Diverses églises du Puy-de-Dôme (page 2/5)
Les trois édifices étudiés dans cette
page sont : l’église
Saint-Vital-et-Saint-Agricol de Bulhon, l’église
Saint-Julien de Chauriat, l’église
Saint-Martin de Courpière.
L’église
Saint-Vital-et-Saint-Agricol de Bulhon
Les sites Internet ne fournissent que peu de renseignements
sur cette église de Bulhon. Voici des extraits provenant de
sources différentes.
Source :
Ministère de la Culture
« Un diplôme du roi
Henri I, daté de Vitry, 20 septembre 1052, autorisant
l'érection de l'église de La Chaise-Dieu en abbaye. Ce
diplôme nous apprend qu'à cette date, l'abbaye possédait
déjà l'église de Saint-André de La Vaudieu, qui lui avait
été donnée par Raoul de Lugeac, et les églises de
Saint-Germain-l'Herm, de Fournols, de Notre-Dame de
Beaupommier, du château de Bulhon, de Luzilhat, de
Saint-Denis-Combarnazat, du château de Montgacon, de
Saint-Victor, de Saint-Dier et de Soucieux-en-Jarez...
»
Source : Histoire
de l'abbaye de la Chaize-Dieu par dom François Gardon
« L'église de Bulhon est
une église romane de troisième ordre comme importance ;
mais elle est si bien étudiée comme plans, coupes,
élévation, détails, que c'est un modèle à suivre lorsque
l'on voudra construire une église romane de campagne ; à
ce titre, elle serait bien placée au second rang.
La bonne disposition du plan, l'harmonie des différentes
parties entre elles, la richesse des chapiteaux, les
vestiges de peintures murales, font de l'église de Bulhon
une des jolies pages de nos richesses archéologiques.
Le monastère attenant à l'église dépendait de l'abbaye de
la Chaise-Dieu ; la fondation du prieuré est attribuée à
Saint Robert. »
Source :
Observatoire du Patrimoine Religieux
« Époque et
styles XIIe Roman. Principales étapes de
construction : Non renseignées. Histoire et dates
importantes : Édifice roman de style auvergnat,
primitivement chapelle castrale. Il fut donné aux moines
de la Chaise-Dieu en 1050. ».
Le troisième texte est très révélateur d’un état d’esprit.
Dans un même paragraphe, l'église est signalée comme étant
d’époque du XIIesiècle. Et peu après, le texte
nous raconte que l’édifice est donné aux moines de la
Chaise-Dieu en 1050. C’est-à-dire au XIesiècle.
Si l’édifice existait au XIesiècle, comment
peut-il être du style du
XIIesiècle ?
Les images 1 et 2 ne
sont pas très révélatrices d’une ancienneté. Pour avoir de
plus amples renseignements, il faudrait disposer d’images de
l’intérieur.
L'image 3 pourrait
représenter Adam et Ève saisissant l’arbre de vie.
Datation : l’église
ayant été citée en 1050, nous estimons qu’elle existait
auparavant. Nous envisageons pour datation l’an 1025 avec un
écart de plus de 100 ans.
L’église
Saint-Julien de Chauriat
Sur cette église, voici quelques renseignements extraits
d’Internet : « L'église
Saint-Julien est une ancienne église prieurale qui
dépendait de l'ordre Clunisien par sa donation en 1016
(par l'évêque de Clermont, Étienne et son frère Robert,
comte d'Auvergne) avec les autres églises de Chauriat au
prieuré de Sauxillanges. Elle est bâtie au cours du XIIe siècle et achevée en 1201.
Elle fait l'objet d'un classement au titre des monuments
historiques depuis 1840. »
On retrouve sur ce commentaire la même argumentation
apparemment absurde que l’on avait décelée dans l’église
précédente : l’église existait en 1016, mais elle a été
bâtie au cours du XIIesiècle. Et ce, sans que
la destruction d’une église précédente ait été justifiée.
Les piliers de la nef sont de type C0000
(images 7, 8, 9, 10). Nous n’avons pas de photographie des collatéraux, mais
nous pouvons voir celles du vaisseau central. Ce vaisseau
central est voûté en berceau brisé sur doubleaux. Étant
donné que ces doubleaux reposent sur des consoles, nous
estimons que ce voûtement date au moins du XIIIesiècle.
L’église est romane. Primitivement, elle devait être
charpentée. Nous pensons que la nef est antérieure à l’an
mille. Et la donation de 1016 vient à l’appui de cette
estimation : si l’église existait avant 1016, il y a 40 fois
plus de chances qu‘elle ait été construite dans les 640 ans
précédant l’an 1000 que dans les 16 ans qui l’ont suivi.
Datation : nous
envisageons l’an 900 avec un écart de 150 ans.
L'image 11 représente
la Cène, dernier repas de Jésus avant. L'image
12 est celle du Lavement des Pieds. Il s’agit sans
doute du même chapiteau vu sous des angles différents.
L’église
Saint-Martin de Courpière
Sur cette église, voici quelques renseignements extraits
d’Internet : « Les
découvertes archéologiques opérées sur la commune
traduisent une occupation très ancienne des lieux. En
effet, la présence d'un gué naturel au niveau du Moulin de
l'Isle permet un point de passage de la rivière dès la
Préhistoire.
Située sur le passage de la voie romaine Clermont/Lyon, et
à proximité de Lezoux, de nombreuses traces persistent sur
la commune : le village de Tarragnat fut le siège par le
passé d'une domus romaine alors que Bellime (voir
l'étymologie) fut un lieu de production de céramique
sigillée. En effet, avec la construction du collège de
Bellime en 1978, fut découvert l'un des fours
gallo-romains les mieux conservés de France (d'ailleurs
présenté au Musée de Lezoux).
Quand, aux IX e et X e siècles, les
invasions normandes contraignent les petits locaux à
organiser la défense de leurs fiefs, c'est tout
naturellement que Curta-Petra (le
« court monticule »), une terrasse alluviale située à une
douzaine de mètres au-dessus de la vallée de la Dore, à
l'endroit où la rivière s'élargit et commence à perdre sa
fougue, est choisie pour accueillir la première motte
féodale. Courpiere (ou Cropiere) s'enferme derrière une
enceinte de remparts, de tours de guet et de fossés
remplis d'eau.
En 1130, les Bénédictines s'installent dans la cité pour y
créer un couvent dépendant de l'ordre de Cluny. Les taxes
qu'elles perçoivent leur permettent de participer à
l'agrandissement de l'église.
Courpière possède une église carolingienne : l'église
Saint-Martin, qui combine les architectures romane et
gothique. »
Dans le cas présent, il n’y a pas d’estimation de datation.
Hormis le fait qu’on parle d’église « carolingienne ». Mais,
immédiatement après, il est question d’église
« romane ». Or le « carolingien » correspondrait à la
période (800, 1000) alors que « roman » est généralement
associé à (1000, 1200).
Le plan de l’église Saint-Martin (image
14) a été très bien élaboré. On y distingue sur
les piliers de la nef, en
bleu, de forme rectangulaire, les ajouts de
demi-colonnes adossées (en
vert). Les piliers, de type R0000.
Certains ont été transformés en piliers de type R1010.
D’autres en piliers de type R1110.
Nous pensons que ces transformations l’ont été en vue d’un
voûtement des vaisseaux. Ce plan suffit à envisager une
haute datation.
Le chapiteau de l'image 18
représente deux hommes nus accroupis. La scène, déjà
vue ailleurs, reste pour nous énigmatique.
Datation envisagée
pour l’église Saint-Martin de Courpière : an 750 avec un
écart de 150 ans.