L'église Sainte-Euphémie de Spolète
La page écrite en italien du site
Internet Wikipedia, relative à cette église, est très
documentée. Nous en conseillons la lecture à toute personne
qui pourrait la visiter. Nous-mêmes n'avons pu le faire, les
images ci-dessous sont extraites d'Internet. Voici des
extraits de cette page, obtenus de l'italien par un
traducteur automatique, traduction éventuellement corrigée
par nos soins :
«
Histoire : Il est
difficile d’identifier la période de construction de la
basilique. À cet égard, les historiens n’ont pas atteint
une position unanime. Des fragments artistiques et de
nombreux chapiteaux sculptés dans l'art non médiéval
pourraient faire penser à son existence dès les temps
antérieurs, mais il est important de garder à l’esprit que
des vestiges de monuments anciens étaient fréquemment
utilisés pour construire de nouveaux bâtiments.
Les informations les plus anciennes remontent au X e
siècle, lorsque Spolète était encore la capitale d’un
puissant duché. Elles sont contenues dans un document
écrit par un moine, Giovanni di Montecassino, intitulé “La
Passion de San Giovanni”.
Auparavant, la zone était probablement occupée par la
résidence des ducs lombards, qui comprenait également la
chapelle du palais. À celle-ci, construite en l’honneur de
Sainte-Euphémie, Vierge et Martyre, fut ajouté un
monastère de religieuses bénédictines fondé par l'abbesse
Gunderada, peut-être d’origine germanique.
Vers l’an 980, sous le règne d'Otton II de Saxe, la
religieuse découvrit à Spolète le corps du saint évêque de
Spolète, Jean II (évêque de 492 à 546, année présumée de
sa mort), martyrisé sous les Goths commandés par Totila,
et en ordonna le transfert à l’intérieur de l’église.
Après cet événement, la basilique a pris le nom de
Saint-Jean, nom qu’elle a conservé jusqu’au XV e
siècle.
Quelques années plus tard, Berta, l'abbesse ayant succédé
à Gunderada, commanda à Giovanni di Montecassino,
hagiographe, une Vie de Saint Jean, afin de diffuser les
prodiges et les miracles qui ont eu lieu dans l’église.
Après sa traduction, cet écrit, intitulé Passion
de Saint Jean,
constitue précisément la première documentation relative à
l’église et au monastère.
Une copie figure dans un texte de 1911 de Fausti Luigi.
Celui-ci met en doute la véracité des faits qui y sont
racontés, et soutient que de nombreux historiens ont été
induits en erreur par ce document et qu’un tas d'erreurs
ont surgi, qui ont déformé les informations sur les
origines du monastère et de l'église, créant une confusion
entre les VII e et X e siècles,
entre la dévastation opérée à Spolète par les Goths en 546
et celle opérée par les Sarrasins en 881.
Selon un document reproduit dans une fresque du palais des
évêques en 1017, l’empereur Henri II céda le monastère à
Acodo, comte et peut-être même prélat, à la demande de
l’archevêque Eribert de Cologne. Mais ce document a
également soulevé parmi les historiens de multiples doutes
d’authenticité. Quoi qu’il en soit, un transfert de
propriété et une destination d’utilisation différente ont
marqué la fermeture du monastère.
Quelques années plus tard, à l’occasion des travaux
d’agrandissement de la cathédrale, les évêques ont dû
abandonner leur résidence, alors placée derrière le Duomo,
et s’installer dans les locaux du monastère qui a subi
d’importantes extensions et transformations pour devenir
palais épiscopal. [...]
Description : Sa
forme artistique et architecturale actuelle remonte aux X
e ou XI e siècles, lorsque, à Spolète,
des maîtres tailleurs de pierre travaillaient sous
l’influence de collègues lombards (maîtres comasques),
alliant les formes du roman de Spolète à l’expérience
architecturale lombarde. »
Le texte ci-dessus est long et, malgré ce, imprécis quant à
la datation de cette église. Ainsi, par exemple il nous
parle de Fauto Luigi qui « met
en doute la véracité des faits qui y sont racontés, et
soutient que de nombreux historiens ont été induits en
erreur par ce document et qu’un tas d'erreurs ont surgi,
qui ont déformé les informations sur les origines du
monastère et de l'église », mais ne nous dit pas
quelles sont les erreurs commises par ces historiens. De
toute façon, nous répétons sans cesse que la datation par
l'utilisation exclusive des documents écrits d'époque ne
mène à rien. La très grande majorité de ces documents ne
témoignent que de l'existence de l'édifice à une date donnée
et non de la construction de l'église à cette date. Dans le
cas présent, un texte daté des environs de l'an 980 témoigne
de l'existence d'une abbaye de moniales (donc de l'abbatiale
de cette abbaye) à cette date. Nous pensons que le camp des
historiens s'est divisé en deux. Pour un des deux camps,
puisque l'église est citée en l'an 980, l'abbaye date du Xe
siècle. L'hypothèse qu'elle date du IXe ou du
VIIIe siècle, ou plus avant encore, n'est pas
envisagée. Pour l'autre camp, il est absolument impossible
que cette église soit antérieure à l'an mille. Et donc elle
est du XIe siècle.
