Autres monuments de Rhénanie du Nord - Westphalie (page 1/2)
Cette page étudie les monuments ou
objets suivants : l'église
Saint-Lambert d'Affeln, l'église
Saint-Nicolas de Siegen, l'église
Sainte-Croix de Wittekindsberg, l'église
Saint-Hippolyte de Helden, les
fonts baptismaux de l'église Saint-Martin de Hellefeld.
Nous n'avons pas visité ces églises. Notre étude de ces
édifices s'est inspirée de pages d'Internet (ex : Wikipédia)
et de l'analyse de galeries d'images issues d'Internet. Nous
avons en particulier abondamment consulté le site Internet http :
//romanische-schaetze.blogspot.com/ qui a recueilli
les images de plusieurs centaines de monuments. Notre site
traitant seulement du premier millénaire, nous n'avons
conservé que les monuments susceptibles d'appartenir à cette
période, mais ce site, dont le nom se traduit en français
par « Trésors
romans », est beaucoup plus riche en monuments et
nous en conseillons la lecture. Certaines images ci-dessous
sont extraites de ce site Internet. De plus, nous avons pu
identifier un nombre important de monuments grâce au livre Westphalie
Romane de la Collecton Zodiaque,
écrit par Uwe Lobbedey.
L'église
Saint-Lambert d'Affeln
La page du site Internet Wikipédia consacrée à ce monument
nous apprend ceci :
« Histoire et architecture
Lors de la rénovation de 1968 à 1976, les restes de deux
bâtiments précédents ont été fouillés. Le plus récent,
probablement du XIIe siècle, était une église à
nef unique avec une abside et un transept.
La paroisse est mentionnée pour la première fois dans un
document vers 1310. La salle à trois travées en pierre de
carrière avec chœurs latéraux fermés a été construite
entre 1240 à 1245. La conception est typique du Sauerland.
[...]
Le
tympan sur le portail nord est une réplique de 1973.
Certains fragments de l’original, tels que l’Agneau de
Dieu ou le Christ dans la mandorle, sont conservés dans
l’église. »
Commentaires
Ce texte est peu explicite. Ainsi on apprend que « les
restes de deux bâtiments précédents ont été fouillés.»,
mais on ne dispose d'aucun document ou rapport de fouilles
précisant ce qu'étaient ces bâtiments. De plus, il nous est
difficile de faire un lien entre « une
église [du
XIIe siècle]
à
nef unique avec une abside et un transept » et
l'église actuelle à nef triple (ce serait une église-halle à
voûtes gothiques bâties sur une nef à trois vaisseaux),
dépourvue de transept.
Notre hypothèse est que si cette église avait été érigée à
l'époque gothique, les constructeurs avaient toutes les
compétences pour réaliser dans les dimensions actuelles une
église à nef unique (et pas une église-halle construite sur
une nef à 3 vaisseaux plus coûteuse et moins esthétique). En
conséquence, nous pensons que cette église a été construite
sur des bases romanes. Mais nous n'avons aucun moyen de le
prouver. Aussi nous ne pouvons proposer de datation pour
l'église Saint-Lambert d'Affeln.
Image 6. Le tympan
ici représenté est probablement celui du portail Nord. Mais
s'il est facile d'identifier l'Agnus Dei, nous ne voyons pas
le Christ dans sa mandorle. La figure de gauche très
dégradée pourrait être l'aigle de Saint Jean. Il semblerait
que ce tympan pourrait être un assemblage de pièces éparses.
On peut voir à droite un évêque portant mitre. Mais cette
mitre ne correspond pas à ce que l'on connaît actuellement :
lorsque l'évêque est vu de face (c'est le cas ici), on ne
voit qu'un bec. Or ici on en voit deux, comme s'il était de
profil. On peut penser à une maladresse de sculpteur. Mais
ce n'est pas la première fois que nous voyons cela. Nous
l'avons déjà vu à Saint-Paul de Narbonne. Et aussi sur la
tête d'hérétiques pour des procès d'Inquisition. Donc...
affaire à suivre !
L'église
Saint-Nicolas de Siegen
La page du site Internet Wikipédia consacrée à ce monument
nous apprend ceci :
«
L’histoire de l’église Saint-Nicolas commence dans la
première moitié du XIIIe siècle. L’église a été
construite comme un deuxième bâtiment d’église
supplémentaire sur la moitié orientale supérieure du
Siegberg, après l'église Saint-Martin, qui remonte au XIe
siècle et se dresse sur son éperon de montagne ouest.
