L'église Saint-Sauveur du Rozier 

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L'ancienneté de cet édifice n'apparaît pas au premier abord. En effet, si on examine superficiellement le chevet (image 1), on remarque immédiatement les grandes fenêtres encadrées par des colonnettes. Ces fenêtres sont manifestement romanes. Nous les datons du XIIesiècle. Au-dessus de ces fenêtres et les protégeant, on peut voir de grands arcs. On constate sur l'image 1 qu'une des fenêtres est décentrée. Le plan de l'image 2 révèle une nef à 3 vaisseaux avec trois absides en prolongement. La nef est dépourvue du transept. Dans notre étude sur la datation des édifices, à la page consacrée à l'évolution des plans des églises, nous avons révélé que ce type de plan était très répandu, qu'il avait probablement été utilisé pendant plusieurs siècles précédant l'an 1000.

À cela s'ajoute l'examen de la nef. Le vaisseau central est porté par de grosses colonnes cylindriques (de type C0000). On constate que la vaisseau central est voûté en plein cintre sans support de doubleaux (images 4 et 7). Les collatéraux (images 5 et 6) sont quant à eux voûtés en quart-de-rond. Toujours sans doubleaux.


Mais c'est surtout l'arc triomphal qui se révèle intéressant : il est nettement outrepassé (images 8 et 9). À cela il faut ajouter que cet arc triomphal est porté par des colonnes cylindriques montées sur des bahuts rectangulaires (images 10 et 11). La remarque semble anodine. Elle est pourtant essentielle. En effet, à l'époque romane, les colonnes adossées aux murs sont demi-cylindriques : cet arc n'est pas roman mais préroman, peut-être wisigothique.


Datation envisagée pour l'église Saint-Sauveur du Rozier : an 700 avec un écart de 200 ans.