L'abbatiale Sainte-Marie de Kemnade  

• Allemagne - Autriche - Suisse    • Article précédent    • Article suivant  
 

Nous n'avons pas visité cette église. Notre étude de cet édifice s'est inspirée de pages d'Internet (ex : Wikipédia) et de l'analyse de galeries d'images issues d'Internet. Nous avons en particulier abondamment consulté le site Internet http : //romanische-schaetze.blogspot.com/ qui a recueilli les images de plusieurs centaines de monuments. Notre site traitant seulement du premier millénaire, nous n'avons conservé que les monuments susceptibles d'appartenir à cette période, mais ce site, dont le nom se traduit en français par « Trésors romans », est beaucoup plus riche en monuments et nous en conseillons la lecture. Certaines images ci-dessous sont extraites de ce site Internet. De plus, nous avons pu identifier un nombre important de monuments grâce au livre Westphalie Romane de la Collecton Zodiaque, écrit par Uwe Lobbedey.

La page du site Internet Wikipédia consacrée à cette église nous apprend ceci :

« L’abbaye de Kemnade sur la Weser a été fondée vers 960 par deux filles du comte Wichmann le Jeune de Billung († 22 septembre 967) : Frederuna († 1025) et Irma, à Kemnade. Le monastère a été nommé d’après la salle chauffée de la chambre des femmes, la caminata. Le nom du village en est dérivé.

Histoire

La première abbesse fut Frederuna. En raison de l’héritage des sœurs, le monastère possédait de grandes richesses
: [...] Les baillis de l’abbaye de Corvey appartenaient à la famille Northeim. En 1143, le dernier Northeim, le comte Siefried IV de Boyneburg, avait imposé l’élection de son frère Henri comme abbé de Corvey et de sa sœur Judith comme abbesse de Kemnade, afin de renforcer sa position de pouvoir et d’influence sur les possessions de l'abbaye de Corvey. Le comte Volmwin II von Schwalenberg avait tenté en vain de nommer sa nièce abbesse. Après la mort de Siegfried en 1144, les droits de bailliage de l’abbaye de Corvey passèrent à Hermann II de Winzenburg. Lorsque le monastère tomba en discrédit sous Judith, le pape la fit expulser par le roi romain Conrad III. En 1147, Conrad III fit don des monastères de Fischbeck et Kemnade à l’abbaye bénédictine de Corvey, et Kemnade devint un établissement monastique en 1168. Après cela, il est resté vide pendant 25 ans. [...]

L’église romane Sainte-Marie, encore existante, encastrée dans un ensemble de maisons à colombages et les vestiges de l’église du village, a été consacrée en 1046. Entre autres choses, le “baron des mensonges” von Münchausen a été enterré dans la crypte familiale de l’église. »


Commentaires

Le texte ci-dessus est intéressant dans la mesure où il nous fait découvrir les relations entre abbayes, évêchés, évêché de Rome, et princes laïcs. Il nous fait comprendre à quel point le temporel et le spirituel pouvaient être liés. Il nous fait aussi comprendre que ce que l'on a appelé la « Querelle des Investitures », qui se serait passée entre les années 1075 et 1122, n'a peut-être pas été un phénomène isolé dans le temps, que de tout temps il y a eu des conflits sur le choix des personnes pour diriger un diocèse ou un monastère.


Datation

Le texte ci-dessus ne propose pas de datation pour ce monument. La seule indication peut être trouvée dans la phrase « L’abbaye de Kemnade sur la Weser a été fondée vers 960 par deux filles du comte Wichmann le Jeune de Billung ». Mais une date de fondation n'est pas forcément une date de construction. Une communauté monastique peut avoir été fondée en remplacement d'une communauté précédente. En conséquence, elle peut profiter de locaux (dont une église) construits auparavant. Inversement, si au moment de sa fondation la communauté était de taille réduite, elle peut se développer au point de décider la construction d'une église nouvelle longtemps après la fondation initiale.

Les images que nous avons de cette église sont celles d'une basilique dotée d'une nef à trois vaisseaux, d'un transept haut et débordant, et d'un chœur à abside semi-circulaire. Les éléments caractéristiques de cet édifice (nef à trois vaisseaux charpentés, piliers de type R0000 à impostes à chanfrein dans toutes les directions, arcs simples reliant les piliers) permettent de le ranger parmi les églises les plus anciennes (consulter les justifications dans le paragraphe « Les évolutions dans l'architecture des monuments du Premier Millénaire » de l'onglet « Datation » de ce site). Une remarque cependant : les arcs et piliers de l'image 5 nous semblent presque neufs. Ont-ils été restaurés ? Et si oui, quel était leur aspect avant restauration ?

Autre remarque : nous pensons qu'il n'y avait pas de transept à l'origine. Il aurait été construit après ainsi que le chœur, vers le XIe siècle.


Datation envisagée pour l'abbatiale Sainte-Marie de Kemnade : an 800 avec un écart de 200 ans.