L’église Saint-Martin est restée l’église paroissiale
catholique de la ville et l’église Saint-Nicolas a été
utilisée comme chapelle supplémentaire et comme église
baptismale pour la noblesse de Nassau dans les premiers
siècles de son existence. Comme le grand magasin municipal
(dans l’ancien hôtel de ville de la cité) et le marché
étaient situés directement à côté du bâtiment de l’église,
le saint patron des marchands et des commerçants,
Saint-Nicolas, a été choisi comme saint patron. Un
document daté du 9 octobre 1317 nomme plusieurs prêtres
officiant à l’église Saint-Nicolas. [...] »
Commentaire de ce texte
C'est surprenant : à aucun moment de cette description, nous
ne voyons apparaître le plus important de cette église !
Elle est à plan centré ! En fait, le texte en parle un peu
plus loin dans la description de l'architecture (nous
n'avons copié que des extraits du texte de Wikipédia). Mais
nous pensons qu'il fallait le dire en tout début. Car une
église à plan centré est un non-sens liturgique ! Une église
de rite catholique latin (cette église a été construite
avant la réforme) devait être obligatoirement à plan
orienté. Et donc la question se pose : pourquoi l'a-t-on
construite à plan centré ?
Nous constatons que le plan de cette édifice est analogue à
celui de nombreux autres édifices à plan centré étudiés
auparavant. Leur caractéristique est la suivante : à
l'origine, le plan est exactement parfait, bien que les
formes adoptées puissent être différentes (circulaire,
polygonale à 6 côtés, ou 8 côtés ou 12 côtés, etc.). Puis le
besoin se fait sentir de construire un sanctuaire côté Est.
Et ensuite un ouvrage Ouest (en général une tour). Les
exemples ne manquent pas. En particulier la chapelle
palatine d'Aix-la Chapelle.
Nous avons constaté que la plupart de ces ouvrages sont
antérieurs à l'an mille. Certains, comme les grands
baptistères italiens, apparaissent gothiques. Mais nous
sommes persuadés qu'ils ont été construits sur des bases
nettement antérieures à l'époque gothique, principalement
préromanes.
Ce serait probablement le cas de celui-ci. Mais nous n'avons
pas les moyens de le prouver. Aussi nous ne pouvons proposer
de datation pour l'église Saint-Nicolas de Siegen.
L'église
Sainte-Croix de Wittekindsberg
La page du site Internet Wikipédia consacrée à ce monument
nous apprend ceci :
« La
Kreuzkirche sur
le Wittekindsberg près de la Porta Westfalica est une
église fouillée en 1996/1997 par la LWL Archéologue for
Westphalie dans la région du Wittekindsburg. [...]
Ce
sont les restes de fondations et de murs d’un bâtiment
central liés avec du mortier d’argile, qui sont datés du Xe
siècle. Le plan au sol en forme de croix grecque est
absolument symétrique et mesure environ 14 m de long et de
large. Quatre pièces carrées (4 × 4 m) sont disposées
autour d’une pièce centrale, également de 4 × 4 m. Dans
l’intérieur sud et ouest de l’église, les restes de cinq
tombes ont été découverts. Il y a une tombe pour les
femmes et quatre tombes pour les enfants. Le nom de la
famille et son statut ne sont pas connus. Le constructeur
de la Kreuzkirche n’est
pas connu non plus. Cependant, on pense qu’il s’agissait
de l'évêque Milo de Minden (de 969 à 996 après J.-C.).
Du
Xe et XIe siècle, seuls quatre
autres bâtiments directement comparables sont connus (la
basiliique Saint-Laurent de Prague-Vyšehrad,
Saint-Salvator de Cracovie, la chapelle à l’ouest de
l’église monastique de Schuttern et la chapelle
Sainte-Croix de Trèves). À l’exception de l’église de
Trèves, on ne voit rien de ces bâtiments. Par conséquent,
le monument au sol dans le Wittekindsburg est une rareté
architecturale et historique en Europe. »
Commentaires de ce texte
Nous aimerions savoir comment a été trouvée la datation du Xe
siècle de ces fouilles. Il ne s'agit pas pour nous de
critiquer cette datation mais de développer un esprit
critique (le mot « critique » étant pris dans le sens de «
recherche en compréhension ») pour toute datation. Car même
les méthodes les plus scientifiques peuvent produire des
erreurs. Prenons le cas de la pièce de monnaie trouvée lors
de fouilles. Elle peut permettre de dater la fouille. Sauf
que parfois on peut trouver plusieurs monnaies d'époques
différentes. Laquelle est la bonne ? Et, en admettant qu'on
ait opté pour la plus ancienne, qui nous dit qu''il en
existe pas de plus ancienne encore ?
