Autres monuments de Bavière (page 2/3)  

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Cette page contient la description des monuments suivants : l'église Saint-Martin de Moosach à Munich, l'église filiale Sainte-Marguerite, quartier Weissendorf de Oberdolling, l'église Saint-Léonard de Pförring, la chapelle Saint-Georges am Wiedfang de Ratisbonne, les vestiges de l’Obermünster de Ratisbonne.

Nous ne les avons pas visités. Notre étude de ces édifices s'est inspirée de pages d'Internet (ex : Wikipédia) et de l'analyse de galeries d'images issues d'Internet. Nous avons en particulier abondamment consulté le site Internet http : //romanische-schaetze.blogspot.com/ qui a recueilli les images de plusieurs centaines de monuments. Notre site traitant seulement du premier millénaire, nous n'avons conservé que les monuments susceptibles d'appartenir à cette période, mais ce site, dont le nom se traduit en français par « Trésors romans », est beaucoup plus riche en monuments et nous en conseillons la lecture. Certaines images ci-dessous sont extraites de ce site Internet.



L'église Saint-Martin de Moosach à Munich

La page du site Internet Wikipédia consacrée à cette église nous apprend ceci :

« Histoire

Moosach était une communauté indépendante et une paroisse jusqu’en 1913, date à laquelle elle est venue faire partie de Munich. Une église a été mentionnée en 815 comme propriété du comte Cundhart. Le bâtiment actuel date des XIIe et XIIIe siècles. Elle était dédiée à Saint Martin de Tours. L’origine romane n’est conservée que dans les murs de fondation et l'ossature romane. Vers 1500, l’église a été transformée dans le style gothique tardif. Elle a été endommagée pendant la guerre de Trente Ans, et parfois utilisée comme écurie pour les chevaux. Une sacristie a été ajoutée vers 1700. Les caractéristiques intérieures ont ensuite été modernisées.
[...] »

Commentaires

On retrouve l'erreur maintes fois dénoncée tout au long des pages de notre site. L'auteur du texte précise : « Une église a été mentionnée en 815... », puis, presque immédiatement après, « Le bâtiment actuel date des XIIe et XIIIe siècles. ». Et rien n'est dit sur ce qu'est devenue l'église mentionnée en 815. Rien n'est dit sur la méthode d'évaluation de datation aux « XIIe et XIIIe siècles. » du bâtiment actuel. Alors que la logique la plus évidente consisterait à avancer l'idée que le bâtiment actuel est celui mentionné au XIIe siècle, mais qu'il a subi des transformations ultérieures qui l'ont radicalement transformé.

Et effectivement, nous pensons que cet édifice est une création préromane. Sa nef, actuellement très large, devait être primitivement à trois vaisseaux. Nous pouvons avoir une idée de cette nef primitive en observant l'image 6. L'arc triomphal doit être issu de cette nef primitive. Et à l'emplacement des retables des autels secondaires, il devait y avoir les passages entre les collatéraux et de possibles absidioles.

Ultérieurement (au XVIe siècle ?), la nef triple aurait été transformée en nef unique.

Mais auparavant, l'abside principale et les éventuelles absidioles auraient été remplacées par une abside plus grande (image 4). La présence d'arcatures lombardes sur le pourtour de cette abside fait envisager que l'opération a été effectuée au XIe ou XIIe siècle.

Datation envisagée pour l'église Saint-Martin de Moosach à Munich : an 850 avec un écart de 150 ans.




L'église filiale Sainte-Marguerite, quartier Weissendorf de Oberdolling

La page du site Internet Wikipédia consacrée à cette église nous apprend ceci :

« Histoire

L’église de Weißendorf a été construite à la fin des années 1180 ou au début des années 1190 sur un mur de terre artificiellement surélevé sur le site d’un bâtiment précédent en bois. Elle se trouvait à côté de la résidence noble du constructeur et était entourée d’une fortification. Les travaux de construction ont probablement été réalisés par l 'école du tailleur de pierre de la Schottenkirche de Ratisbonne. En 1723, au cours de la transformation baroque de l’église, de plus grandes fenêtres ont été installées dans la nef et une tourelle de toit avec un dôme en bulbe a été placée sur le pignon Est.
»

Commentaire de ce texte

La phrase « L’église de Weißendorf a été construite à la fin des années 1180 ou au début des années 1190... » est plus que surprenante. En effet, en supposant que l'auteur s'inspire de sources écrites, pourquoi ne les mentionné-t-il pas ? Et s'il ne s'est pas inspiré de sources écrites, comment a-t-il fait pour obtenir une telle précision ? Car nous-mêmes, ayant vécu dans la deuxième moitié du XXe siècle, sommes absolument incapables de faire la différence entre une habitation construite en 1970 et une autre en 2000. À plus forte raison si c'est entre la fin 1980 et le début 1990.

