Autres monuments d’Oviedo datés du premier millénaire
Il existe à Oviedo trois monuments d’intérêt moindre :
l’église San Tirso, la Foncalada, l’église Santa María de
Bendones.
L’église
San Tirso
Selon Wikipedia, cette église est attribuée à Alphonse II le
Chaste, roi des Asturies de 791 à 842.
Sur la maquette de la Hiérapolis (ville sacrée) d’Oviedo (image 1 de la page de
notre site consacrée au Musée Archéologique), l’église San
Tirso est l’unique église située en arrière-plan. Elle se
présente sur cette maquette comme une basilique à trois
vaisseaux.
Sur le plan de l’image 1,
on constate que le sanctuaire est carré et se situe dans le
prolongement du seul vaisseau central. Or sur l'image
2, on peut voir que le chevet actuel est dans le
prolongement des trois vaisseaux. Le chevet primitif est la
partie avancée contenant la fenêtre triple de l'image
3. Cette fenêtre (image
4), est sans doute le seul reste sculpté de
l’église primitive. Ses chapiteaux, identiques, sont
constitués de deux rangées de feuilles dressées.
Les images
suivantes 5 et 6
nous montrent une nef apparemment dépourvue d’intérêt de
décoration baroque. Cependant un examen attentif permet de
remettre en question ce point de vue. En effet, si sur l'image 6 on observe
successivement et de gauche à droite les arcs du mur
gouttereau du vaisseau central, on obtient deux arcs en
plein cintre, puis un arc brisé et enfin de nouveau un arc
en plein cintre plus petit que les précédents. Par ailleurs,
on note que la largeur du mur est moins importante que la
largeur des piliers qui les soutiennent.
Une telle disparité témoigne d’une faute de goût qu’un
architecte de l’époque baroque n’aurait certainement pas
faite … s’il avait dû concevoir un bâtiment « ex-nihilo ».
On en déduit que la partie supérieure a été construite sur
des piliers préexistants, rectangulaires de type R0000
du Haut Moyen-Âge, voire même de l’antiquité tardive.
Datation : An 600 avec un écart estimé de 200 ans.
La
fontaine de Foncalada
C’est une fontaine d’eau potable située à Oviedo.
Selon la page du site Internet Wikipedia consacrée à cette
fontaine, « elle a été
construite par le roi Alphonse III des Asturies au IXesiècle.
Ce bâtiment demeure l’un des rares éléments architecturaux
civils survivant pour l’usage public du Haut Moyen-Âge.
Elle a été placée sur une source à proximité des murs
d’Oviedo, à côté d’une voie romaine. Sur le haut de la
structure, se trouve la Croix de la Victoire, symbole des
Asturies et les inscription s« (Hoc Sign)O Tvetvr Pivs,
Hoc Signo Vi(ncitvr, Inimicus) » et « (Signvm Slvtis
Po)ne Domine in Fonte (Ista Vt Non Permitas) Introire
Angelvm Percv(tientem)» ».
Les parties entre parenthèses ont disparu. Notre traduction
très approximative et littérale : « Par ce signe destiné à
protéger l’homme pieux la, Par ce signe destiné à vaincre
l’ennemi. Par ce signe du Salut rappelez (au nom du)
Seigneur qu’il ne soit pas permis en cette fontaine de
frapper l’ange ». Texte difficilement compréhensible (si
toutefois les parties absentes ont été correctement
complétées et si la traduction est correcte). Il pourrait
signifier que, auparavant, certaines personnes (des moines
?) pouvaient être molestées en allant à la fontaine.
Revenons au début du texte de Wikipedia : « Elle
(la fontaine) a été
construite par Alphonse III , roi des Asturies, au IXesiècle
» . C’est très bien de savoir cela. C’est même parfait. Mais
… quelle est la source de cette information ? Comment
a-t-elle était trouvée ? En effet le texte épigraphique ne
mentionne pas expressément le nom de Alphonse III, roi des
Asturies de 866 à 910. Peut-être existe-t-il un autre texte,
un autre témoignage non cité par Wikipedia ?
Bien que n’ayant pas approfondi la question, nous en
doutons. En fait, nous pensons que le seul témoignage est la
pierre sculptée de l'image
12. On y voit en effet une représentation de croix
semblable à la Croix de la Victoire offerte par Alphonse III
à la cathédrale d’Oviedo (voir l'image
20 de la page de ce site réservée à la Cámara
Santa d’Oviedo).
On comprend donc ce qui s’est probablement passé. La
présence de cette croix sculptée sur l’édifice protégeant la
fontaine a permis non seulement d’imaginer que l’édifice
était contemporain de la Croix de la Victoire, mais aussi
d’affirmer que Alphonse III en était le constructeur. Il
nous semble que la conclusion est un peu trop rapide. Les
restes d’inscriptions éparpillés sur le fronton, alors
qu’ils devraient être disposés sur une ligne continue, font
penser que l’édifice a été restauré. Et donc que le croix
sculptée située au dessus de l’inscription a été déplacée, à
un moment donné. Toute la question est de savoir si cette
croix provient de l’édifice d’origine. Nous l’admettrons,
faute d’élément contradictoire. Et, du même coup nous
admettrons la datation du IXesiècle pour la
fontaine.
L’église
Santa María de Bendones
Un panonceau explicatif nous apprend que le plan reproduit
l’église San Julián de Los Prados (la Santullano). L’église
a été détruite lors de la guerre civile. Sa redécouverte
date de 1954. Sa reconstruction s’est réalisée dans une très
forte polémique. Et elle n’est pas fiable dans son état
actuel.. On peut supposer que, dans le plan de l'image
17, les parties colorées en noir sont les restes de
l’église avant la restauration. Concernant le plan au sol,
il y aurait très peu de changements. Mais on ne sait rien
sur le plan en élévation et c’est possible qu’il y ait eu là
les changements les plus conséquents. En tout cas, la
fenêtre triple (image 14) est une création récente. Et il est possible qu’il
en soit de même pour la claustra (image
15). Dans ces conditions, la datation est très
délicate : an 700 avec un écart estimé de 300 ans ?