L'église Saint-Laurent de Saint-Laurent-de-la-Cabrerisse  

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Lorsque nous avons visité l'église de Saint-Laurent-de-la-Cabrerisse, nous avons photographié un peu par hasard et très rapidement l'intérieur (images 1 et 2). Celui-ci ne nous apparaissait pas très original. Les murs recouverts d'un enduit homogène faisaient penser à une construction du XVIIeou XVIIIesiècle. Par ailleurs, la construction, ramassée sur elle-même (quotient hauteur/ largeur du vaisseau central inférieur à 2) faisait envisager la même période. En effet, les constructions préromanes, non voûtées, peuvent supporter de plus grandes hauteurs et sont donc très élancées (quotient hauteur/ largeur du vaisseau central supérieur à 3).

Au vu des photographies, nous sommes plus hésitants. Cette église, actuellement à nef unique encadrée par des chapelles latérales, pourrait avoir été primitivement à nef triple (nef à trois vaisseaux, le vaisseau central étant porté par des piliers). Un autre détail qui provoque nos interrogations est la voûte en croisées d'ogives peu prisée par les architectes de la période classique.

En fait, en nous arrêtant à cette église, nous étions surtout intéressés par son porche occidental (image 3). Deux colonnes monolithes supportent des chapiteaux corinthiens qui, à leur tour portent de massifs corbeaux porteurs de la charpente du toit ( images 4, 5 et 6). Nous pensons que ce porche utilise des matériaux de remploi. Nous pensons qu'il y a eu réutilisation des pierres les plus remarquables (colonnes, chapiteaux et impostes) d'un arc triomphal, probablement outrepassé. Les pièces que nous avons appelées « corbeaux » seraient les impostes de cet arc (voir une image de ce type d'arc et d'impostes dans la page suivante concernant Saint-Martin-des-Puits). Ces impostes sont décorées sur une seule face d'entrelacs (images 5 et 6).

Nous ne sommes pas certains qu'une nouvelle visite de cette église permettrait de résoudre le problème de datation de sa nef.

Par contre, nous estimons que les pièces du porche sont préromanes.

Datation envisagée : an 700 avec un écart de plus de 150 ans.