Essayons d'évaluer plus objectivement cette église. Concernant le portail Ouest (image 9), une analyse rapide nous a fait envisager le XIIIe siècle. Cependant, la voussure extérieure décorée d'entrelacs apparaît plus ancienne (premier art roman ?). L 'ensemble apparaît fortement restauré, d'où nos hésitations.

Le chevet (images 10 et 11) est décoré d'arcatures lombardes sur modillons sculptés. Un examen plus détaillé (image 12) permet de réaliser que ce sont de fausses arcatures lombardes … et de faux modillons. Nous appelons « arcatures lombardes » une succession de petits arcs en plein contre reposant sur des bases appelées modillons. Or pour qu'il y ait arc, il faut qu'il y ait des pierres (appelées claveaux) disposées en arcs de cercle. Ce n'est pas le cas ici : on a de gros blocs de pierre de forme parallélépipédique. Il y a bien des arcs mais ces arcs ont été taillés dans le bloc. Les gros blocs reposent sur des blocs de moindre hauteur, portant en leur milieu une figure, masque animal ou masque humain. Là encore, un examen superficiel ferait croire que ces figures sont des modillons, mais si les blocs avaient été isolés, on serait bien en peine de savoir ce qu'ils pouvaient signifier. Ces arcatures lombardes appartiendraient à l'art roman tardif.


  • Il nous est difficile d'estimer la datation de l'arc triomphal (image 13). La large tribune (image 14) nous fait envisager que la nef primitive pouvait être à trois vaisseaux, et donc plus ancienne que le XIIe siècle.

    L'existence des chapiteaux qui soutiennent cette tribune constitue un autre signe d'ancienneté. Notons d'abord que leur présence en cet endroit est pour nous un peu surprenante. Il est possible qu'ils aient été utilisés en remploi (ce serait effectivement possible si, à l'origine, la nef avait été à trois vaisseaux : ils auraient servi à porter les arcs du vaisseau central).

    Ces chapiteaux, dits cubiques, sont très caractéristiques. On les trouve principalement dans l'ancienne Germanie. Nous pensons qu'ils sont préromans ou du premier art roman. Ils sont, en général, peu travaillés. Il est donc rare d'en voir certains présenter un décor sculpté sur les quatre faces.

    Image 15 : Représentation traditionnelle de l'Agnus Dei. L'Agneau est représenté devant une croix pattée hampée. Nous pensons que cette image est apparue vers le VIIe ou VIIIe siècle à Ravenne. Elle semble disparaître avec l'art roman (XIe-XIIe siècle) pour revenir ultérieurement.

    Image 16 : Lion à tête humaine vu de face. L'image du lion est fréquente dans l'art roman. Mais il est le plus souvent vu de profil et non de face comme ici.

    Image 17 : Là encore, une scène que l'on ne trouve pas dans l'art roman. Le personnage vu de face fait un geste de dénégation de la main gauche et serre le livre sacré dans la main droite. Nous critiquons les historiens de l'art qui, pour chaque oeuvre rencontrée, l'interprètent comme étant la lutte du bien contre le mal, mais, dans le cas présent ce pourrait être le cas !

    Image 18. Cette image est plus proche de celles que nous connaissons dans l'art roman : deux animaux affrontés unis par une seule tête. La différence étant que dans l'art roman, les corps sont sur deux faces différentes, l'unique tête apparaissant dans les coins.

    Datation envisagée
    pour l'église Sainte-Marguerite, quartier Weissendorf de Oberdolling (datation estimée à partir de l'examen des chapiteaux) : an 950 avec un écart de 100 ans.




    L'église Saint-Léonard de Pförring

    La page du site Internet Wikipédia consacrée à cette église nous apprend ceci :

    « Histoire

    L’église de Pförring, dédiée à l’origine à Saint-Georges, a été mentionnée pour la première fois par écrit dans un document de 1031. Dès 1007, année de sa fondation, l’empereur Henri II avait transféré le manoir de “Pferingun” (Pförring) au diocèse de Bamberg. Vers 1180, le chapitre de la cathédrale de Bamberg construit une basilique à trois nefs dédiée à Saint-Léonard avec un transept à l’Ouest, trois absides et deux tours Est. Celui-ci a été en grande partie détruit dans un grand incendie en 1554.

    Architecture

    De l’église romane, le chœur avec ses trois absides, les étages inférieurs des deux tours et des parties des trois portails, qui ont été réinsérés dans le nouveau bâtiment, ont été conservés. Lors de la reconstruction après l’incendie, une nef unique a été construite et les étages supérieurs des tours ont été ajoutés. L’ancien pont de liaison, au dernier étage entre les deux tours, n’a pas été conservé.

