L'église Saint-Paul et la chapelle Sainte-Agathe de Ripa d'Arno
Dans cette page, nous étudierons les deux monuments suivants de Ripa d'Arno que nous n'avons pas visités : l'église Saint-Paul et la chapelle Sainte-Agathe. Les images de cette page sont extraites de galeries d'Internet.
L'église
Saint-Paul de Ripa d'Arno
La page du site Internet Wikipédia consacrée à cette église
nous apprend ceci (extraits) :
« Histoire
Compté parmi les chefs-d’œuvre de l'art roman pisan,
l'édifice a été fondé avant l'an 1000 ? au IXe
ou Xe siècle ? et est attesté à partir de 1032.
Il appartenait aux moines de Saint Benoît et de 1092 à
1409, il fut le siège des moines de Vallombreuse.
Dans la première moitié du XIIe siècle,
l’église a été agrandie dans des formes similaires au
Duomo contemporain, et en 1149, l’église a été consacrée
par le pape Eugène III. La .façade a été construite entre
1148 et 1165, bien qu’elle n’ait été achevée qu’au XIVe
siècle.
Lors de la construction de la cathédrale, la faculté
d’exercer le culte et les fonctions publiques lors des
grandes solennités à San Paolo a Ripa d’Arno a été
accordée.
À la fin du XIIe siècle, les salles monastiques
sont achevées, articulées autour de deux cloîtres, l’un
adossé au côté sud et l’autre derrière l’abside, ainsi que
la chapelle de Sainte-Agathe. Cette dernière est la seule
chose qui reste après les dégâts causés par les
bombardements de la Seconde Guerre mondiale, après
lesquels le cloître a été définitivement démoli, ainsi que
le clocher. Les revêtements en marbre de la façade nord et
du bras latéral gauche du transept peuvent être attribués
au milieu du XIIIe siècle. [...]
À
l'intérieur : sarcophage romain du IVe siècle
avec l’effigie au centre des deux épouses enterrées là et
réutilisé comme tombeau médiéval pour enterrer Burgundius,
un juriste bien connu de l’époque (image
10)» .
Commentaires divers
Ce que nous dit le texte ci-dessus, « La
.façade a été construite entre 1148 et 1165,... »,
peut être vérifié sur l'image
3. La
différence entre les parements des deux façades, Sud à
droite et Ouest à gauche, y est évidente. Et on est forcé
d'en déduire qu'il y a eu deux périodes de constructions.
Cependant, cela ne prouve pas l'exactitude des dates, 1148,
1165, avec un achèvement au XIVe siècle. Comment
ces dates ont-elles été déterminées ?
Toujours est-il que, par leur décor dit « romano-pisan » ,
la façade Ouest (image 2)
et le croisillon Nord du transept (images
4 et 5), sont très probablement postérieurs au
reste de l'église. Ils peuvent être attribués à un art roman
tardif. Si elles devaient être confirmées, les dates de
1148-1165 seraient celles de ce décor. Ce qui permettrait de
dater beaucoup d'autres réalisations de l'art romano-pisan.
Cette église présente divers éléments
caractéristiques d'édifices à plan basilical directement
issus des premières basiliques chrétiennes (nef à trois
vaisseaux charpentés avec vaisseau central surhaussé par
rapport aux collatéraux, colonnes cylindriques monolithes,
chapiteaux proches du modèle corinthien, abside unique). Par
contre, d'autres éléments s'écartent nettement de ce modèle.
Il en est ainsi de l'existence d'un transept avec une tour
de croisée du transept. Cependant, nous avons vu que dans
bien des cas, un transept a pu être créé à l'intérieur d'une
nef préexistante. Ici, le style architectural, le fait que
ce soit un transept bas (le faîte du toit du croisillon Sud
est plus bas que celui du toit de la nef ; voir l'image
3) et le décor romano-pisan, militent en faveur de
cette dernière hypothèse.
L'autre objection au modèle basilical paléochrétien semble
devoir être prise en considération. C'est le fait que les
arcs reliant les piliers ne sont pas en plein cintre mais
légèrement brisés. Nous avouons notre perplexité. Car nous
pensons que l'arc brisé (qui selon nous n'est pas
représentatif du style gothique) a été créé durant la
période, aux alentours de l'an mille. Le problème est donc
là : le modèle est celui d'une basilique paléochrétienne
(aux alentours de l'an 500), avec des arcs brisés (aux
alentours de l'an 1000). Soit un écart de 500 ans entre les
deux évaluations. C'est beaucoup trop ! Une hypothèse :
qu'il y ait eu à un moment donné une réfection de l'espace
intérieur avec remplacement des arcs.
Cette réfection, on la devine avec l'examen de l'image
9. Le chapiteau apparaît roman. En fait, selon
nous, il est moderne, à plus forte raison le tailloir qui le
surmonte.
Image 10 :
Sarcophage romain à strigiles.
Datation envisagée pour
l'église Saint-Paul de Ripa d'Arno : an 900 avec un écart de
150 ans.
La
chapelle Sainte-Agathe de Ripa d'Arno
C'est tout à fait par hasard, en examinant les images de
l'église Saint-Paul que nous avons découvert cette petite
chapelle presque occultée par l'église Saint-Paul (images
5 et 11).
Cette chapelle soulève quelques petits mystères liés à son
plan parfaitement centré et hexagonal.
Il est très rare d'avoir un édifice parfaitement centré.
Pour la plupart des édifices à plan centré, le caractère «
centré » est modifié par un porche d'entrée côté Ouest, et
(ou) une abside côté Est. Ici ce n'est pas le cas. À
l'intérieur, il y a bien un chœur (image
12) mais il n'est pas proéminent sur la structure.
Un autre mystère réside dans son affectation. En effet, il
existe d'autres édifices à plan centré. Mais ce sont des
baptistères comme dans le Piémont italien, ou des ossuaires
comme en Autriche.
Nous envisageons que ces édifices (hormis les ossuaires de
petite dimension de l'Europe de l'Est) pourraient relever
d'un même modèle : les édifices à plan centré avec un noyau
central et un déambulatoire circulaire autour de ce noyau
central. Certains édifices auraient conservé le modèle
(baptistères du Piémont). Pour d'autres, le noyau central
aurait été supprimé et les murs extérieurs conservés (grands
baptistères de Toscane). Pour d'autres encore, c'est le
déambulatoire extérieur qui aurait été supprimé et on
n'aurait conservé que le noyau central. Ce serait le cas de
Sainte-Agathe. Mais il ne s'agit là que d'une hypothèse.
Datation
envisagée pour la chapelle Sainte-Agathe de Ripa
d'Arno : an 900 avec un écart de 150 ans.