait apporter un élément de réponse. Car il
est difficile de reconnaître une fleur de lys dans cette
image. Nous pensons à présent que l'image symbolique de la «
fleur de lys » est très ancienne, probablement bien
antérieure à l'an mille. Les premières représentations
n'étaient pas celles d'une fleur de lys, mais d'un autre
objet réel ou figuré. Petit à petit, les explications
relatives à cet objet auraient disparu. Seul seraient restés
les symboles attachés à cet objet : la royauté, la pureté.
Ultérieurement, la forme de cet objet aurait été interprêtée
comme étant celle d'une fleur de lys.
Passons à présent au chevet (image
6). Un décor de damier surmonte la fenêtre axiale
de l'absidiole Sud. Il pourrait être plus ancien que cette
fenêtre car il est endommagé au niveau de cette fenêtre ; la
pose de la fenêtre aurait contribué à détruire le décor (image 7). Une arcade
encercle l'abside centrale (image
8). Les piliers que portent les arcs sont formés
de deux colonnettes installées sur des bahuts
quadrangulaires (images
8 et 9). On songe en voyant ce type de pilier à
ceux du chevet de Saint-Jacques de Béziers (Hérault), des
nefs de Nant (Aveyron) et San Pere de Rodes
(Catalogne-Espagne). Nous avons estimé que ces églises d'un
style très particulier devaient être qualifiées de «
wisigothiques ». Il pourrait en être de même pour l'église
Notre-Dame de Maubourguet. Notons que ce chevet diffère de
celui de Saint-Jacques de Béziers (à Béziers, il n'y a pas
d'arcade). Cependant, il faut aussi remarquer que les
Wisigoths ont été présents dans ces régions durant une très
longue période (de l'an 400 à l'an mille). En conséquence,
l'architecture wisigothe a très certainement évolué durant
cette période.
La nef est à trois vaisseaux charpentés.
Les piliers porteurs des murs goutteraux du vaisseau central
sont cylindriques de type C000.
Mais il est possible qu'ils aient été primitivement à plan
rectangulaire, et ultérieurement renforcés. Sont-ils
d'origine ? Il est difficile de la savoir. Nous trouvons
cependant que l'écart entre deux piliers consécutifs est
très, et peut-être trop, important pour une église qui,
selon les critères d'évaluation que nous nous étions fixés,
serait antérieure à l'an 800. Il est cependant possible que
ces piliers soient anciens mais qu'on ait supprimé un pilier
sur deux (images 10 et
11).
L'image 12 se
révèle nettement plus intéressante. On y voit l'arc
triomphal séparant le transept du chœur. L'arc lui même
semble de construction récente, ayant remplacé un arc plus
ancien. De même, les tailloirs qui soutiennent cet arc
semblent être issus d'une restauration. Par contre, les
chapiteaux qui les soutiennent sont très probablement
d'origine (image 13).
Et bien sûr, les colonnes supportant ces chapiteaux sont
aussi d'origine. Ces colonnes sont cylindriques et détachées
du mur. Nous ne sommes pas en présence d'un style roman
(,colonnes demi-cylindriques accolées au mur,) mais d'un
autre style d'architecture. Et, bien sûr, on pense au style
wisigothique déjà décrit ci-dessus.
Un autre indice d'archaïsme est décelable dans le chapiteau
à décor géométrique de l'image
14.
Nous avons ajouté à cette page une image
de la mosaïque du Dieu Océan découverte dans une villa
gallo-romaine de la commune de Maubourguet. Cette mosaïque
prouve l'ancienneté du lieu (image
15).
Datation envisagée
pour l'église Notre-Dame de l'Assomption de Maubourguet : an
850 avec un écart de 150 ans.