L'église Saint-Jean-Baptiste de Coulgens
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L'église
N'ayant pas visité cette église, les illustrations de cette
page sont extraites de galeries d'images d'Internet.
La page du site Internet Wikipédia relative à cette église
est fort peu explicite, signalant seulement qu'elle est
datée des XIe et XIIe siècles. Fort
heureusement, deux autres sites Internet,
http://www.francebalade.com/charente/larochefoucauld.htm#coulgens et http://jalladeauj.fr/claveyrolascharente5/styled-8/,
apportent plus de précisions. Le deuxième de ces sites nous
apprend ceci : « Il
s'agit d'une église paroissiale rurale du XIe
siècle qui a été voûtée en pierre au XIIe
siècle. Par contre, la travée sous clocher avec sa voûte
en berceau, ainsi que l'arc triomphal fourré et l'abside
en hémicycle datent du XIe siècle. [...]
Les
chapiteaux les plus anciens sont ceux de la travée sous
clocher, qui datent du XIe siècle. ».
Nous ne savons pas comment les auteurs de ce site ont pu
prouver que cette église avait pu être voûtée
postérieurement à la construction initiale : documents
écrits ? Examen de l'architecture ? Néanmoins cette
affirmation reflète nos propres convictions. Nous estimons
en effet par analyse architecturale qu'il y a eu deux étapes
de travaux. Examinons sur les images
4 et 5 les piliers supportant les grands arcs
adossés aux murs latéraux. Ces piliers (ou pilastres) sont à
plan rectangulaire. Ils portent des impostes qui à leur tour
supportent des arcs. On constate que des colonnes
demi-cylindriques sont adossées à ces piliers
rectangulaires. Elles traversent les impostes créant ainsi
une discontinuité de celles-ci. Ces colonnes se prolongent
en hauteur. Elles portent des chapiteaux et des tailloirs,
qui à leur tour portent les arcs doubleaux soutiens de la
voûte. L'opposition entre forme rectangulaire et forme
semi-circulaire, entre impostes non décorées et chapiteaux
décorés, fait aussitôt envisager une construction en au
moins deux temps. Plus encore, nous envisageons que la nef
initiale était à trois vaisseaux. Le vaisseau central devait
être porté par des piliers à impostes et des grands arcs.
Ultérieurement, on a décidé de transformer cette nef triple
en nef unique en supprimant les collatéraux et en ne gardant
que la partie centrale. Puis on a muré les grandes baies
situées sous les grands arcs. Enfin on a décidé de
construire une voûte. Pour cela, on a épaissi les murs
latéraux, côté extérieur. Puis on a dressé contre les
piliers les colonnes demi cylindriques destinées à porter,
par l'intermédiaire des chapiteaux, les arcs doubleaux et la
voûte. Nous pensons que si ce voûtement a pu se produire au
XIIe siècle, l'église initiale devait être bien
antérieure au XIe siècle.
Les
chapiteaux
On retrouve là certains thèmes qui nous sont familiers.
Image 7 : animaux
entrelacés. Ces deux animaux semblent être des lions mais
celui qui nous fait face a une tête caricaturale humaine.
Image 8 :
personnage recroquevillé. Il est possible que ce modèle soit
issu de celui de l'homme assis aux jambes pliées vers le
haut, lui même issu de l'homme nu émergeant des feuillages.
Image 9 :
chapiteau à masques. Remarquer la bizarrerie suivante : la
barbe tressée de la tête de droite passe sous une lanière,
puis derrière la tête du milieu, puis de nouveau sous une
lanière, sous un masque pour arriver sous l’œil de la tête
de gauche. Nous ne pensons pas qu'il y a eu là une intention
symbolique mais plutôt une fantaisie du sculpteur.
Image 10 :
chapiteau apparemment tout aussi fantaisiste que le
précédent. Nous reconnaissons cependant trois thèmes
enchevêtrés : les oiseaux au canthare (deux oiseaux très
stylisés qui s'affrontent), les entrelacs de feuillages, et
le monstre dévorant, figure à tête de monstre placée à la
partie supérieure d'un coin, avec une gueule grande ouverte
semblant dévorer un personnage ou une autre tête.
Images 11 et 12
d'un même chapiteau. Dans de nombreux cas, il y a symétrie
des deux faces. Mais ce n'est pas le cas ici. Le personnage
de gauche portant une longue barbe divisée en deux parties
retient celle située à sa gauche, mais pas celle à sa droite
(voir la position des doigts) qui semble être saisie par une
sorte de diable (image 11).
Le visage de l'homme barbu est empreint de terreur.
Le personnage de droite (image
12) est quant à lui plus serein. Nu, mais portant
une couronne, il saisit des palmiers. Nous croyons
reconnaître dans ce personnage, l'homme nu sortant des
feuillages, qui aurait donné naissance à de nombreux avatars
(hommes aux jambes pliées, sirènes à deux queues...).
Datation
envisagée pour l'église Saint-Jean-Baptiste de Coulgens
Pour l'église primitive : an 800 avec un écart de 150 ans.
Pour le voûtement et les chapiteaux : an 1100 avec un écart
de 50 ans.