Autres monuments de Bavière (page 3/3)
Cette page contient la description des églises suivantes : l’abbatiale de Reichenbach am Regen, l’abbatiale Sainte Croix et de l'Assomption de Sainte Marie à Scheyern, l'église filiale Saint-Georges de Tuntenhausen, la collégiale de Neumünster à Würzburg.
Nous n'avons pas visité ces églises. Notre étude de ces édifices s'est inspirée de pages d'Internet (ex : Wikipédia) et de l'analyse de galeries d'images issues d'Internet. Nous avons en particulier abondamment consulté le site Internet http : //romanische-schaetze.blogspot.com/ qui a recueilli les images de plusieurs centaines de monuments. Notre site traitant seulement du premier millénaire, nous n'avons conservé que les monuments susceptibles d'appartenir à cette période, mais ce site, dont le nom se traduit en français par « Trésors romans », est beaucoup plus riche en monuments et nous en conseillons la lecture. Certaines images ci-dessous sont extraites de ce site Internet.
L’abbatiale de Reichenbach am Regen
La page du site Internet Wikipédia consacrée à cette église nous apprend ceci :
« Histoire
Le monastère bénédictin, dédié à l'Assomption de Marie, a été fondé en 1118 par le margrave Diepold III de Vohburg et sa mère Liutgard, fille du duc Berthold I de Zähringen. Liutgard, épouse de Diepold II de Vohburg, était responsable de l’établissement avec les moines bénédictins du monastère de Kastl près d'Amberg. Reichenbach a connu un âge d’or précoce dans les premières décennies de son existence. Dès 1135, l’église est consacrée par l'évêque Henri Ier de Ratisbonne. L’incendie du monastère en 1181 a apporté un revers, mais la reconstruction a réussi très rapidement. Les confirmations des lettres de protection par le pape Lucius II et l’empereur Frédéric Ier en 1182 réaffirment le statut juridique du monastère. [...]
Phase de la construction baroque [...] À partir de 1695, le monastère redevint une abbaye indépendante. Le monastère de Saint-Emmeram a dû payer un droit de transfert de 8 000 florins aux trois diocèses afin qu’ils renoncent à leurs revenus. Dans cette deuxième ère bénédictine, les bâtiments du monastère ont été reconstruits à partir de zéro à la place du bâtiment du couvent médiéval et l’église a été redessinée dans le style baroque tardif. Dans la seconde moitié du XVIIIe siècle, les bénédictins de Reichenbach ont développé une activité scientifique et littéraire animée. »
Commentaires de ce texte
Comme nous l'avons constaté à de nombreuses reprises, la fondation d'un monastère est assimilée à un début de construction de ce monastère. Or l'acte de fondation n'est pas un acte de construction. D'ailleurs, ce n'est pas un monastère qui est fondé mais une communauté monastique, une communauté humaine. Cela signifie que, au moment de la fondation, on rassemble un groupe d'hommes ou de femmes qui ont un objectif commun : prier, enseigner, soigner. Mais pour que cette communauté puisse d'abord démarrer, puis se développer et survivre, il faut que certaines conditions soient préalablement remplies : des lieux pour manger, dormir, prier. En conséquence, nous devons être conscients que quand il est écrit, « Le monastère bénédictin, dédié à l'Assomption de Marie, a été fondé en 1118... », il y avait des constructions (peut-être modestes) à Reichenbach avant l'an 1118 (et peut-être longtemps auparavant).
Nous remarquons par ailleurs que cette église est dédiée à l'Assomption de Notre-Dame. Nous avons remarqué qu'un grand nombre d'églises dédiées à Notre-Dame de l'Assomption étaient ou avaient été des cathédrales. Il est même possible qu'à l'origine, toutes étaient des cathédrales, et réciproquement.. Il faut cependant ajouter que les diocèses d'alors étaient plus petits que les actuels.
Cette église a subi de fortes modifications à l'époque baroque. Mais, comme il arrive souvent, les parties anciennes d'un édifice peuvent être cachées sous un habillage baroque. Ce pourrait être le cas de la nef (images 5 et 6). Le décor baroque cacherait des piliers de type R0000, des arcs en plein cintre. Cette nef aurait été à l'origine charpentée. Elle appartiendrait à la catégorie des nefs préromanes dépourvues de transept. On note par contre la présence des deux clochers encadrant l'abside.
Datation : Malgré ces hypothèses d'une plus grande ancienneté, nous n'avons cependant aucun moyen de la prouver. En conséquence, la datation envisagée pour l'abbatiale de Reichenbach am Regen est : an 1050 avec un écart de 100 ans.
