La piève Santa Maria Assunta de Loppia di Sotto
Nous n'avons pas visité cette église. La
plupart des images de cette page sont extraites de galeries
d'Internet.
La page du site Internet Wikipédia consacrée à cette église
nous apprend ceci (extraits) :
« Histoire
L’église, documentée dès 764, puis en l'an 845, était
alors incluse dans la juridiction des Rolandinghi qui
avaient leur siège à l’église (voir ci dessous). En
1058, la comtesse Béatrice de Canossa la reconstruisit
dans sa forme romane et dans sa taille actuelle, à
l’exception de la rénovation effectuée au XVIe
siècle, après une période d’abandon.
Les
Rolandinghi
Les
Rolandinghi (parfois aussi appelés Orlandinghi) étaient
l'une des familles nobles, d'origine lombarde, attestées
dès l'époque carolingienne, qui dominèrent divers
territoires de l'actuelle province de Lucques et les
offices de l'archidiocèse de Lucques entre le XIe
et le XIIIe siècles.
Le
nom de Rolandinghi indique l’une des familles les plus
importantes de l'aristocratie “moyenne” de Lucques qui a
réussi à établir une aristocratie puissante entre le Xe
et le XIIe siècles. À partir des archives, il
est possible de retracer l’origine de la famille avec un
personnage appelé Cristiano, actif en Toscane, et surtout
à Lucques, au milieu du IXe siècle. Il avait un
fils, Rodilando, que nous connaissons par les archives,
attesté également à Lucques, à l’époque des évêques
Bérenger Ier (837-843) et Ambroise (843-852),
qui était bien intégré dans les rangs de “l’élite
diocésaine”, un groupe de nobles de la ville suivant
l’évêque. [...]
Rodilando
eut trois fils, Adalfrido, Rodilando II et Lamberto,
protagonistes de la vie politique de Lucques à l’époque
carolingienne. [...]
Lamberto
a eu deux fils dont sont issus de deux groupes familiaux
importants dans l’histoire de la campagne des provinces
actuelles de Lucques et de Pise. Le premier fils,
Rodilando III, hérita des possessions de la vallée du
Serchi. [...] De Rodilando III est né le groupe parental
connu sous le nom de Rolandinghi. [...]
À
partir de la fin du Xe siècle et des décennies
centrales du XIe siècle, les possessions des
fils de Rodilando III se sont étendues dans la Garlagnana
moyenne à partir du noyau principal situé près de l'église
paroissiale de Santa Maria a Loppia à Barga appelée
domus Rolandinghorum de
Loppia (maison des Rolandinghi de Loppia). [...]
Extérieur
Déjà à l'extérieur, l'édifice révèle sa structure à trois
nefs avec un transept très saillant et une abside
semi-circulaire, en partie non originale, attribuable au
XIIe siècle. La façade est ponctuée dans la
partie inférieure par une série d'arcs aveugles qui se
répètent également dans le chevet de l'abside, motif
typique du style roman pisan-lucquois. Sur le côté gauche
de l'édifice, se dresse le clocher du XVe
siècle, avec trois étages superposés de fenêtres à
meneaux. Outre l'autel doré et sculpté datant du XVIIe
siècle, l'église conserve quelques peintures du XVIIe
siècle.
Intérieur
L'intérieur présente trois nefs divisées par des piliers
soutenant des arcs, tous deux peints avec un plâtre
qui fait allusion au dichromatisme noir et blanc répandu
dans la région de Lucques (images
de 7 à 9).
Au bout des nefs, trois chapelles semi-circulaires
contiennent autant d'autels. [...] »
Nos commentaire sur ces
textes
Tout comme nous l'avons vu dans les pages précédentes, les
pièves seraient des églises de paroisses relativement
importantes créées dans des temps très anciens. On a la date
de 764 pour celle-ci mais elle et ses semblables pourraient
être plus anciennes de plusieurs siècles. Il y a là quelque
chose de paradoxal. En effet, il est légitime de penser que
ces églises, mères de paroisses importantes, se situent, à
quelques exceptions près, au centre d'agglomérations aussi
importantes. Or il n'en est rien, bon nombre de celles que
nous avons rencontrées jusqu'à présent se situent comme ici
dans des hameaux isolés, à l'écart d'agglomérations plus
grandes (images 1 et 2).
Notre étude étant superficielle, nous ne connaissons pas les
localisations de toutes les pièves. Nous pensons qu'il est
possible que cette localisation dans des lieux isolés
pourrait être volontaire. En fait, nous avons fait une
observation avec les nécropoles dites mérovingiennes qui se
trouvent aussi dans des endroits relativement isolés. Il est
possible que, tout comme les constructeurs des nécropoles
mérovingiennes étaient probablement des peuples barbares
fédérés des romains à qui il était interdit de construire
des fortifications, il devait en être de même pour les
pièves, paroisses des barbares. Il ne s'agit là que d'une
hypothèse qu'il faudrait vérifier par des analyses plus
détaillées que celle-ci.
Cette hypothèse est en partie confirmée dans le cas présent
: la famille des Rolandinghi qui était, si ce n'est
propriétaire des lieux, du moins administratrice de la
paroisse, était d'origine lombarde, installée avant l'an
764. On rappelle que le peuple lombard était un peuple
barbare. Ce peuple a certainement eu plus un rôle de
protecteur que d'envahisseur vis-à-vis des populations
urbaines latinisées de la Toscane.
Analyse de l'architecture
de l'édifice
On constate tout d'abord des différences d'appareil de
maçonnerie sur la façade Ouest (image
3) et plus particulièrement sur le chevet (image
6). Ce qui prouve qu'il y a eu plusieurs étapes de
travaux. Notons aussi la présence d'arcatures lombardes
caractéristiques d'un premier art roman sur le fronton de la
façade Ouest (image 3).
Par son aspect extérieur (image
4) vérifié par l'examen de l'intérieur (images
7 et 8), la nef de cette église présente toutes les
caractéristiques d'une basilique directement héritée des
basiliques de l'antiquité tardive : nef à trois vaisseaux
charpentés, vaisseau principal surhaussé par rapport aux
collatéraux (ce qui permet l'ouverture de fenêtres
supérieures permettant d'éclairer la nef), abside unique,
piliers rectangulaires de type R0000.
Tous ces éléments caractéristiques permettent d'envisager
une grande ancienneté. Seule ombre au tableau : l'existence
d'un transept haut et débordant. Mais ce transept pourrait
avoir été introduit durant la période romane sur la travée
de nef la plus proche du sanctuaire.
Par ailleurs, la polychromie des piliers (images
7 et 8) pourrait faire croire que ceux-ci ont été
construits durant le XIIe siècle en s'inspirant
du style roman vu à Sienne. Mais cette polychromie est
peinte et l'examen des piliers non peints montrent qu'ils
ont été construits avec de gros blocs soigneusement équarris
(analogie avec ceux de Saint-Aphrodise de Béziers, église de
référence, estimée antérieure à l'an 1000).
Datation
envisagée pour la piève Santa Maria Assunta de
Loppia di Sotto : an 750 avec un écart de 150 ans.