    En 1711, en raison du danger d’effondrement, la voûte a été démolie et remplacée par un plafond plat. Dans le même temps, la nef a été prolongée de neuf mètres à l’Ouest et redessinée dans le style baroque. En 1896/1897, les étages supérieurs de la tour ont dû être démolis et rénovés en raison de leur vétusté. En 1903, la nef est encore agrandie de neuf mètres
    . »

    Commentaires

    Nous aimerions savoir comment a été trouvée l'information « Vers 1180, le chapitre de la cathédrale de Bamberg construit une basilique à trois nefs dédiée à Saint-Léonard avec un transept à l’Ouest, »

    Il semblerait que le plan de l'église primitive ait été celui d'une église à nef à trois vaisseaux, avec trois absides en prolongement de ces trois vaisseaux. Mais il ne reste rien de cette nef primitive, hormis peut-être une partie des murs extérieurs. Quant au chevet, seules les absidioles et les premiers étages des tours semblent en partie conservés (image 21 : restes d'arcatures lombardes).

    Seul le tympan de l'image 24 nous semble plus ancien. Il représente l'Agnus Dei dans sa posture habituelle. Il est accompagné d'une croix pattée hampée. Remarquer le décor de feuillages, inhabituel dans ce type d'image. L'archivolte entourant ce tympan porte un décor dit « en dents d'engrenage » fréquent dans le premier art roman.

    Datation envisagée pour l'église Saint-Léonard de Pförring : an 1050 avec un écart de 100 ans.




Chapelle double Saint-Georges am Wiedfang de Ratisbonne

Nous n'avons pas retrouvé sur Internet d'information importante sur cette église.

Au tout début de notre analyse, nous avons envisagé l'hypothèse selon laquelle les 3 ou 4 arcs situés au rez-de-chaussée de l'hôtel pouvaient être les arcs séparant le vaisseau central du collatéral Sud de l'église (images 25 et 26). Cette hypothèse a été rejetée car il est à présent peu probable que la nef ait été triple.

Le chevet (image 29) est presque entièrement décoré d'arcatures lombardes. Une vue plus précise (image 30) permet de différencier les deux types d'arcatures lombardes décrits ci-dessus dans la description de l'église Sainte-Marguerite de Oberdolling : les « vraies » arcatures lombardes sont les trois situées au centre de l'image, les
« fausses » arcatures lombardes sont les deux situées aux extrêmes. Nous pensons que les « vraies » sont antérieures aux « fausses ».

Datation envisagée pour la chapelle double Saint-Georges am Wiedfang de Ratisbonne : an 1050 avec un écart de 75 ans.





    Les vestiges de l’Obermünster de Ratisbonne

    La page du site Internet Wikipédia consacrée à cette église nous apprend ceci :

    « Histoire

    L’abbaye d’Obermünster, dédiée à l’Assomption de la Vierge Marie, a probablement été fondée à la fin du VIIIe siècle par le duc de Bavière Tassilo II. Son successeur Louis le Germanique, issu de la famille noble des Carolingiens, et roi de l'Empire franc oriental, acquit l’abbaye d’Obermünster à Ratisbonne à la demande de son épouse Hemma en échange de l’abbaye de Mondsee près de Salzbourg (preuves documentaires manquantes). Sa femme Hemma présida l’abbaye d’Obermünster en tant qu’abbesse jusqu’à sa mort en 876.

    Après 1002, l’abbaye a été améliorée par l’empereur Henri II grâce à des dons et à l’octroi de privilèges et élevée au rang de monastère impérial princier libre. L’empereur a également soutenu la construction d’une église, mais il n’a pas été possible de soumettre les chanoinesses à des règles monastiques strictes. Au lieu de cela, afin de préserver l’exclusivité de l’abbaye, les chanoinesses devaient prouver 8 ancêtres nobles, et en tant qu’étrangers même 16 ancêtres nobles, afin d’être admises au monastère. Cependant, sa position en tant que monastère impérial reste controversée. Ce n’est qu’en 1216 que l'immédiateté impériale de l’abbaye fut confirmée et consolidée par l’empereur Frédéric II. En 1484, le pape Innocent VIII confirma son statut de couvent séculier pour femmes.
    »

    Commentaires

    On note tout d'abord la dédicace à Notre-Dame de l'Assomption. Cette constation fait envisager que, primitivement, l'église était une cathédrale. Cela n'empêche pas la création ultérieure d'un monastère.

    Nous constatons aussi que c'est un monastère de femmes, et, très probablement d'un monastère princier. Nous avons souvent observé la concordance. Ce n'est peut-être pas un hasard.

    Les images des ruines ne nous apprennent pas grand-chose. Plus intéressantes sont les images 34 et 35. On y découvre une nef à trois vaisseaux avec trois absides en prolongement. De l'examen des piliers de type R0000, on déduit que les vaisseaux étaient charpentés. Il existait un ouvrage Ouest dotée d'une grande abside Ouest (contre-abside). C'est principalement en Germanie qu'on trouve ce type d'église. Nous pensons que c'étaient des églises princières.

    Le clocher (image 36) est décoré d'arcatures lombardes datables du premier art roman.

    Datation envisagée pour les vestiges de l’Obermünster de Ratisbonne : an 750 avec un écart de 150 ans.