La basilique Sint-Servaasbasiliek de Maastricht (Limburg/Pays-Bas)
Les images ci-dessous sont extraites
d'Internet car nous n'avons pas visité cette basilique.
Selon Madame Ava van Deijk, auteure du livre Pays-Bas
romans de la Collection Zodiaque
(extraits) : « Les
fouilles effectuées de 1981 à 1989 dans l'église et ses
environs immédiats ont apporté de nombreux renseignements
nouveaux sur l'histoire de la construction. Les résultats
ont permis de mieux imaginer et de dater d'une façon assez
précise les édifices qui ont précédé l'église actuelle.
Comme
nous l'avons dit, nous savons déjà que l'église doit son
existence au fait que Saint Servais, évêque de Tongres,
mourut à Maastricht vers 384 et y fut enterré dans un
cimetière paléochrétien proche des murs du
castellum. C'est
sur l'emplacement de ce cimetière que fut construite
l'église actuelle. La Cella Memoriae,
édifiée au-dessus de la tombe du saint, se situait à la
limite Sud de ce cimetière. Pendant la seconde moitié du
VIe siècle, l'évêque Monulfus fit construire en
l'honneur du saint un “templum magnum”,
une église funéraire, dédiée au Saint Sauveur et à Saint
Pierre.
Au
milieu du VIIIe siècle, l'église de Monulfus –
sans doute achevée par son successeur Gondultus – dut
céder la place à un édifice entièrement neuf ; une
basilique à trois nefs édifiée un peu à l'Ouest du
“templum
magnum”
de
Monulfus. Si l'on ignore la forme de son chevet, on a
cependant trouvé des traces indiquant la présence possible
d'une crypte. [...]
C'est
aussi au VIIIe siècle qu'est mentionné pour la
première fois un monastère situé à proximité de l'église.
Les premiers abbés laïcs en auraient été des personnages
de l'entourage de Charlemagne : Alcuin, le maître de
l'empereur et Einhard, son biographe... À partir de 889,
l'église et le monastère tombèrent sous l'autorité de
l'évêque de Trèves ; l'église finit pourtant par devenir
possession royale. [...]
Entre-temps,
au Xe siècle sans doute, la basilique avait été
considérablement agrandie vers l'Ouest. Un peu plus tard,
à la fin du siècle ou peut-être au début du siècle
suivant, elle fut complètement démolie pour donner place à
une basilique à piliers dont les bras du transept se
terminaient par des chevets polygonaux. [...] La
nef de l'église actuelle appartient à cette basilique. »
Divers commentaires
Nous ne reviendrons pas sur les relations entre cette église
et l'église Notre-Dame. Ces relations souvent conflictuelles
ont été abondamment évoquées dans la page précédente.
Selon Wikipédia, Saint Servais serait né en 300 à Pénestria,
en Arménie, et mort à Tongres (contrairement à ce qui est
écrit ci-dessus : Maastricht) en 384. Saint Servais serait
donc contemporain de Saint Martin de Tours (316-397) et de
Saint Hilaire de Poitiers (315-367). L'existence passée de
ces deux derniers saints est hautement probable. Celle de
Saint Servais est donc aussi probable. Nous avons envisagé,
à partir des textes commentés dans la page précédente, que
Saint Servais ait pu être l'évêque des barbares (peut-être
les Francs), un autre évêque siégeant dans l'église
Notre-Dame de Maastricht étant l'évêque des latins (ou des
gallo-romains), les deux évêques appartenant à la mouvance
orthodoxe opposée à l'hérésie arienne, une mouvance
orthodoxe non inféodée à l'église de Rome. Mais nous sommes
alors confrontés à un problème : si Saint Servais était
l'évêque des Francs, ceux-ci devaient être fortement
christianisés. Comment se fait-il qu'il ait fallu attendre
116 ans après la mort du saint pour que toute la nation
franque accepte le baptême après celui de Clovis en l'an 500
?
Datation
Il ne nous est pas facile de vérifier les informations
données par Madame Ava van Deijk. Les sources qu'elle
utilise sont diverses. Il y a d'une part les fouilles
effectuées entre 1981 et 1987, et d'autre part, des
documents d'époque. Mais nous ne disposons pas du plan des
fouilles, et il n'y a pas de précision en ce qui concerne
les documents. Il ressort des explications qu'il y aurait eu
en cet emplacement une succession de 5 monuments : la Cella
Memoriae, le Templum
Magnum, la basilique du VIIIe siècle,
l'agrandissement du Xe siècle, la basilique à
piliers du XIe siècle. Cette succession de
constructions, destructions, reconstructions dans des délais
relativement courts nous semble trop importante. Mais c'est
surtout la phrase « Entre-temps,
au Xe siècle sans doute, la basilique avait été
considérablement agrandie vers l'Ouest. Un peu plus tard,
à la fin du siècle ou peut-être au début du siècle
suivant, elle fut complètement démolie pour donner place à
une basilique à piliers... » qui mériterait une
explication. On nous dit qu'au Xe siècle,
l'église a été considérablement agrandie et, moins d'un
siècle après, on la démolit pour en construire une autre. Il
faut bien comprendre que les églises sont construites pour
l'éternité. On sait bien sûr que, dans la pratique, toutes
les églises sont appelées à disparaître, mais tous les
efforts sont faits pour qu'elles subsistent le plus
longtemps. En conséquence, les destructions volontaires
d'églises en vue d'une reconstruction sont relativement
rares. À plus forte raison lorsque les délais sont courts.
Les images 6 et 7 du
vaisseau principal de la nef ainsi que l'image
8 d'un collatéral nous permettent d'envisager la
situation suivante : la nef que l'on voit actuellement était
à l'origine charpentée. Le vaisseau central était porté par
des piliers à section rectangulaire de type R0000.
Les arcs reliant ces piliers étaient (et sont encore) à un
seul rouleau. Ultérieurement, cette nef a été voûtée en
croisée d'ogives. Ce voûtement a été rendu possible grâce à
la pose de colonnes ou pilastres contre les piliers. Ces
colonnes ou pilastres ont servi à porter des arcs doubleaux
qui, à leur tour, ont porté les voûtes.
Selon nous, la datation
de la nef de la basilique Sint-Servaasbasiliek de Maastricht
est la suivante : an 900 avec un écart de 125 ans.