La chiesa San Giovanni Battista de Patù
Nous n'avons pas visité cette église
souterraine. Les photographies ci-dessous sont issues des
galeries d'images d'Internet.
La page
du site Internet prolocopatu.it relative à cette
église est d'un grand intérêt et nous en conseillons la
lecture. On y trouve en effet une étude très poussée,
faisant apparaître toutes les hypothèses sur une inscription
datée de 1523 relatant la découverte de reliques. On y
trouve aussi une étude très précise des fresques. Nous
n'avons trouvé que peu d'images de celles-ci sur Internet.
Voici des extraits de ce document :
« Devant
le Centopietre se dresse l’église datant du Xe
siècle. Le bâtiment commémore la bataille sanglante entre
chrétiens et maures le 24 juin 877. L’église, de plan
rectangulaire avec trois nefs divisées par des piliers,
est l’un des exemples les plus caractéristiques de l’art
roman des Pouilles.
Cette
église a longtemps été ignorée, fermée au culte et
destinée à être un cimetière de Patù. En 1959, le
ministère de l’Éducation a demandé à l’Université de Bari
d'effectuer une enquête sur l’église. Le travail le plus
précis et le plus méticuleux a été réalisé par le
professeur Adriano Prandi, professeur d’archéologie
chrétienne, d’histoire médiévale et moderne à l’Université
de Bari. [...]
Le
professeur Prandi reconnaît au moins 3 phases temporelles
dans lesquelles l’église a été construite :
1)
La phase la plus ancienne (Xe-XIe
siècle) fait référence à la base du bâtiment formée de
grandes pierres de taille quadrangulaires sur une hauteur
d’environ 2m. À cette période, remontent le sixième arc
complet, qui constituait peut-être l'entrée d'origine sur
la façade, et la fenêtre à meneaux de l'abside (fenêtre à
deux ouvertures divisées par une colonne ou un pilier).
2) À la fin du XIIe-début XIIIe siècle,
la fenêtre à meneaux de l’abside a été fermée et les murs
ont été modifiés avec le chevauchement en hauteur de plus
petites pierres de taille régulières et lisses. Une série
de petites fenêtres étroites et oblongues ont été ouvertes
et, du côté nord, une entrée latérale plus petite,
maintenant fermée.
3)
Dans la troisième phase, vers 1530, l’entrée de l’église a
été réduite et une arche a été apposée. [...] En
1532, l’entrée a été réduite à sa taille actuelle et une
architrave gravée d’une inscription gravée en latin,
maintenant illisible. Sur cette épigraphe, les érudits ont
donné différentes interprétations. [...].
Les
recherches archéologiques menées par la Surintendance
archéologique de Tarente à la fin des années quatre-vingt
à l’intérieur de l’église confirmeraient sa construction
vers le XIesiècle dans un lieu déjà utilisé
pour des fonctions funéraires.
Intérieur de l'église
: L’intérieur a un plan basilical à trois nefs, une
centrale et deux latérales séparées de la centrale par 5
piliers carrés, plus deux appuyés contre les murs,
surmontés d'un chapiteau pyramidal tronqué renversé sur
lequel se greffent les arcs en plein cintre ; les mesures
intérieures montrent l'utilisation du pied byzantin (31,5
cm).
Des
études récentes publiées en 2004 par Marina Falla
Castelfranchi dateraient l’Église du VIe
siècle, comme d’autres églises du Salento, telles que
Santa Maria della Croce à Casaranello, Santi Cosma e
Damiano appelée Centoporte à Giurdignano et Santa Eufemia
à Specchia Preti. La chercheuse estime que l’abside, les
fenêtres de celle-ci, et la fenêtre à meneaux de la façade
se reflètent clairement dans l'architecture
paléochrétienne de de la Terre d’Otrante. »
Le moins qu'on puisse dire est qu'il y a conflit au niveau
des datations. Pour certains, la date de la victoire de 877
indiquerait le début de la construction de l'église (peu
après cette date : fin du IXe siècle). Pour
d'autres (Adriano Pradi), le Xe siècle. Pour
d'autres, encore (Surintendance archéologique de Tarente),
le Xe siècle. Pour Marina Falla Castelfranchi, le
VIe siècle.
Nous proposons notre propre datation basée sur les seules
données artchitecturales : église à nef unique à trois
vaisseaux. Ces vaisseaux étaient primitivement charpentés.
Le vaisseau central a été voûté en berceau plein cintre sur
doubleaux plein cintre au XIIe, voire XIIIe
siècle. Les piliers porteurs de ce vaisseau central sont
rectangulaires de type R0000.
Les arcs reliant ces piliers sont à un seul rouleau. Les
impostes des piliers ont des chanfreins orientés dans toutes
les directions. Il n'y a pas de transept. Tous ces indices
sont caractéristiques d'une haute ancienneté.
Datation
envisagée pour la chiesa San Giovanni Battista de
Patù : an 700 avec un écart de 200 ans.