L’abbatiale
Sainte Croix et de l'Assomption de Sainte Marie, à
Scheyern
La page du site Internet Wikipédia consacrée à cette église
nous apprend ceci :
« L’histoire
du monastère commence dans le Bayrischzell d’aujourd’hui.
La comtesse Haziga, qui devint plus tard l’épouse du comte
Otton Ier
à Scheyern , et son premier mari, le comte Hermann von
Kastl, y défrichèrent des zones et soutinrent la création
d’une cella en 1077. La cella a été installée par des
moines du monastère de Hirsau dans la Forêt-Noire, qui
était orienté vers le mouvement de réforme de l'église
clunisienne, et en 1087 a déménagé à Fischbachau, que
Haziga avait échangé avec l’évêque de Freising. En 1095,
la cella de Fischbachau fut confirmée par la papauté.
Entre 1102 et 1107, le manque croissant d’espace et le
manque de possibilités d’acquérir des biens pour assurer
sa subsistance ont conduit à déménager au Petersberg, près
de Dachau, où Haziga, ses fils Bernhard, Ekkehard et Otto
ainsi que le comte Berthold von Burgeck ont généreusement
remis des biens au monastère.
En 1102, le monastère fut élevé au rang d’abbaye et placé
sous la protection papale. Cela signifiait le droit
d’élire librement des abbés et en fait aussi la liberté de
l’huissier. Cependant, à partir de 1107, Otto von Scheyern
agit comme le seul protecteur du monastère et exerca ainsi
une influence significative sur les affaires internes de
l’abbaye.
Les moines ont déménagé à Scheyern en 1119 après que le
comte Otton V à Scheyern ait déménagé au château de
Wittelsbach en tant que nouveau comte de Wittelsbach et
leur ait désigné et attribué le château à Scheyern
maintenant inutilisé comme son monastère de maison avec
lieu de sépulture. Les facteurs décisifs pour le
déménagement de Petersberg près d’Eisenhofen à Scheyern
étaient les meilleures conditions naturelles pour le
monastère, y compris l’établissement de sa propre
brasserie et le désir du comte à Scheyern pour un
monastère de maison dans une région où il occupait une
position plus forte que dans la région autour
d’Eisenhofen.
Encore
une fois, la dynastie fondatrice (en plus de leur ancien
château ancestral) a fait don de domaines considérables à
leur monastère-maison, qui a servi de lieu de sépulture
familial jusqu’en 1252. L'influence de Wittelsbach ne
déclina pas sensiblement jusqu’à l’octroi d’une
juridiction inférieure par Louis le Bavarois en 1315 et la
fin de la règle du bailliage qui en découle. Au XIIIe
siècle, le monastère était connu pour son école de
peinture et son scriptorium. [...] »
Commentaires de ce texte
Nous avons à peu près le même discours que pour l'église
précédente, ce monastère étant cité quarante ans auparavant.
Nous avons aussi la même dédicace à Notre Dame de
l'Assomption. Et donc nous pouvons de même envisager que
l'église de ce monastère a été une cathédrale dans des temps
plus anciens. La seconde dédicace à Sainte Croix ne crée pas
de problème. En effet, on assiste fréquemment au changement
(ou au dédoublement) de dédicace : dans une église dédiée à
un saint donné, une précieuse relique est apportée. Cela
crée une dévotion particulière au saint ou l'objet (dans le
cas présent la Croix du Christ) de la relique. Et
finalement, cette nouvelle dévotion vient se superposer à la
dévotion initiale.
Concernant la datation, nos conclusions sont identiques à
celles de l'église vue précédemment : la nef d'origine
devait être à trois vaisseaux charpentés avec des piliers de
type R0000. Ici
aussi il y a une absence de transept. Il devait y avoir
primitivement deux clochers identiques, mais à la différence
de l'église précédente pour laquelle les deux clochers
étaient situés côté Est, ceux-ci sont situés côté Ouest.
Nous pensons que la position de ces clochers pourrait
déterminer la position sociale de l'organisme propriétaire
de l'église : à l'Est si cet organisme est d'église, à
l'Ouest si cet organisme est civil (ou princier).
Datation envisagée pour
l'abbatiale Sainte Croix et de l'Assomption de Sainte Marie,
à Scheyern : an 1050 avec un écart de 100 ans.
