L'église Santa Maria Assunta de Ruvo di Puglia  

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Nous n'avons pas visité cette église. Les images ci-dessous sont issues d'Internet.

Selon la page du site Internet Wikipédia relative à cette église (extraits) :

« Histoire : Ferdinando Ughelli, dans son “Italie sacrée”, rapporte deux hypothèses différentes concernant la construction de la première église de Ruvo. Selon certains, en effet, le premier édifice religieux chrétien a été construit au-dessus de la crypte de San Cleto en dehors des murs de la ville ; selon d’autres, la première église a été construite par San Cleto et dédiée à San Pietro, construite non loin du site actuel de la cathédrale. Cependant, Ughelli lui-même identifie à tort en l’an 1000 le moment de la fondation de l’église mère. Ettore Bernich croit plutôt que Ruvo, ainsi que Bari et Conversano, avaient trois cathédrales dont la première était l’église de la Sainte Trinité, la seconde celle de San Giovanni Rotondo, et enfin, l’actuelle cathédrale de l’Assomption.

Très probablement, il a été décidé par Robert II de Bassavilla, seigneur de Ruvo, avec l’évêque Daniele, d’ériger définitivement une cathédrale après que la ville ait été rasée par les invasions barbares et les événements des guerres du XIIe siècle. Les travaux ont été achevés au XIIIe siècle.
[…] »

Le texte de Wikipédia ne s'arrête pas là. Il fournit des détails très intéressants sur cette cathédrale. Nous n'en parlerons pas car ils sont en dehors de notre domaine d'étude. Concernant les hypothèses de Ferdinando Ughelli, nous n'en tiendrons pas compte car la première des deux ne donne pas d'indication de datation de la construction d'une église sur la crypte de Saint Clet. Et la seconde des hypothèses d'une construction d'une église par Saint Clet lui-même est très fragile, car l'existence même de Saint Clet qui aurait été le troisième évêque de Rome, en période de persécutions, est sujette à interrogations, et à plus forte raison son passage dans les Pouilles comme évêque de Ruvo di Puglia.

Dans la seconde partie du texte, l'auteur se focalise sur une datation de la fin du XIIe siècle en la justifiant par les invasions barbares et les guerres du XIIe siècle, sans préciser de quelles invasions barbares et de quelles guerres il s'agit.

Étudions à présent cet édifice. La façade (image 1) et son très beau portail (image 2) sont bien dans le style d'un art roman tardif. Ils pourraient donc remonter à la seconde moitié, voire la fin, du XIIe siècle. Il en est de même de la façade Sud (image 3) décorée de belles arcatures lombardes. En fait, il s'agit de fausses arcatures lombardes (blocs monolithes surcreusés en forme d'arcs). Ceux de l'image 9 sont soutenus par des corbeaux sculptés (un masque encadré par des serpents, un éléphant, un masque de taureau).

Cependant, le fait que la datation soit du XIIe siècle à l'extérieur n'implique pas qu'il en est de même à l'intérieur. Nous avons constaté que dans de nombreux cas, le décor extérieur pouvait être de beaucoup postérieur aux constructions intérieures.

Un détail de cette façade a attiré notre attention. Il s'agit d'un petit oculus situé à la verticale du portail central entre celui-ci et la grande fenêtre sous la grande rosace (image 5). Cette oculus est encadré par 4 statuettes donnant une forme de croix : peut-être les symboles des évangélistes. À l'intérieur du cercle de pierre, une résille de pierre a l'apparence d'une claustra. Nous avouons notre incompréhension face à ce qui pourrait apparaître comme une faute de goût artistique ; une toute petite fenêtre abondamment décorée dans une grande surface dénudée.

Les caractéristiques de l'intérieur de l'église sont les suivantes :

1. Sa nef est formée de trois vaisseaux. Le vaisseau central est charpenté. Les vaisseaux secondaires sont voûtés en plein cintre sur doubleaux plein cintre.

2. Le vaisseau central est porté par des piliers rectangulaires de type R2020. En fait les piliers n'ont pas le même profil côté Nord et côté Sud.

3. Les arcs reliant les piliers sont à deux rouleaux.

4. Il n'y a pas de galerie au-dessus des collatéraux.

5. Il existe un transept haut et non débordant.

6. Le chevet est plat. Les trois absides semi-circulaires situées dans le prolongement de la nef sont insérées dans le massif du transept.

Ces éléments sont caractéristiques d'un modèle spécifique à la région des Pouilles.

On termine par un examen de la crypte (image 8). On y voit une abside, une série de tombes ou de sarcophages et un couvercle de sarcophage en forme de toit.


Datation envisagée pour l'église Santa Maria Assunta de Ruvo di Puglia : an 1025 avec un écart de 100 ans.



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