L'église Saint-Sever de Boppard
Nous n'avons pas visité cette église.
Notre étude de l'édifice s'est inspirée de pages d'Internet
(ex : Wikipédia) et de l'analyse de galeries d'images issues
d'Internet. Nous avons en particulier abondamment consulté
le site Internet http
: //romanische-schaetze.blogspot.com/ qui a recueilli
les images de plusieurs centaines de monuments. Notre site
traitant seulement du premier millénaire, nous n'avons
conservé que les monuments susceptibles d'appartenir à cette
période, mais ce site, dont le nom se traduit en français
par « Trésors
romans », est beaucoup plus riche en monuments et
nous en conseillons la lecture. Certaines images ci-dessous
sont extraites de ce site Internet.
Nous nous sommes aussi en partie inspirés du livre Palatinat
Roman de la collection Zodiaque,
écrit par Dithard von Winterfeld, Professeur de l'Histoire
de l'Art de l'Université de Mayence. Nous en conseillons la
lecture.
La page du site Internet Wikipédia consacrée à cette église
nous apprend ceci :
« Histoire
Après le retrait des troupes romaines de Boppard, les
forts ont continué à être utilisés par les habitants
locaux et, par exemple, les bains militaires abandonnés
ont été transformés en église. Au cours de fouilles sous
Saint-Sever, les restes d'une église paléochrétienne du VIe
siècle avec une chaire en forme de trou de serrure (ambon)
et des fonts baptismaux paléochrétiens ont été découverts.
Ce premier bâtiment prédécesseur comprenait une salle de
réunion de 9 × 32 mètres et une salle paroissiale. À
l’est, il y avait une abside semi-circulaire, tandis que
du côté sud, il y avait quatre petites pièces adjacentes.
Selon Nickenig, la taille de l’église et les fonts
baptismaux (baptistère) indiquent l'importance centrale de
la communauté chrétienne de Boppard.
Déjà pour cette première période du christianisme sur le
Rhin moyen, une organisation ecclésiale peut être
reconnue, entre autres, à partir des pierres tombales
trouvées, ce qui prouve une christianisation de la région
émanant de Boppard. Au Xe siècle, cette
première église a été détruite par un incendie et
remplacée dans un premier temps par une église plus
petite. Plus tard, les chapelles Saint-Jean et
Saint-Michel ont été construites à l’est de celle-ci. Vers
l’an 1000, le collège de l'abbaye a été mentionné pour la
première fois dans un document. Plusieurs chanoines
vivaient dans ce collège, qui étaient responsables de la
pastorale à Boppard et dans la région.
Le bâtiment actuel de l’église a été construit en trois
phases aux XIIe et XIIIe siècles.
Les deux tours de l'église datent du milieu du XIIe
siècle, la nef a été construite au début du XIIIe
siècle et son achèvement probable est daté de 1225. C’est
aussi ici que saint Sever est mentionné pour la première
fois comme le saint patron de l’église, alors qu’avant
cela, l'apôtre Pierre et Saint Jean-Baptiste étaient
patrons de l’église. Enfin, le chœur date d’environ
l’année 1234.
L’église a été achevée en 1236. Selon les calculs de
Ferdinand Pauly, l’église fut consacrée le 13 décembre
1237 par l’archevêque Théodoric. [...] »
Commentaires sur ce texte
La phrase « Après le retrait des troupes romaines de Boppard,
les forts ont continué à être utilisés par les habitants
locaux... » nous invite à adopter le scénario
suivant : dans un premier temps, les romains installent une
fortification à Boppard. Puis quelques temps après
(probablement plusieurs siècles), ils se retirent de
Boppard. Les habitants du lieu occupent les installations
construites par les romains. Ce scénario est-il réel ou
fantasmé ? Et ce, avec l'idée sous-jacente des invasions
barbares : les romains se sont retirés de Boppard parce
qu'ils ont été chassés par les barbares ! Mais ce
raisonnement se heurte à une objection. Pourquoi les
barbares n'ont-ils pas occupé les fortifications romaines ?
Et surtout pourquoi ne les ont-ils pas améliorées ? En fait,
il faut bien comprendre que les fortifications sont
construites durant les périodes de fortes tensions, dans
l'imminence d'une guerre. Elles sont en général démantelées
en temps de paix. Et il y a de fortes chances que c'est
ainsi que cela s'est passé à Boppard : les fortifications
construites par les romains ont été au fur et à mesure
utilisées par les populations locales parce qu'on était en
temps de paix.
« Au cours de fouilles sous Saint-Sévère, les restes
d'une église paléochrétienne du VIe siècle...
ont été découverts. [...] ». Il aurait été intéressant d'avoir
un rapport de ces fouilles avec un plan de celles-ci. En
effet, si l'orientation des murs correspond à celle des murs
actuels, on peut envisager qu'il y a eu continuité de
l'occupation. Mais même sans cela, l'existence d’un plan de
fouilles peut se révéler intéressante.
Datation
« Le bâtiment actuel de l’église a été construit en
trois phases aux XIIe et XIIIe
siècles. [...] ». Nous ignorons sur quels
documents se base l'auteur pour affirmer que l'église dans
son ensemble a été construite à partir du XIIe
siècle. En ce qui nous concerne, nous estimons qu'à
l'origine, le vaisseau central n'était pas voûté. Nous
pensons aussi, mais avec une moindre certitude, que les
collatéraux aussi n'étaient pas voûtés. Or, à la même époque
(XIIe siècle), le voûtement en berceau plein
cintre était généralisé en Europe et le voûtement en berceau
brisé commençait à apparaître dans la seconde moitié du XIIe
siècle. Quant aux voûtes en croisée d'ogives, elles semblent
apparaître au début du XIIIe siècle. Nous pensons
donc que la nef d'origine est antérieure au XIIe
siècle. Cependant, cette nef est moins ancienne que celles
étudiées précédemment. En effet, à l'étage inférieur, les
arcs reliant les piliers sont à double rouleau (signe
d'évolution par rapport à la période précédente d'arcs à un
seul rouleau).
Datation envisagée pour
l'église Saint-Sever de Boppard : an 1025 avec un écart de
100 ans.
Image 8 : Fresque néoromane ? Fresque romane ? Si oui, elle a été fortement restaurée à une période récente.
Image 9 : Crucifix roman (XIIe siècle ?). Au bout de chaque branche de la croix, le symbole d'un évangéliste.