L'abbatiale de Stavelot 

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Nous n'avons pas visité cet édifice. Les images ci-dessous sont extraites d'Internet.

La page du site Internet Wikipédia consacrée à l'abbaye de Stavelot nous apprend ceci :

« Historique :

Fondation et rayonnement culturel (650-850)

Le monastère est fondé en 651 par saint Remacle, grâce aux libéralités de Sigebert III, roi d'Austrasie, entre 647 et 650. En effet, dès le VIIe siècle, les donations royales avaient doté Stavelot d'un domaine que les immunités mérovingiennes et carolingiennes soustrayaient à l'action directe des fonctionnaires. Ce domaine, d'après le diplôme de Childéric II, de 670 , s'étendait de la Baraque Michel à la Warche, à la Salm, à l'Amblève et au Roannay.

Un même abbé préside aux destinées des monastères de Stavelot et de Malmédy. En 685, est construite la première église abbatiale par l'abbé Goduin, dédiée aux saints Martin, Pierre et Paul. Les reliques de saint Remacle y sont conservées.

Au IXe siècle, l'abbaye joue un rôle culturel important en Lotharingie, notamment grâce à Christian de Stavelot.

Invasions des Normands (850-880)

En décembre 881, l'abbaye subit les invasions des Normands. Les moines s'enfuient avec leurs trésors et leurs reliques. En 883, nouvelle invasion des Normands. L'abbé Odilon fait reconstruire l'abbaye en ruine, laquelle se relèvera en 938.

Période des comtes-abbés (880-960)

Entre-temps, les catalogues des abbés de Stavelot citent dans les dernières années du IXe siècle, en 891 et en 895, un comte-abbé Liutfrid ; il avait possédé un bénéfice royal à Bihain. Après lui, Régnier Ierfut doté de l'abbaye jusqu'à sa mort en 915; il y eut pour successeur Évrard, dans lequel il faut voir probablement le personnage auquel Henri Ierconfia, en 925, la pacification de la Lotharingie. Gislebert reprit ensuite la succession de son père et conserva l'abbaye jusque vers 939. Le duc Conrad le Roux obtint ce même bénéfice, mais on sait qu'il fut disgracié en 953.

Les comtes-abbés de cette première période n'étaient pas nécessairement les chefs immédiats du territoire, mais lorsqu'ils disparurent, c'est-à-dire au milieu du Xe siècle, ce furent en règle générale les comtes qui exercèrent l'avouerie sur les établissements ecclésiastiques de leur circonscription. Les premiers avoués de cette espèce à Stavelot sont des membres de la famille dite de Luxembourg (descendants de Sigefroid de Luxembourg).

Période des abbés, princes de l'Empire (960-1150)

Notons qu'en 962, l'abbaye de Stavelot devient impériale et, dès lors, ses abbés portent le titre de Princes de l'Empire.

• 1021 : Avènement de l'abbé Poppon. Mort en 1048, il est connu pour avoir sauvé la fondation de Saint-Remacle. Grand bâtisseur, Poppon fera construire une imposante abbatiale romane de plus de cent mètres de long. Cette nouvelle église fut consacrée le 5 juin 1040 en présence de l'Empereur d'Allemagne Henri III.

• 1098 : naissance de Wibald de Stavelot à Chevrouheid, petit hameau des environs de Stavelot. Wibald jouera sur la scène internationale un rôle religieux capital pour la région et notamment pour les abbayes de Stavelot-Malmedy. Il y est abbé entre 1130 et 1158, reconnu comme une des grandes figures monastiques de son temps, en tant qu'humaniste, théologien, protecteur des arts et des artistes, conseiller des empereurs1. L'abbaye connut ainsi un grand éclat au XIIe siècle.

Patrimoine architectural :

Le souvenir de l'abbaye se perpétue, au travers de son architecture, par un ensemble d'édifices dont certains sont en ruines.

