La piève San Lazzaro de Lucardo
Nous n'avons pas visité cette église. La
plupart des images de cette page sont extraites de galeries
recueillies sur Internet.
La page du site Internet Wikipédia consacrée à la localité
de Lucardo et son château nous apprend ceci (extraits) :
« Histoire
[…] Lucardo
existait déjà à l'époque lombarde lorsqu’il administrait
un territoire qui s’étendait non seulement sur les vallées
de la Virginio et de l’Agliena, mais aussi sur le Val di
Pesa et le Val de Greve. D’après un document conservé dans
l'abbaye de Nonantol, il semble que Lucardo appartenait à
cette abbaye. La copie de l’acte de donation a été
retrouvée parmi les codex Nonantolani de Ludovico Antoni
Muratori. La donation a été faite par Charlemagne et le
duc lombard Norbert. Le document montre que : “Charles,
roi des Francs, des Lombards et des Saxons et avec lui le
duc Norbert offrent au vénérable monastère des SS.
Apostoli et S. Silvestro à Nonantola tous leurs tribunaux
et juridictions dans les comtés de Fiesole, Pistoja,
Lucardo, Lucques, Pise et Sienne.”
Le document a également été publié et jugé authentique par
Giovanni Lami et Girolamo Tiraboschi. Aujourd’hui, le
document est considéré comme un faux.
Le château de Lucardo apparaît également mentionné dans
des documents datant des VIIIe, Xe
et XIe siècles. Le document le plus ancien est
une membrane en parchemin appartenant au monastère de San
Bartolomeo à Pistoia, dans lequel le fondateur du
monastère, Gaidoaldo, médecin du roi lombard Desidérius,
attribue comme dot au couvent une cour située à Lucardo.
Le document est daté de 775. »
Dans le même site Internet Wikipédia, une autre page est
consacrée à la piève San Lazzaro (extraits) : «
L’église paroissiale de San Lazzaro est mentionnée dans
des documents datant du Xe siècle comme
recensement de l’évêque de Florence. Dans un document
conservé à l'abbaye de Passignano et datant de 987, il
apparaît que l’église était alors dédiée à San Leonardo,
une dédicace qu’elle n’a pas conservé. »
Nos commentaires sur ces
textes
On retrouve ce que nous avons observé dans les pages
précédentes : d'une part, l'importance de l'église durant le
premier millénaire (c'est le siège d'une paroisse de grande
étendue), et une possession par les lombards. Mais, d'autre
part, le caractère isolé de cette église apparent sur l'image 1.
Cette église aurait dû normalement être, au premier
millénaire, au centre d'une grande agglomération qui aurait
subsisté jusqu'à nos jours. Or elle ne l'est pas. Il est
certes possible que depuis, cette agglomération ait disparu.
Mais le cas serait exceptionnel. Or, on retrouve le même
phénomène pour beaucoup d'autres pièves : des églises
importantes situées en pleine nature. Il y a là quelque
chose de surprenant sur lequel il faudrait rechercher des
explications.
Analyse de l'architecture
de l'édifice
L'église a un plan basilical hérité de celui des basiliques
paléochrétiennes. Ces dernières églises ont, en général, une
nef à 3 (parfois 5) vaisseaux tous charpentés, le vaisseau
central étant surhaussé par rapport aux vaisseaux latéraux.
Le vaisseau central est prolongé par une abside
semi-circulaire. Il est porté par des colonnes cylindriques
monolithes. Mais ce, pour les plus anciennes. Il n'y a pas
de transept. Souvent un atrium est disposé à l'Ouest.
Concernant la présente église, on observe des similitudes
importantes avec le modèle antique. Mais aussi quelques
différences.
Tout d'abord, le plan de l'image
4 révèle que si le vaisseau principal est
charpenté (voir aussi l'image
7), les collatéraux sont voûtés d’arêtes (voir
aussi l'image 8).
Cependant, le texte suivant extrait du livre Toscane
Romane de I. Moretti et R. Stepani nous apporte
l'information suivante : «
La couverture de la nef centrale est faite d'une charpente
apparente ; mais les nefs latérales sont couvertes de
voûtes d'arêtes qui retombent sur des pilastres adossés
aux murs gouttereaux et aux piliers de la nef centrale. Un
tel mode de couverture, même s'il a peut-être été prévu
dès l'origine, fut utilisé en un second temps, comme le
montrent ces mêmes pilastres - presque tous en brique et
non en pierre - et les voûtes visiblement plus tardives.
». Nous déduisons donc de ce discours qu'à l'origine, les
trois vaisseaux étaient charpentés.
Il existe une autre différence ! Le plan est celui d'une nef
à trois vaisseaux avec trois absides en prolongement de
chacun des vaisseaux. Nous estimons que ce plan est
postérieur à celui des basiliques primitives décrit
ci-dessus (une seule abside en prolongement du vaisseau
central). Mais il est antérieur à celui des églises dotées
d'un transept. Et il est très fréquent. Ce qui fait
envisager qu'il a été utilisé pendant plusieurs siècles. Il
aurait donc été conçu au cours du premier millénaire.
Nous constatons sur l'image
8 une autre différence avec le modèle de base. Les
arcs reliant les piliers apparaissent plus évolués,
peut-être à double rouleau.
Les arcatures qui ornent le chevet (image
6) sont un peu différentes des arcatures lombardes
mais proches d'elles ; elles ont peut-être été installées
plus tardivement au cours de la période romane.
Il y avait une crypte semi-enterrée (image
9). Il en reste trois absides semi-circulaires côté
Ouest. Nous ignorons pour quelle raison celle du milieu est
plus petite que les deux autres alors que d'habitude c'est
la plus grande.
Datation
envisagée pour la piève San Lazzaro de Lucardo : an
850 avec un écart de 150 ans.