L'église
filiale Saint-Georges de Tuntenhausen
La page du site Internet Wikipédia consacrée à cette église
nous apprend ceci :
« L'église
catholique de Saint-Georges est un bâtiment roman de deux
étages, en pierre de taille de tuf, avec une tourelle de
toit néogothique. Le bâtiment rectangulaire à toit en
pignon, avec une abside en forme de fer à cheval en
retrait, remonte au XIe siècle. »
C'est un peu par hasard que nous avons sélectionné cette
chapelle aux dimensions un peu surprenantes. Elle nous
faisait penser à certaines églises préromanes de France,
comme Toulongergues (Aveyron/ Occitanie/France). Nous avons
découvert plus tard que cette église n'est pas unique : il y
en avait d'autres en Bavière. Nous découvrons grâce au texte
que le plan de l'abside pourrait être circulaire outrepassé.
Une belle fresque recouvre l'abside (image
17). Bien qu'elle donne une idée de ce que
pouvaient être les fresques d'absides avant l'an mille, nous
ne pensons pas qu'elle soit si ancienne. Elle daterait des
XIIe-XIIIe siècles.
Datation envisagée pour
l'église filiale Saint-Georges de Tuntenhausen : an 1050
avec un écart de 100 ans.
La
collégiale de Neumünster à Würzburg
La page du site Internet Wikipédia consacrée à cette
collégiale nous apprend ceci :
«
Histoire
Sur le site de l’actuel Neumünster, l’évêque Mégingaud de
Würzbourg (en fonction de 754 à février 769) a
probablement érigé un bâtiment commémoratif, le soi-disant
Salvatordom, qui a gardé vivante la mémoire du martyre de
Kilian, Kolonat et Totnan. Dans cette église, le premier
évêque Burkard (évêque de 742 à février 754 et mort le 2
février 755 à Homburg am Main) a été enterré et plus tard
aussi Mégingaud lui-même. Cependant, Mégingaud mourut le
26 septembre 783 dans l'abbaye bénédictine de Neustadt am
Main et le grès de son cercueil provient sans aucun doute
des carrières autour de Neustadt. Le sarcophage se trouve
maintenant dans la crypte du Neumünster. L’inscription sur
sa pierre tombale est la plus ancienne inscription
monumentale en Franconie après l’époque romaine.
Vers
1057, l’évêque Adalbero de Würzburg, avec le soutien de la
reine polonaise Richeza et des comtes de
Rothenburg-Comburg, fonda le monastère de Neumünster,
dédié à saint Jean l’Évangéliste. [...]
Architecture
Le Neumünster a été construit comme une basilique romane à
double chœur avec deux transepts. Il a été plus tard
redessiné dans le style baroque avec, à la place du chœur
Ouest, un haut bâtiment en forme de dôme et une magnifique
façade baroque. »
Commentaires
de ce texte
La phrase « Le
Neumünster a été construit comme une basilique romane à
double chœur avec deux transepts. » ne décrit pas
l'église actuelle mais l'église avant sa transformation
baroque. L'expression « double
chœur » signifie qu'il y avait deux chœurs
disposés face à face : un chevet avec une ou trois absides,
à l'Est, et une contre-abside à l'Ouest. L'expression « deux
transeptss » est-elle plus facile à comprendre ?
Côté Est, le transept existe encore. Il a disparu côté Ouest
en même temps que la contre-abside. La rotonde et la façade
Ouest toutes deux baroques les ont remplacées.
En ce qui concerne le nef primitive, nous pensons que la
situation est comparable à celle des églises vues
précédemment : Reichenbach am Regen et Scheyern. À la
différence près cependant que, dans le cas présent, les
piliers pourraient être de type R1010
(et non R0000) et
les arcs reliant les piliers doubles au lieu d'être simples.
Ajoutons à cela l'existence d'un transept côté Est et d'une
abside côté Ouest. En conséquence, cette église pourrait
être de peu postérieure aux deux précédentes … mais
antérieure à l'an mille. Cependant, comme pour les deux
précédentes, nous ne pouvons pas le prouver.
La crypte (images 27 et 28)
a été couverte à l'époque classique d'une belle voûte en
anse de panier. Il est probable qu'elle a remplacé une
crypte précédente construite à l“époque romane. Les colonnes
et chaopiteaux de cette crypte qui étaient disposés au
centre auraient été déplacés à l'extérieur.
Une galerie de cloître a été conservée (images
29 et 30). Elle est caractéristique d'un art roman
tardif.
Datation envisagée
pour la collégiale de Neumünster à Würzburg : an 1050 avec
un écart de 100 ans.