Nous allons étudier l’architecture de
cette église.
La façade Ouest (image 1)
est bâtie sur le modèle des façades des basiliques
paléochrétiennes. Cependant,, la porte semble être romane.
On remarque que cette façade est décorée d'arcatures
lombardes. Il en est de même pour les absides du chevet et
le mur gouttereau Sud (image
2).
Les images
suivantes de 3 à 8
font apparaître un modèle d'église très peu répandu dans
l'art préroman, les églises à tribune. Ce sont des églises à
nef à trois vaisseaux dotées de deux étages d'arcades. Nous
en avons étudié une autre pas très loin de Spolète,
l'abbatiale Santa Maria de Piè di Chienti. dans les Marches.
Nous pensons que grâce à ces deux églises, nous pouvons
reconstituer le modèle primitif de chacune d'entre elles.
Notons d'abord que l'église de Piè di Chienti n'est pas
voûtée mais charpentée. Nous pensons qu'il en était de même
pour la nef primitive de Santa Eufemia. En effet, la
couverture du vaisseau principal en croisée d'ogives est
selon nous postérieure aux arcs en plein cintre reliant les
piliers de la nef et des tribunes. Les croisées d'ogives
sont lancées sur deux travées consécutives. À remarquer les
différences entre les piliers. On a un système de piliers
que nous appelons mixte : il y a alternance de piliers
cylindriques de type C0000
et rectangulaires de type R0101.
Nous pensons que, primitivement il y avait alternance de
piliers C0000 et R0000. Mais, afin de
voûter les vaisseaux de la nef, on a plaqué contre les
piliers R0000, du
côté des vaisseaux, de massives colonnes demi-cylindriques.
Ces colonnes ont porté des arcs doubleaux qui, à leur tour
ont porté les croisées d'ogives. À noter qu'à Santa Maria de
Piè di Chienti, il n'y a pas cette alternance de colonnes et
de piliers, mais que des colonnes cylindriques.
Lors de notre analyse de Santa Maria de Piè di Chienti, nous
avions été réservés en ce qui concerne le chevet à
déambulatoire et chapelles rayonnantes. Nous pensions qu'il
pouvait être plus tardif. Dans le cas présent, le chevet est
selon nous contemporain de la nef. Ce chevet est vraiment
très intéressant. Examinons de plus près l'image
2. À
première vue, l'image donne l'impression d'être désordonnée.
On repère facilement les trois absides et les fenêtres de
ces absides qui ne sont pas toutes à la même hauteur. Mais
regardons de plus près ces fenêtres, on y voit quatre étages
de fenêtres : en bas les fenêtres des absides latérales;
au-dessus, les fenêtres de l'abside centrale; au-dessus
encore, les fenêtres des absides situées dans le
prolongement des tribunes; et enfin l'oculus de l'abside
centrale. Nous voyons dans cette disposition à présent
estimée parfaitement ordonnée, une volonté liturgique. Le
vaisseau central est destiné aux célébrations communes,
chacune des absides à des célébrations particulières. Sans
doute que celles du dessous servaient au culte des reliques
de saint (dont San Giovanni).
Datation
Certains éléments caractéristiques de cette église, comme
les arcs simples joignant les piliers, l'absence de
transept, et, éventuellement, les chapiteaux (mais nous
avons de la difficulté à les discerner) font penser à une
datation antérieure à l'an 900. A contrario, d'autres
éléments comme les piliers mixtes, la hauteur de la nef,
font envisager une datation plus tardive. En conséquence, la
datation que nous estimons pour l'église Sainte-Euphémie de
Spolète est l'an 900 avec un écart de 75 ans.