L'église Santa Madona delle grotte de Rocchetta al Volturno
• Italie • Molise • Article
précédent • Article
suivant
Le site d'information tourisme de la municipalité de
Rochetta di Volturno, site écrit en italien, est très
documenté. Nous en conseillons la lecture à toute personne
intéressée par cette église. Voici des extraits de cette
page Internet, obtenus de l'italien par un traducteur
automatique, traduction éventuellement corrigée par nos
soins pour une meilleure compréhension :
« À
quelques kilomètres de l'abbaye de San Vincenzo de
Volturno (étudiée quelques pages plus haut dans ce site
Internet), l’église de Santa Maria delle Grotte, située au
sud-est de Rocchetta à Volturno et à une courte distance
de la rivière qui baigne le territoire, a été construite
sur des grottes naturelles comme refuge pour les moines
ermites.
Située aux limites d’un ancien tracé reliant les abbayes
bénédictines de San Vincenzo et Montecassino, la colonie a
commencé par exploiter les cavités rocheuses sur
lesquelles a été construite une église dédiée à la Vierge,
manifestement à la mémoire d’un événement miraculeux
survenu à un moment de famine ou de catastrophe naturelle.
L’église doit probablement se référer à la fin du XIIe
siècle ou au début du suivant, bien qu’elle ne soit connue
sous ce nom que depuis le milieu du XIIIe
siècle.
Nous n’avons pas d'informations précises sur les origines
du bâtiment bénédictin, mais il est évident que sa
construction est liée à la colonie du monastère voisin
dédié à Saint-Vincent. Une série de modifications des
structures et de chevauchements différents, qui se sont
succédé au fil des siècles, se rapportant aux différentes
phases de la vie monastique, rendent difficile la
compréhension des stratifications et une chronologie plus
précise des extensions subies.
Le choix du site est à relier à la présence d’une série de
grottes naturelles qui caractérisent le territoire et ont
ensuite déterminé le nom lui-même de l’église. Sûrement
liée aux rites archaïques de la Terre-Mère et à l’idée du
ventre de Marie, la grotte semble être un endroit
privilégié pour les hiérophantes mariaux. Dans tout le
Mezzogiorno, des lieux de culte païens liés aux rites
agro-pastoraux naissent à proximité d’anciennes grottes
naturelles, ensuite consacrées à la Vierge, des structures
successives se chevauchent avec d’anciennes structures,
dans lesquelles des traces de fresques mariales
caractérisent le nom du lieu.
L’église de Rocchetta, qui apparaît comme une vision en
pierre de la théologie bénédictine, construite avec des
pierres locales typiques, poreuses et friables, se compose
de deux petites nefs, dont une seule communique avec
l’extérieur, qui correspond au flanc latéral droit, où
s’ouvre à l’extrémité gauche un élégant portail en albâtre
de Volturno. [...]
Exécutées
à différentes époques, les fresques de l’église de
Rocchetta peuvent être divisées en trois groupes
principaux. Les peintures les plus anciennes, relatives à
la vie du Christ, sont visibles sur les parois rocheuses,
alors que sur le mur séparant les deux nefs, se déroule
une séquence de saints holosomes (?), et
enfin dans la chapelle absidale apparaissent des fresques
plus tardives qui représentent des scènes de l’Enfance du
Christ. Des traces picturales se retrouvent également dans
la chapelle rupestre où se trouve l’arche funéraire
gothique, avec, outre la présence de Sainte-Marguerite,
reconnaissable par son inscription, un cycle consacré à
l’enterrement du Christ, dont il ne reste que des
fragments. »
En partie à cause d'une traduction
déficiente (nous ne connaissons pas l'italien), ce texte
manque de clarté. Ce qu'il faut retenir de ces explications,
c'est que nous sommes en présence d'une église rupestre. En
essayant de faire un relevé de l'ensemble des églises, nous
avons découvert au fur et à mesure de nos recherches les
églises rupestres. Nous avons aussi découvert leur
singularité. Insérées dans des cavités déjà établies, elles
ne suivent pas un plan précis comme dans les églises
aériennes. C'est le cas de celle-ci : installée dans une
cavité rocheuse, elle a tout d'abord été isolée de
l'extérieur par un mur obstruant la cavité. Puis on lui a
accolé un corps de bâtiment, celui-ci étant aérien. L'image 1 montre ce
corps de bâtiment qui cache le vaisseau primitif situé en
arrière, sous le rocher.
Nous réalisons de plus en plus qu'il ne faut pas faire de
confusion entre églises rupestres et habitat troglodyte.
Alors que l'église est un lieu sacré, l'habitat ne l'est
pas. Nous avons constaté que des régions entières, comme en
France, la Touraine, regorgeaient d'habitations troglodytes
mais ne détenaient pratiquement pas d'église rupestre. Et
inversement des sites comme Vardzia en Géorgie ou les
Météores en Grèce étaient presque entièrement consacrés aux
églises rupestres. Nous pensons que la récupération de
grottes ou de cavités naturelles pour en faire des lieux de
culte est liée à une culture ou à des croyances religieuses
(être au plus profond de la terre, avoir un contact avec la
pierre, élément de stabilité). Ces églises rupestres, il y
en a peu en France et en Espagne, par contre on en trouve un
nombre plus important dans les montagnes du centre et du Sud
de l'Italie (Matera). Nous pensons que la plupart de ces
églises ont été créées avant l'an 500. Mais bien sûr,
depuis, beaucoup ont été transformées et il ne reste pas
grand chose de la construction originale.
L'auteur du texte signale au moins trois étapes pour la
décoration de fresques. L'étape 2 serait visible sur le mur
séparant les deux vaisseaux (image
4 , partie de droite de l'image
6, détail de cette partie sur l'image
8). La couronne portée par la sainte située à
gauche sur l'image 8 fait
envisager une œuvre du XIIIe siècle.
L'image 10 montre
l'abside de la première nef rupestre. Très probablement,
cette fresque fait partie des plus anciennes mais nous
n'arrivons pas à la dater. La partie centrale représente un
Christ en Gloire. Quatre archanges occupent la partie
inférieure.
Les beaux visages de la Vierge Marie et de Jésus de l'image 11 sont à notre
avis d'inspiration byzantine, peut-être du XIIe
siècle.
Il en est de même pour la figure de Sainte Marguerite (image 12).
Datation
La grotte a été sans doute utilisée comme lieu sacré dès les
premiers siècles du christianisme, mais nour ne pouvons pas
le prouver et nous ne pourrons sans doute pas le faire à
partir de l'analyse des fresques, car celles ci sont
facilement dégradées dans le temps, et remplacées par
d'autres plus récentes. Nous sommes donc obligés de nous
fier à celles que nous pouvons consulter. La datation que
nous donnons ne peut donc être que très approximative.
Datation envisagée
pour l'église Santa Madona delle grotte de Rocchetta al
Volturno : an 1150 avec un écart de 150 ans.