Le mausolée de Sainte Constance à Rome 

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Nous n'avons pas visité ce monument. Les images ci-après sont extraites d'Internet.

La page du site Internet Wikipedia consacrée à cet édifice nous apprend ceci :

« Construite à la demande de l'empereur romain Constantin I er, l'église Santa Costanza est un mausolée pour sa fille Constance. Une autre fille de Constantin, Hélène, y est également enterrée.

Conçue comme un mausolée, elle est, avec le Saint Sépulcre de Jérusalem, un des exemples les plus primitifs d'église à plan centré parvenu jusqu'à nos jours. Les douze doublets de colonnes géminées en granite gris et rose, avec des chapiteaux et entablements de marbre, supportent à eux seuls un tambour épais et une coupole massive.

Les mosaïques paléochrétiennes de la voûte du déambulatoire et des culs-de-four des absidioles sont aussi dans un excellent état de conservation, et sont un exemple du style de la mosaïque du Bas Empire, au IVesiècle, dans son évolution vers ce que deviendra plus tard la mosaïque byzantine. La coupole en revanche, même si elle est d'époque, a perdu son décor d'origine.

L'église abritait autrefois le sarcophage monumental de Constance, un fastueux ouvrage en porphyre rouge. Mais celui-ci est aujourd'hui exposé au musée du Vatican
(image 15). »


Quelques indications cependant : Cet édifice fait partie du groupe que nous définissons ainsi : « Les nefs à étages à plan centré, circulaire ou polygonal ». Nous avons étudié un type de nef proche de celui-ci dans le chapitre « Datation des monuments/ Les évolutions dans l'architecture des monuments du Premier Millénaire/ Les nefs à étage, à plan circulaire ou polygonal. Des parlements au Premier Millénaire ? ».  Ces nefs possèdent toutes un noyau central porté par des piliers ou des colonnes. Une deuxième rangée de colonnes est installée à l'étage supérieur. Ce n'est pas le cas ici : il y a bien un déambulatoire inférieur mais pas de déambulatoire supérieur ; le modèle serait plus proche de celui des baptistères. Nous aurons l'occasion de reparler de cela (ainsi que du cas d'autres monuments de l'antique Rome) en fin de la page suivante consacrée au Panthéon de Rome.

Les colonnes qui portent le noyau central nous semblent bien neuves pour un monument qui daterait du IVesiècle (images 4 et 5). Certaines d'entre elles pourraient avoir été remplacées durant la période baroque. Les maçons du XVIIesiècle étaient parfaitement capables de remplacer une colonne ancienne endommagée par une nouvelle. En tout cas, les restes de mosaïques qui ornent les voûtes du déambulatoire (images 6 et 7) ou des absidioles (images 8 et 10), bien que sans doute restaurés, nous semblent relever d'un antiquité authentique. Sans pour autant les faire nécessairement remonter au IVesiècle. Il faut bien comprendre que même si la région du Latium et la ville de Rome ont gardé pendant presque deux mille ans une nostalgie du glorieux passé romain au point d'y perpétuer des renaissances qui ne se réduisent pas au seul mouvement artistique des XVeet XVIesiècles, ces renaissances ne se sont pas réalisées dans une stricte imitation du passé. Les restaurateurs ont utilisé les tecnniques de leur temps. Quant aux artistes, ils n'ont pas cherché à recopier des thèmes dont ils ignoraient la signification.

Les thèmes qui sont représentés sur les images de 8 à 15 sont bien issus de l'antiquité. En voici le détail :

Image 8 : On reconnaît sur cette mosaïque un assemblage apparemment hétéroclite de branches d'arbres (olivier, chêne, vigne, ..), d'oiseaux (paons, pigeons, perdrix, passereaux, ...), vases de toutes sortes. Il est possible que cette scène apparemment profane soit une allégorie du Paradis Céleste ( pas d'animaux terrestres, dans l'antiquité le rameau de laurier ou d'olivier est un symbole de félicité céleste, présence de la scène classique des « Oiseaux au Canthare ».

Image 9 : Le Christ est représenté auréolé (symbole montrant qu'il est au Ciel) dans l'attitude du Bon Pasteur. Deux personnages non auréolés l'entourent. L'un d'eux tend un phylactère. Remarquer le visage juvénile du Christ (barbe naissante).

Image 10 : Ici c'est Dieu le Père à la fois dans le Ciel (auréole) et sur le Ciel (trône céleste).

Image 11 : Mosaïque du déambulatoire. Au centre, un portrait de femme. Ce pourrait être celui de Constance. Elle est entourée de pampres de vigne. Aux quatre coins, deux paires de scènes symétriques : le transport du raisin (image 13) et le foulage des grains (image 12). À remarquer que là encore, l'ensemble de la scène peut apparaître profane. En fait, elle est hautement symbolique. Le pampre de vigne serait associé à l'Arbre de Vie. La vigne et le vin sont objets de représentations pour plusieurs religions antiques : la religion chrétienne et le culte de Bacchus. Mais peut-être aussi d'autres religions ou mythologies. Remarquer le petit enfant nu récoltant le grain de l'image 13. On retrouve de tels enfants nus récoltant des grappes de raisin sur le sarcophage dit de « Sainte Constance » (image 15). Mais ceux-ci sont ailés. On est donc bien en présence d'un symbole fort.


Datation envisagée pour le mausolée de Sainte Constance

La datation que nous proposons ici, an 450 avec un écart de 150 ans, est basée sur des données architecturales et non sur des textes écrits qui correspondent peut-être à la réalité, mais doivent être vérifiés avant d'être validés.