L'église Saint-Cybard de Plassac-Rouffiac  

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Nous n'avons pas visité cette église. Un de nos correspondants, Monsieur Clive Kenyon, nous en ayant fait parvenir des images, nous avons estimé qu'elle devait faire partie de notre étude. Nous avons éventuellement complété l'information par des textes ou des images issus d'Internet.

M. Kenyon a par ailleurs publié sur le site Flickr un très bel album consacré à cette église : https://flickr.com/photos/200072446@N07/albums/72177720316077555/

La page du site Internet Wikipédia consacrée à cette église nous apprend ceci :

« L'église Saint-Cybard de Plassac

Histoire : L'église a été construite au XIIe siècle. Plassac se trouvait au Moyen-Âge sur une variante nord-sud de la via Turonensis, itinéraire du pèlerinage de Saint-Jacques de Compostelle qui passait par Angoulème et Aubeterre, ainsi que sur une voie est-ouest de pèlerinage entre Périgueux et Saintes pour vénérer les reliques de Saint Eutrope. Cette église, vicairie perpétuelle, dépendait de la maître-écolie de la cathédrale d’Angoulême. Elle a été restaurée à la fin du XIXe siècle.

Architecture : L'église est bâtie au sommet d'une petite éminence. Pour compenser la déclivité du terrain, une crypte est bâtie sous le chœur. Cette dernière aurait abrité les reliques de Cybard d’Angoulême.

Tout l'édifice est de style roman, cependant les arcs sont voûtés en berceau brisé. La nef unique comporte trois travées.

L'ornementation est visible en particulier dans les chapiteaux sculptés surmontant les colonnes. Ceux-ci représentent des personnages, divers animaux réels ou légendaires, des motifs végétaux.

Caractéristique de l'art roman charentais, elle a été classée monument historique dès 1862.
»


Examen de l'architecture de cet édifice

Si le chevet (image 1) apparaît homogène, et donc construit sur un seule période de travaux, il n'en est pas de même de la nef où l'on décèle des différences entre les travées, ainsi qu'entre ces travées et le transept (image 2). Il est possible que ces différences aient été provoquées par deux périodes de construction, le transept ayant été construit à l'emplacement de travées de nef.

Le texte ci-dessus affirme que « Tout l'édifice est de style roman, cependant les arcs sont voûtés en berceau brisé. ». Cette affirmation est probablement en relation avec l'image 6 de l'intérieur de la nef. Mais nous ne sommes pas d'accord sur l'idée selon laquelle cette partie est de style roman. Elle est de style gothique. Il faut cependant envisager qu'il a pu y avoir deux campagnes de travaux : des voûtes gothiques ont pu être posées sur des murs plus anciens.


Cette idée est confortée par la façade occidentale (images 4 et 5). Il s'agit là d'un art roman tardif mais antérieur à l'art gothique des voûtes de la nef. Si toute la nef était gothique, elle serait postérieure à la façade occidentale. Ceci est contraire à l'idée générale selon laquelle l'aspect utilitaire d'une construction (ici, la nef, salle de réunion des fidèles) doit être prioritaire par rapport à son aspect décoratif (ici, la façade occidentale). En conséquence, nous envisageons une construction en trois étapes : d'abord la nef, puis la façade occidentale, puis la construction, soit d'une voûte gothique effectuée sur les murs de l'ancienne nef, soit d'une nef entièrement refaite.


Les thèmes des chapiteaux

Telle qu'elle se présente, cette église que nous comptons dater du deuxième millénaire n'aurait pas dû faire l'objet de notre étude. Si pourtant nous avons fait le choix de l'étudier, c'est à cause de ses chapiteaux. Il faut comprendre qu'avant de faire notre étude globale sur les églises et leur architecture, nous n'avions pas cherché à faire d'étude globale sur les thèmes iconographiques, ou à faire des associations entre eux. Nous mesurons à présent un peu mieux les interactions et cherchons à les comprendre.

Image 10 : Ensemble de deux chapiteau. Celui de droite : un homme accroupi entre deux lions à tête humaine. Celui de gauche : un autre homme debout entre deux hybrides. Dans chaque scène, les personnages sont mêlés à des entrelacs. Nous comprenons mal ces représentations souvent décrites comme étant la représentation de l'histoire biblique de « Daniel et des lions ». Cela pourrait être le symbole de la primauté du sacré sur le civil.

Image 11 : Un homme et une femme nus pris dans des entrelacs. Nous ne comprenons pas cette scène.

Image 12 : Un centaure dans des entrelacs. L'image du centaure est fréquente dans les représentations. On la trouve aussi sur des plaques funéraires. Ce qui montre qu'à un moment donné, ce n'était pas un simple décor mais un thème religieux.


Datation envisagée pour l'église Saint-Cybard de Plassac-Rouffiac : an 1100 avec un écart de 100 ans.