La basilique Saint-Lutger de Werden
• Allemagne
- Autriche - Suisse • Article
précédent • Article
suivant
Nous n'avons pas visité cette basilique. Notre étude de cet
édifice s'est inspirée de pages d'Internet (ex : Wikipédia)
et de l'analyse de galeries d'images issues d'Internet. Nous
avons en particulier abondamment consulté le site Internet http :
//romanische-schaetze.blogspot.com/ qui a recueilli
les images de plusieurs centaines de monuments. Notre site
traitant seulement du premier millénaire, nous n'avons
conservé que les monuments susceptibles d'appartenir à cette
période, mais ce site, dont le nom se traduit en français
par « Trésors
romans », est beaucoup plus riche en monuments et
nous en conseillons la lecture. Certaines images ci-dessous
sont extraites de ce site Internet. De plus, nous avons pu
identifier un nombre important de monuments grâce au livre Westphalie
Romane de la Collecton Zodiaque,
écrit par Uwe Lobbedey.
La page du site Internet Wikipédia consacrée à cette
basilique nous apprend ceci :
« Histoire
Liudger, qui devint le premier évêque de Münster en 805,
avait auparavant fondé l’abbaye de Werden. Entre 800 et
808, la première église a été érigée. Cette église,
consacrée au Saint-Sauveur, avait trois nefs et mesurait
environ 30 m de long. Liudger a choisi un endroit devant
le chœur, à l’extérieur de l’église, près d’un arbre
(“locus arboris”)
comme futur lieu de sépulture. Il y fut enterré en 809.
Des parties de la chambre funéraire sont toujours
présentes.
Même
les fouilles des années 1970 n’ont pas pu reconstituer
avec précision l’histoire de la construction de la période
suivante. L'abbé Altfried a probablement commencé le
nouvel édifice, qui a été consacré en 840, vers 875. La
tombe de Liudger y a été incluse et décorée. La crypte
circulaire, construite vers 830/840, existe encore
aujourd’hui. C’est la plus ancienne de ce genre qui
subsiste dans le nord de l’Allemagne. Celle-ci était
jouxtée par une crypte extérieure. D’autres modifications
du bâtiment carolingien ont eu lieu à l’époque ottonienne.
Avant 843, une petite église a été construite à côté de
l’église abbatiale, qui a été démolie vers 1760. On sait
peu de choses sur son histoire.
Initialement,
l’église abbatiale servait également d’église paroissiale.
Au début du Xe siècle, une église séparée a été
ajoutée comme église paroissiale immédiatement à
l'Ouest de l'église abbatiale existante. Cette église,
conçue à l’origine comme un bâtiment centré, a été
consacrée en 943 comme église Sainte-Marie (turrim
sanctae Mariae). Outre
les offices paroissiaux, les séances du tribunal d'envoi 1
y avaient également lieu. Cette partie du bâtiment en
forme d'ouvrage Ouest a été précédée d'un vestibule
(“Paradis”), qui a été ajouté au XIe / XIIe
siècle. Certaines parties sont toujours là. C’est là que
le tribunal d'envoi a trouvé sa place et qu’il a également
servi pour d’autres affaires plus laïques. L’église
paroissiale a changé de patronage au XIVe
siècle et a depuis été dédiée à l’apôtre Pierre. L’ouvrage
Ouest correspondait en principe à celui de Corvey. Le
bâtiment de Werden est devenu à son tour le modèle de
Saint-Pantaléon de Cologne .
La
crypte extérieure de l’église abbatiale a été démolie et
reconstruite sous l’abbé Gero. [...] Le
nouveau bâtiment a été consacré par l’archevêque Anno I en
1059.
[...]
La
crypte s’est effondrée peu de temps après la fin de la
construction et a ensuite été reconstruite.
