Ossuaires de Basse-Autriche
Dans cette page, nous étudierons les 8
ossuaires suivants : l'ossuaire
de l'église Saint-Michel de Burgschleinitz, l'ossuaire
de l'église Saint-Pancrace de Grossglobnitz, l'ossuaire
de l'église des Saints-Pierre-et-Paul de Hadersdorf am
Kamp, l'ossuaire
de Hainburg an der Donau, l'ossuaire
de l'église Saint-Guy de Hardegg, l'ossuaire
de l'église des Saints-Philippe-et-Jacques de Kühnring,
l'ossuaire
de l'église Sainte-Marie de Pottenstein, l'ossuaire
de l'église Saint-Jean l’Évangéliste de Zwettl.
L'ossuaire
de l'église Saint-Michel de Burgschleinitz
Nous n'avons que peu d'images de cet ossuaire. En
particulier, pas d'image de l'intérieur : nous ignorons si
celui-ci est voûté ou charpenté. Nous ignorons de plus s'il
est à deux étages, avec l'ossuaire proprement dit au niveau
inférieur. Par contre, une petite abside semi-circulaire est
visible côté Est (image 1).
Nous n'avons pas d'information sur la construction en forme
de chaire à prêcher de l'image
3. Les panneaux sculptés donnent une impression
d’archaïsme, mais nous pensons qu'elle est plus récente :
XVIe ou XVIIe siècle.
Datation envisagée
pour l'ossuaire de l'église Saint-Michel de Burgschleinitz :
an 850 avec un écart de 200 ans.
L'ossuaire
de l'église Saint-Pancrace de Grossglobnitz
Comme beaucoup d'autres ossuaires de la région, celui-ci est
pourvu d'une abside située à l'Est. Elle est
semi-circulaire, précédée d'un avant-chœur (images
4 et 5). L'intérieur (images
6, 7 et 8) est voûté. Mais plusieurs indices
permettent de penser que le voûtement est postérieur à la
construction primitive. Très probablement, cet ossuaire est,
comme les autres, partagé en deux étages, l'étage inférieur
étant réservé au dépôt des ossements. L'étage supérieur est
utilisé pour les services funéraires (image
6).
Datation envisagée
pour l'ossuaire de l'église Saint-Pancrace de Grossglobnitz
: an 850 avec un écart de 200 ans.
L'ossuaire
de l'église des Saints-Pierre-et-Paul de Hadersdorf am
Kamp
Comme pour les autres ossuaires, celui-ci est voisin d'une
église. Mais celle-ci a ceci de particulier qu’elle est
orientée de plus de 60° par rapport à la direction
Ouest-Est. Ceci signifie qu'elle est plus orientée vers le
Nord que vers l'Est. Il y a là un problème que nous
n'arrivons toujours pas à comprendre. En fait, il y a deux
problèmes. Les églises, dans leur très grande majorité, sont
orientées à l'Est. Mais ce, avec une très grande
fluctuation, entre -20° et +20° par rapport à cette
direction. Le premier problème est que nous ne comprenons
pas les raisons de ces fluctuations, selon nous non liées à
des erreurs de mesures. Le seconde problème est celui des
écarts supérieurs à 45° : pourquoi des églises ont été, en
connaissance de cause, orientées vers le Nord (image
10) ?
L'ossuaire est décoré d'arcatures lombardes (images
11 et 12). S'agit-il seulement d'un décor ? Nous
avons constaté que les arcatures lombardes servaient à
renforcer les chaînages de bordure des toits. Il est
possible que ces arcatures aient été posées en renforcement
des murs, dans la perspective de voûter l'intérieur. Comme
les autres ossuaires, celui-ci comporte deux étages. On
accède à l'étage supérieur par la porte en arc brisé de l'image 12.
Et à l'étage inférieur par une autre porte accessible
par un passage enterré, aménagé derrière la rampe visible à
droite de la porte principale.
Datation envisagée
pour l'ossuaire de l'église des Saints-Pierre-et-Paul de
Hadersdorf am Kamp : an 850 avec un écart de 200 ans.
