La piève San Marco de Rigoli  

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Nous n'avons pas visité cette église. Les images de cette page ont été recueillies sur Internet.

La page du site Internet Wikipédia consacrée à cette église nous apprend ceci :

« Histoire et description

Les premières attestations certaines de l'église paroissiale dans la communauté de "Rigoli et Corliano" remontent au XIe siècle. Avec un plan basilical marqué par des piliers et trois absides, l'édifice présente les caractéristiques de l'architecture du XIe siècle, plus évidentes dans l'abside, où les arcs aveugles de couronnement reposent sur des corbeaux. Il est possible que l'intérieur et la façade soient légèrement plus tardifs, peut-être dès le XIIe siècle. La preuve de la construction du Haut Moyen-Âge se trouve dans les fonts baptismaux, œuvre de production lombarde des VIIIe-IXe siècles.
[...] »


Analyse de l'architecture

L'auteur du texte ci-dessus émet l'hypothèse selon laquelle le chevet (image 4) pourrait être plus ancien que la nef (image 5). Nous pensons que cette idée correspond au raisonnement logique consistant à dire que le chœur, essentiel pour les célébrations liturgiques, doit être construit avant la nef qui lui est secondaire. Nous combattons cette idée car nous avons constaté que dans bien des cas, c'était le contraire. Il faut en effet bien comprendre que, hormis le cas particulier des très petits oratoires, le chœur et la nef sont construits en même temps lors de la première construction. Tout comme il ne peut pas y avoir d'église sans sanctuaire, il ne peut pas y avoir d'église sans fidèle et donc sans nef. Par contre, au bout d'un certain temps, lorsque les finances sont revenues, qu'est-ce qu'on change en premier ? Le chœur ! Ce qui fait que les chœurs sont en général plus décorés et d'aspect plus récents que les nefs. Dans le cas présent, le chœur, décoré d'arcatures lombardes (c'est ce que veut sans doute dire l'expression « arcs aveugles de couronnement (qui) reposent sur des corbeaux ») de deuxième génération, expose un parement bicolore qui doit être le résultat de plusieurs campagnes de travaux.

Les divers éléments caractéristiques de cette église (nef à trois vaisseaux charpentés avec vaisseau central surhaussé par rapport aux collatéraux, arcs en plein cintre à un seul rouleau, absence de transept) permettent de la ranger parmi les édifices à plan basilical directement issus des premières basiliques chrétiennes. Il est donc légitime d'envisager que cette église puisse être très ancienne. Il faut néanmoins nuancer cette description. Les basiliques paléochrétiennes avaient une seule abside. Ici, il y en a trois dans le prolongement des vaisseaux de la nef. De plus, dans les basiliques paléochrétiennes, le vaisseau central était porté par des colonnes cylindriques monolithes. Ici ce sont des piliers rectangulaires de type R0000.

Les fonts baptismaux (images 8 et 9) sont de grande taille et à plan carré. La forme est assez rare mais on la trouve en d'autres endroits en Europe. Ce qui est un peu surprenant est le décor formé d'une croix pattée. À l'intérieur des quadrants délimités par les branches de la croix, on peut voir des spirales mais aussi des sortes de fleurs de lys. Nous pensons que, durant le premier millénaire, le motif en fleur de lys a pu avoir un caractère symbolique important chez les peuples nordiques. On le retrouve en particulier sur certaines stèles discoïdales.


Datation envisagée pour la piève San Marco de Rigoli : an 900 avec un écart de 100 ans.