[...] »
Note 1 : «
tribunal d'envoi ». N'étant pas germanophones, nous sommes
bien obligés d'utiliser un traducteur automatique. Dans le
texte initial écrit en allemand, il y avait le mot
Sendgericht … qui a été traduit en français
par « tribunal d'envoi ». En fait, le «
Sendgericht » ou le « Send
» est un terme de l’histoire du droit ecclésiastique. Devant
le tribunal ecclésiastique appelé «
Sendgericht » (autrefois aussi connu sous le nom de
«
Sinode »), le clergé en présence des magistrats du
comte, traitait et réprimandait les outrages, les péchés et
les vices des membres de la congrégation.
Faute de plan précis, il nous est difficile de comprendre et
d’interpréter les phrases suivantes : « La
crypte circulaire, construite vers 830/840, existe encore
aujourd’hui. ... Celle-ci
était jouxtée par une crypte extérieure. ... ».
Concernant les cryptes extérieures, nous avons émis
l'hypothèse suivante sur celle de Stavelot (Belgique),
hypothèse qui pourrait être reprise pour d'autres cryptes
extérieures. Les cryptes extérieures pourraient être les
chevets d'églises plus anciennes qui auraient été conservés
durant la construction de la nouvelle église. Une fois la
nouvelle église achevée, ces chevets auraient été
partiellement détruits, les parties basses étant utilisées
comme cryptes.
Le paragraphe, « Initialement,
l’église abbatiale servait également d’église paroissiale.
Au début du Xe siècle, une église séparée a été
ajoutée comme église paroissiale immédiatement à
l'Ouest de l'église abbatiale existante. Cette église,
conçue à l’origine comme un bâtiment centré, a été
consacrée en 943 comme église Sainte-Marie (turrim
sanctae Mariae). Outre
les offices paroissiaux, les séances du tribunal d'envoi 1
y avaient également lieu. », semble
directement issu de textes historiques. On y découvre que le
corps de bâtiment situé à l'Ouest, facilement identifiable
sur les images 3 et 4, devait être conçu, à
l'origine, à plan centré carré. Nous savons de plus que les
bâtiments à plan centré devaient avoir une fonction
politique (lieu de « parlement »). Enfin le texte nous
révèle d'une part qu'il était dédié à la Vierge Marie
(possibilité d'avoir été une cathédrale) et qu'il a servi de
cours de justice. Cela fait beaucoup de choses ! Mais nous
comprenons mieux l'importance que devaient avoir ces
bâtiments dans l'organisation laïque de la cité.
Datation
Cette datation est délicate dans la mesure où, sur les images 1 et 2,
les partes basses semblent romanes alors que les
parties hautes apparaissent gothiques. Sans pour autant en
déduire une succession de travaux à cause de l'imbrication
des parties. L'intérieur de la nef (images
5, 6 et 7), quant à lui, est mieux organisé. Dans
un premier temps, considérant les parties inférieures et
voyant que les grands arcs reliant les piliers étaient à
double rouleau, nous avions estimé que cette nef devait être
de peu postérieure à l'an mille. Un examen plus détaillé
nous a fait réaliser qu'à l'origine, les arcs n'étaient pas
à deux rouleaux mais à un seul rouleau. À l'origine, on
devait avoir quelque chose de simple : des piliers à plan
rectangulaire de type R0000
portant des arcs en plein cintre à un seul rouleau. Lesquels
arcs portaient des pans de mur vides avec seulement des
fenêtres dans la partie supérieure. La nef devait être à
trois vaisseaux charpentés. Ultérieurement, à une époque
romane tardive (alentours de l'an 1200), on a décidé de «
coller » sur le pan de mur et au dessus des arcs en plein
cintre, d'autres arcs, et, au-dessus de ces arcs, d'autres
pans de mur, et, surtout, les baies romanes du triforium.
Enfin, aux alentours de l'an 1300, on a « collé » sur ce
nouveau pan de mur, et tous les deux piliers, des pilastres
et des colonnettes portant les ogives de la voûte sur
croisée d'ogives.
Datation envisagée
pour la basilique Saint-Lutger de Werden : an 900 avec un
écart de 150 ans.