La piève San Pietro di Romena à Pratovecchio
Nous n'avons pas visité cette église.
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La page du site Internet Wikipédia consacrée à cette église
nous apprend ceci :
«
Histoire
L’église paroissiale actuelle de Romena a été construite
au milieu du XIIe siècle sur une ancienne
église à trois absides datant du VIIIe siècle,
dont les vestiges sont visibles sous le presbytère.
Les légendes populaires attribuent à la duchesse Mathilde
de Toscane un rôle dans la fondation de l’édifice.
Dévasté par un glissement de terrain causé par un fossé
sous-jacent en 1678, qui l’a privé des deux premières
travées, et par un tremblement de terre ultérieur en 1729
qui a causé d’autres dommages graves à la façade, à
l’abside qui a été fendue par une profonde fissure, et
dans le clocher qui est resté abaissé depuis lors,
aujourd’hui, après de nombreuses restaurations, il
apparaît comme l’un des édifices romans les plus
intéressants du Casentino.
Description
La façade est simple et rustique et a été faite de pierres
de taille avec le clocher à gauche. L’abside est
monumentale et présente deux ordres d’arcs et d’ouvertures
composés d’une fenêtre à trois lancettes et de deux
fenêtres à meneaux.
À l'intérieur, elle présente trois nefs et cinq travées
sur des colonnes monolithiques en pierre et enrichies par
les motifs décoratifs des chapiteaux feuillagés. Le
plafond présente des fermes apparentes et comporte
également un presbytère surélevé. Le sol est sur
différents niveaux.
Les caractères décoratifs des chapiteaux sont nombreux,
allant d’éléments géométriques et végétaux stylisés à des
représentations humaines et zoomorphes, toujours mises en
œuvre avec une grande intensité expressive. Dans deux
chapiteaux de la nef gauche, nous nous souvenons du nom du
donneur d'ordre, le curé de la paroisse Alberico, et de la
date avec la clarification TEMPORE FAMIS MCLII (en
temps de famine 1152). Dans
les deux sont sculptés les quatre évangélistes avec les
inscriptions Quaecumque solveris super terram et
ALBERICUS PLEB. FECIT HOC OPUS.
À
droite de l’édifice, se trouve le baptistère, couvert
d’une voûte croisée d’ogives et appartenant à la fin de
l'époque romane. Pour des raisons de sécurité, toutes les
œuvres d’art qui l’ornaient autrefois ont été retirées de
l’église. »
Commentaires divers
Cette église est une piève, c'est-à-dire une église d'une
grande paroisse, isolée dans la Toscane comme beaucoup
d'autres étudiées précédemment (image
1).
Les divers éléments caractéristiques de cette église (nef à
trois vaisseaux charpentés avec vaisseau central surhaussé
par rapport aux collatéraux, colonnes cylindriques
monolithes, arcs en plein cintre à un seul rouleau, abside
unique, absence de transept) permettent de la ranger parmi
les édifices à plan basilical directement issus des
premières basiliques chrétiennes. Il est donc légitime
d'envisager que cette église puisse être très ancienne.
Quelques éléments viennent cependant tempérer ce point de
vue. Il y a d'abord le chevet dont le décor d'arcatures est
typiquement roman. Il pourrait dater du XIIe
siècle. Mais ce décor pourrait être un simple plaquage sur
une structure plus ancienne. Il y a ensuite les chapiteaux
de la nef. Dans les structures les plus anciennes, les
chapiteaux sont hérités des modèles hellénistiques ou
romains. Ce sont en général des chapiteaux corinthiens. Ici
les chapiteaux ne sont pas corinthiens. Ce sont
principalement des chapiteaux à crochets. D'autres sont
historiés (images 8 et 9).
Deux cas sont possibles : soit cette église est plus récente
que ce qu'on imaginait. Soit elle est ancienne mais il y a
eu au cours du temps des remplacements de colonnes ou de
chapiteaux. Cette dernière hypothèse est crédible compte
tenu des dommages qu'elle a subis au cours du temps : un
glissement de terrain, un tremblement de terre … et tous
ceux dont on n'a pas eu connaissance.
Les chapiteaux
Le texte ci-dessus parle de deux chapiteaux qui portent la
date de 1152. Nous serions tentés d'en déduire la date de
construction de l'église. Mais ce peut être tout autre
chose. Comme, par exemple, la date de fabrication du
chapiteau.
Image 8 : Ce
chapiteau présente un décor archaïque, selon nous nettement
antérieur à la date de 1152. Sur les angles, un orant porte
une jupe plissée, sorte de kilt. Entre deux orants
successifs, on peut voir un oiseau aux ailes déployées. Mais
il a une tête humaine. Est-ce la représentation d'un ange ?
Image 9 : Le
texte ci-dessus parle de deux chapiteaux représentant les
quatre évangélistes. Nous en avons ici deux : dans la partie
inférieure, un quadrupède ailé portant un livre : le
taureau, symbole de Luc, ou le lion, symbole de Marc.
Au-dessus, l'homme ailé, symbole de Mathieu.
Datation
envisagée pour la piève San Pietro di Romena à
Pratovecchio : an 950 avec un écart de 100 ans.