L'ossuaire
de Hainburg an der Donau
On retrouve la même architecture d'ossuaire : une entrée à
l'Ouest, une abside semi-circulaire à l'Est, une séparation
en deux étages. À l'intérieur (image
17), la nef et le chœur sont voûtés, mais la
maladresse dans les ajustements de construction fait
envisager que le voûtement est antérieur à la construction
d'origine. L'image 18 représente
l'analyse archéologique d'une sépulture du Haut-Moyen-Âge
découverte à proximité. Ce qui prouve l'ancienneté du lieu.
Datation envisagée
pour l'ossuaire de Hainburg an der Donau : an 850 avec un
écart de 200 ans.
L'ossuaire
de l'église Saint-Guy de Hardegg
Nous ne sommes pas du tout certains que ce monument ait été
à l'origine un ossuaire, ou un tout autre monument à
caractère public. L'absence d'entrée monumentale, d'abside
semi-circulaire et un parement de pierres tout à fait
différent de celui des ossuaires vus précédemment nous font
envisager cette hypothèse. Nous pensons plutôt à une tour de
fortification du XIIIe siècle. Il est possible
qu'ultérieurement, elle ait servi d'ossuaire.
Datation envisagée
pour l'ossuaire de l'église Saint-Guy de Hardegg : an 850
avec un écart de 100 ans.
L'ossuaire
de l'église des Saints-Philippe-et-Jacques de Kühnring
Les images de 22 à 26
permettent d'examiner en premier l'église. Nous pensons que
son plan primitif est celui d'une nerf à trois vaisseaux,
avec trois absides en prolongement. Nous n'avons
malheureusement pas d'image de l'intérieur qui nous permette
de vérifier cette hypothèse. En tout cas, les deux absides
décorées d'arcatures lombardes montrent que l’édifice est
antérieur à l'an 1200.
L'ossuaire (images
de 27 à 30) est conforme au schéma classique. Son
plan est centré, circulaire à deux étages, avec l'entrée
principale surélevée à l'Ouest et une abside semi-circulaire
à l'Ouest. Cette abside est portée par une construction en
encorbellement (image30).
À cause de cela, nous pensons que l'abside est un ajout
ultérieur à la construction primitive. Si elle avait été
prévue dès l'origine, on aurait procédé autrement pour la
construction.
Datation envisagée
pour l'église des Saints-Philippe-et-Jacques de Kühnring :
an 850 avec un écart de 200 ans. Même datation pour son
ossuaire.
L'ossuaire
de l'église Sainte-Marie de Pottenstein
On a bien ici un ossuaire avec une nef à plan circulaire,
une abside semi-circulaire. La construction comporte deux
étages avec un accès pour chaque étage (image
32). Il existe cependant des différences avec les
ossuaires classiques. En premier lieu, le parement des
pierres, beaucoup moins régulier que pour les autres. En
second lieu, l’orientation de l'abside, à 45° par rapport à
la direction Est-Ouest.
Datation envisagée pour
l'ossuaire de l'église Sainte-Marie de Pottenstein : an 850
avec un écart de 100 ans.
L'ossuaire
de l'église Saint-Jean l’Évangéliste de Zwettl
Le site (image 34)
est formé d'un groupe de trois monuments : l'église
paroissiale, la chapelle Saint-Michel, et l'ossuaire.
L'église Saint-Jean l’Évangéliste de Zwettl (images
35 à 37) aurait une nef à trois vaisseaux. Elle est
particulièrement élevée. En fait, le vaisseau central et les
collatéraux ont été surélevés. Nous n'avons malheureusement
pas d'image de l'intérieur de cette nef.
À ses côtés, la chapelle Saint-Michel apparaît comme
néo-romane vue de l'extérieur (image
36). Les vues intérieures (images
38 et 39) montrent que c'est bien une église romane
voûtée à l'époque gothique.
L'ossuaire (images
40, 41 et 42) reproduit le schéma classique : plan
circulaire, entrée à l'Ouest, abside semi-circulaire à
l'Est. Cependant, les images ne nous apprennent pas s'il
existe comme ailleurs deux étages. Une belle fresque datant
probablement du XVIIIe siècle orne la voûte (image 42).
Datation envisagée
pour l'église Saint-Jean l’Évangéliste de Zwettl : an 850
avec un écart de 200 ans. Même datation pour son ossuaire.