De l'ancienne abbatiale, subsiste la base de la tour, datée 1536 au-dessus de la porte d'entrée
(image 1). L'abbatiale portait son clocher à plus de 100 m de hauteur. [...] »


Commentaire de ce texte

Nous devons avant tout faire le constat suivant : le monastère de Stavelot est remarquablement documenté. Depuis que nous écrivons les pages de ce site, nous avons consulté les historiques de plus de mille monuments. Bien peu d'entre eux sont cités avant l'an 1100 et plus rares encore ceux cités avant l 'an mille. Or cette abbaye est citée en 651, 685, 881, 883, 891, 895, 938 … L'article de Wikipédia ne précise pas le contenu des actes qui témoignent de l'existence de cette abbaye, mais au vu de la précision des dates, on se doute que de tels actes existent.

Il faut cependant affirmer que la présence de ces actes ne fait que prouver l'existence à une période donnée de l'abbaye et donc de l'église principale de cette abbaye. Elle ne prouve pas que l’abbatiale a été construite durant cette période. Parfois des auteurs lisant une phrase identique à celle-ci extraite du texte ci-dessus, « Le monastère est fondé en 651 par saint Remacle », l'interprètent ainsi : « L'église est construite en 651 (ou à partir de l'an 651) ». Ce qui peut être complètement faux, car la fondation d'une communauté ne correspond pas forcément à la construction de l'église de cette communauté. On le constate en particulier pour les monastères urbains : il arrive souvent qu'une communauté en remplace une autre en gardant le même lieu de culte. Dans le cas présent, il est possible qu'une église ait existé à Stavelot avant la fondation de 651 par Saint Remacle.

De même, un texte tel que , « En décembre 881, l'abbaye subit les invasions des Normands ... En 883, nouvelle invasion des Normands » est souvent transformé de la façon suivante : « En décembre 881, l'abbaye est détruite par les Normands ... En 883, nouvelle destruction par les Normands ». Ce remplacement automatique de ce qui peut n'être qu'un pillage ou un cambriolage par une destruction systématique amène à affirmer tout aussi automatiquement qu'une nouvelle église est construite après 883.


Les restes de l'abbatiale

La vue par satellite de l'image 2 permet d'avoir une vue globale de l'ensemble. On distingue en bas, à l'extrême gauche, une partie de la tour-porche (ouvrage Ouest). Puis, en allant de gauche à droite, la nef à trois vaisseaux (image 3). Cette nef devait être charpentée. Le vaisseau central était porté par des colonnes cylindriques.

On observe ensuite le transept qui devait aussi comporter trois vaisseaux (image 4). Il devait y avoir une tour-lanterne à la croisée de ce transept. Puis une grande abside à déambulatoire. À remarquer que ce chevet à déambulatoire n'est pas pourvu de chapelles rayonnantes. Les seules chapelles seraient les quatre directement greffées sur le transept. Nous pensons que la création du chevet à déambulatoire est typiquement romane, du XIIe siècle, les premiers chevets ayant été construits vers 1100. Les chevets à déambulatoire avec chapelles rayonnantes seraient plus tardifs, après 1150.

Et enfin on observe, après le chevet à déambulatoire, une autre construction (image 5). Les spécialistes interpréteraient ce type de construction comme étant une crypte extérieure. Elle est en effet en léger contrebas par rapport à l'abside. Cependant, nous pensons que cette partie est en fait le reste du chevet d'une précédente abbatiale, un chevet à abside rectangulaire, comme beaucoup d'autres observées en Belgique et décrites sur ce site.

Le cheminement de construction serait le suivant : une première église est construite. Il resterait de cette église la partie située à droite (image 5). La communauté de moines devenant plus importante, la nef est prolongée à l'Ouest (image 3). Au cours d'une nouvelle étape de construction, il est décidé de construire le transept et le chevet à déambulatoire à l'emplacement de la nef de l'ancienne église (image 4). Mais on garde une parie de cette ancienne nef et surtout son chevet. Cette partie est transformée en crypte, une crypte extérieure au nouvel édifice. Ce qui permet de disposer de cinq chapelles supplémentaires.


Datation envisagée pour l'abbatiale de Stavelot (chevet situé à droite sur l'image 2) : an 800 avec un écart de 150 ans.