La basilique Saint-Étienne d'Abyssinie de Rome
Nous n'avons pas visité cette église.
Les images ci-après proviennent d'Internet. Ce monument a
fait l'objet d'une monographie succincte dans le livre « Rome et Latium romans »
de la Collection Zodiaque.En
voici des extraits : « L'église
appelée également San Stefano Maggiore, se trouve à
quelques mètres de l'abside de Saint-Pierre et donc sur le
territoire du Vatican. Au cours de deux phases de son
histoire, le XVIIIesiècle durant lequel elle
subit une construction radicale et les années 1930 pendant
lesquelles elle fut soumise à des restaurations dirigées
par Gustavo Giavonnoni, cette église a vu son aspect
entièrement modifié à tel point que Krautheimer lui-même
(1976) a dû user des plus grandes précautions pour fonder
son opinion au sujet de sa structure originelle et de sa
chronologie.
Le plan de l'édifice est
probablement carolingien : une coupure évidente dans la
technique murale - spécialement dans le transept et
l'abside, mais aussi dans la nef Nord - témoigne toutefois
que la structure du Haut-Moyen-Âge fut reprise et
complétée, vraisemblablement entre le XIIesiècle
et le début du XIIIesiècle. [...] Le
moment où furent mises en place les extraordinaires colonnes
antiques encore in situ, mais actuellement encastrées dans
les murs de droite et de gauche de la nef et du transept,
reste toutefois incertain. Krautheimer penchait pour le XI
e- XIIesiècle, et si l'hypothèse
était prouvée, il s'agirait d'une réussite vraiment
grandiose, égale à celle des autres exemples romains,
beaucoup plus célèbres. »
Le texte ci-dessus a déclenché pour nous deux réactions
diamétralement opposées : l'indifférence et la surprise.
L'indifférence : Dans les pages précédentes consacrées aux
monuments du Latium, nous avons constaté que les historiens
de l'art médiéval de cette province d'Italie, Enrico Parlato
et Serena Romano, coauteurs du livre «
Rome et Latium romans » de la Collection Zodiaque,
négligeaient systématiquement les informations antérieures à
l'an mille et dataient presque aussi systématiquement du XIIesiècle des monuments qu'ils estimaient romans,
des monuments pourtant fort différents d'autres monuments
romans d'Europe. Nous ne sommes donc pas surpris d'apprendre
par le biais de ces auteurs que certaines parties datent du
XIIesiècle. Certes, les auteurs parlent d'un «
plan carolingien », mais nous aimerions savoir comment il se
présente ... et comment il diffère d'un «plan mérovingien »,
d'un « plan
lombard », ou d'un
« plan wisigoth
».
Mais ce texte a aussi déclenché chez nous une réaction de
surprise et d'incompréhension. Car nous ne voyons pas sur
les images 1, 2 et 3,
« les extraordinaires
colonnes antiques encore in situ, mais actuellement
encastrées dans les murs de droite et de gauche de la nef
et du transept ... une réussite vraiment grandiose ...».
Est-il possible que cette église, qui apparaît actuellement
à nef unique, ait été primitivement à nef triple ? Nous
l'ignorons. En tout cas, les images ne le font pas
apparaître. Il est possible que la nef vue par Enrico
Parlato ou Serena Romano il y a plus de 40 ans ait été
depuis restaurée et que les colonnes dont parlent les
auteurs de la monographie aient disparu sous les enduits de
restauration.
Il est aussi possible que ces colonnes soient celles
supportant l'arc triomphal (images
2 et 3). Concernant ces colonnes, un fait
important mérite d'être signalé : elles sont détachées du
mur séparant la nef du transept. L'arc triomphal est un arc
double porté par ces colonnes détachées du mur. On voit
surtout cela dans les églises wisigothiques d'Espagne ou du
Sud de la France.
Datation
envisagée pour la basilique Saint-Étienne
d'Abyssinie de Rome : an 850 avec un écart de 200 ans
(datation basée seulement sur les caractéristiques de l'arc
triomphal et des colonnes porteuses de cet arc).