L'église Saint-Pierre de Saint-Pierre-des-Tripiers 

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Un panonceau situé près de l'église nous apprend ceci : « L'église Saint-Pierre remonte à la fin du XIesiècle. Elle fut fondée par les moines bénédictins du monastère voisin du Rozier qui mirent le pays en culture à  cette époque. Le nom même du village témoigne de ses origines : en effet, ici point de traces étymologiques de marchands de tripes et d'abats  ... mais plutôt de moines défricheurs et d'aménageurs. Ainsi le nom latin de « Sanctus Petrus de Sturpia » (Saint Pierre des Essarts, en bon français) fut il maladroitement traduit en « Saint-Pierre-des-Tripiers ».

On peut distinguer quatre campagnes successives de construction dans cette église, s'échelonnant entre la fin du XIesiècle au début du XIIIesiècle. Le chevet, de facture très archaïque, est la partie la plus ancienne. Quelques dizaines d'années après, furent établis la nef, puis les collatéraux, et enfin la dernière travée du vaisseau central. Ainsi peut-on suivre, à travers les agrandissements successifs, la naissance et l'évolution du village. »


Le texte ci-dessus ne mentionne pas une date quelconque. L'estimation d'une datation de la construction à la fin du XIesiècle répond à une logique que nous avons rencontrée à plusieurs reprises : toutes les églises antérieures à l'an 1200 sont des églises romanes et postérieures à l'an 1000. La plupart de ces églises sont même postérieures à l'an 1100. Donc datées du XIIesiècle. Les autres d'aspect plus primitif sont donc datées du XIesiècle. Mais pas trop proches de l'an mille car l'an mille constitue une barre infranchissable. Bien sûr, nous ne sommes pas d'accord avec une telle logique. Mais nous sommes obligés de constater que la plupart des historiens de l'art médiéval l'ont adoptée. Et ce, sans restriction.

Concernant la construction en quatre étapes et surtout la chronologie du déroulement de la construction, nous ne disposons pas des indices architecturaux justificatifs. La seule remarque que nous pouvons faire est que la nef est à trois vaisseaux. Le vaisseau central est porté par des piliers de type R0001 ou R0101 (n'ayant pas d'image des collatéraux, nous ne pouvons déterminer d'une façon exacte le type de pilier). Les arcs reliant les piliers sont simples. Le vaisseau central est voûté. Nous pensons que primitivement, la nef était charpentée. Les piliers devaient être de type R0000. Ultérieurement, les piliers auraient été transformés, de la façon suivante : on aurait accolé, du côté du vaisseau central, des pilastres transformant ainsi la forme du pilier devenus de type R0001 ou R0101. L'ajout de ces pilastres aurait servi à soutenir les arcs doubleaux qui à leur tour auraient servi à soutenir la voûte (images de 4 à 7). Pour des raisons de stabilité, cette voûte aurait été abaissée par rapport à la toiture charpentée initiale. Ce schéma de transformation est devenu, pour nous, assez classique, car vérifié en de nombreux endroits. Seule petite ombre à ce tableau : la grande baie percée dans le mur Sud de l'abside centrale et permettant d'accéder à une pièce (absidiole?) côté Sud (image 8). De telles baies existent dans de nombreuses églises mais elles sont en général nettement plus petites, réduites à un couloir.

Notons la présence d'un autel « roman » (image 9). Sa face supérieure présente une partie évidée de forme rectangulaire. Nous pensons que ce type d'autel est en fait préroman (antérieur à l'an mille) mais nous ne savons pas le dater avec une cezrtaine exactitude. Est-il antérieur ou postérieur aux autels à cupules ? Nous l'ignorons.


Datation envisagée pour l'église Saint-Pierre de Saint-Pierre-des-Tripiers : an 700 avec un écart de 200 ans.


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