L'église Saint-Pierre de Passirac 

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Nous n'avons pas visité cette église. Les images de cette page sont extraites de diverses galeries d'Internet.

La page du site Internet Wikipédia consacrée à la commune de Passirac nous apprend ceci : « L'église paroissiale Saint-Pierre de Passirac est au milieu du cimetière encore utilisé. L'intérieur de l'église compte des chapiteaux et une coupole du chœur. Consacrée en 1077, cette église date du XIe siècle. Elle était un prieuré bénédictin dépendant de l'abbaye de Baignes. La nef a été élevée à la fin du XIIe siècle tandis que les voûtes, le clocher et le faîte du chevet ont été reconstruits à la fin du XVIe siècle et à la fin du XIXe siècle. »

Commentaires de ce texte

On retrouve les poncifs maintes fois dénoncés sur les pages de ce site, à savoir que toute église antérieure à l'an 1200 est du XIIe siècle, affirmation exprimée sans ambiguïté mais étayée d'aucune preuve convaincante. Dans le cas présent, on parle d'une consécration effectuée en 1077. Nous avons vu qu'une consécration ne célébrait pas une fin de travaux. Cependant, le fait qu'une consécration a été faite en 1077 montre qu'une église existait à cette date. Et une église construite avant 1077. C'est-à-dire au XIe siècle, ou au Xe siècle, ou au IXe siècle, et ainsi de suite. Mais pas forcément au seul XIe siècle.

De plus, l'auteur nous dit d'abord que « cette église date du XIe siècle » pour ajouter ensuite, « la nef a été élevée à la fin du XIIe siècle ». Doit-on s'imaginer que les prêtres de la paroisse ont commencé par faire construire le chœur, puis 150 ans après, la nef ? C'est contraire à la doctrine même du catholicisme qui impose que tous les membres d'une communauté soient réunis autour de la même table eucharistique. Soyons certains que l'église de 1077 devait avoir un chœur et une nef. Certes, il est possible que la nef de l'église de 1077 ait été remplacée par une autre nef à la fin du XIIe siècle. Mais dans ce cas, il faut d'abord le dire, puis le prouver.


Mais pourquoi l'auteur du texte de Wikipédia a-t-il affirmé que la nef datait de la fin du XIIe siècle ? Nous pensons qu'il a vu les chapiteaux de la nef. Les ayant estimés de la fin du XIIe siècle, il en a déduit que la nef datait de la même période. Et alors même qu'il a évoqué une construction de la nef en plusieurs étapes (nef de la fin du XIIe siècle, voûte de cette nef de la fin du XVIe siècle), il n'a pas pensé que la pose des chapiteaux pouvait être le résultat d'une deuxième campagne de construction.

Notre analyse est tout à fait différente. Dans un premier temps, nous avons constaté la présence de 5 grands arcs aveugles sur le mur Nord, côte extérieur (image 1) et intérieur (image 7), et de même sur le mur Sud, côte extérieur (image 3) et intérieur (image 6). Nous avons alors pensé que la nef unique pouvait être ce qui restait d'une nef triple : son vaisseau central dont les baies de communication entre ce vaisseau et ses collatéraux auraient été murées.

L'idée est donc qu'à l'origine, la nef était à trois vaisseaux charpentés. Le vaisseau central était porté par des piliers de type R0000. Les arcs étaient en plein cintre et à un seul rouleau.

Ultérieurement, la nef triple aurait été transformée en nef unique. On aurait décidé de la voûter en adossant aux piliers primitifs des colonnes demi-cylindriques et en posant sue ces colonnes des arcs doubleaux, puis une voûte en plein-cintre. Compte tenu de l'archaïsme de ce type de voûte par rapport aux voûtes sur croisées d'ogives, on peut dater ce voûtement de la fin du XIIe siècle.

Images 10 et 11 d'un même chapiteau. Nous pensons qu'il s'agit d'une scène de fornication : un homme et une femme nus se caressent. Il semblerait que l'homme soit tonsuré. De part et d'autre, des diables se réjouissent de la scène.

Image 12. Le chapiteau de gauche est difficilement lisible. Sur celui de droite, un homme barbu, aux yeux terrorisés, assis, a les bras retenus en arrière. Il semblerait que deux autres hommes lui brisent les bras à l'aide d'un maillet. Scène de torture ? De persécution ?


Datation envisagée pour l'église Saint-Pierre de Passirac : an 850 avec un écart de 150 ans.



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