L'auteur nous dit que cette église à plan en croix est très
rare (ce qui est vrai). Il y en aurait quatre de plus dont
une seule encore debout. Nous pensons qu'il y en a plus.
Nous en avons compté 39 sur notre site au dernier
recensement. Mais toutes ne ressemblent pas à celle-ci. La
plupart ont des branches dotées de conques. Elles peuvent
aussi avoir des branches inégales (en général la branche
Ouest faisant office de nef est plus longue). Nombreuses
sont les églises dédiées à la Sainte Croix ou au Saint
Sépulcre.
Datation envisagée pour
l'église Sainte-Croix de Wittekindsberg : an 900 avec un
écart de 100 ans.
L'église
Saint-Hippolyte de Helden (images
de 19 à 23)
La page du site Internet Wikipédia consacrée à ce monument
nous apprend ceci :
«
Histoire et architecture
Un document de l’archevêque Konrad von Hochstadende (1253)
montre que l’église a été fondée par l’archevêque Anno II
de Cologne (1010-1075).
Le bâtiment est un bâtiment voûté roman à trois travées à
nef unique. Il a été construit en pierre de carrière. Le
chœur à une travée avec une abside semi-circulaire est
surélevé. Il était équipé d'une voûte d'arêtes. Les chœurs
latéraux à deux travées avec des absides ressemblent à des
fragments de bas-côtés vus de l’extérieur. Une sacristie a
ensuite été ajoutée du côté sud. En raison d’une
reconstruction au XIIIe siècle, l’église, à
toit plat à l’origine, a été voûtée. La tour massive à
l’ouest de l’église n’est pas structurée.
Crypte
Il y a une crypte sous le chœur. Il s’agit d’une salle
voûtée croisée, la voûte est soutenue par deux piliers
carrés. La crypte est semi-circulaire à l’est,
[...] En
1935, une voûte romane et une niche sépulcrale avec
d’autres peintures ont été découvertes. Elles comptent
parmi les plus anciennes peintures romanes de Westphalie.
»
Commentaires sur ce texte
Une phrase comme celle-ci, « Un
document de l’archevêque Konrad von Hochstadende (1253)
montre que l’église a été fondée par l’archevêque Anno II
de Cologne (1010-1075).», suffit à la plupart des
historiens à en déduire que l'église a été construite vers
l'an 1050. Pourtant ce n'est pas aussi simple que cela. Il y
a d'abord le fait que le document de référence est
postérieur de 200 ans aux faits. Il peut être entaché
d'erreurs. Il y a ensuite le contexte de l'époque ; il
n'était pas rare que des documents soient des faux afin
d'établir des droits de propriété. Mais il y a plus encore !
On nous parle de fondation. … pas de construction. C'est une
communauté qui est fondée. Et une communauté n'est pas
fondée ex-nihilo. Il faut des infrastructures pour
accueillir cette communauté et la faire vivre dans la durée.
La date de 1050 est donc une possibilité. Mais ce n'est pas
la seule.
Remarquer sur l'image 22 les
différences d'appareil de pierre sur les parois de l'abside
principale. Nous en voyons trois. Celle située à 50cm
en-dessous des fenêtres nous semble la plus compréhensible.
À un moment donné, on a voulu éclairer le chœur par de
grandes fenêtres. On a alors tout refait au-dessus de cette
limite.
La phrase « Les
chœurs latéraux à deux travées avec des absides
ressemblent à des fragments de bas-côtés vus de
l’extérieur. » correspond à notre opinion, en
remplaçant cependant le groupe verbal « … ressemblent
à des ...» par « ... sont
les ... ». Nous estimons en effet que l'aspect
extérieur de cet édifice fait immédiatement penser à un plan
très caractéristique d'église répandu et abondant dans toute
l'Europe de l'Ouest qui, selon nous, aurait été utilisé
durant plusieurs siècles du premier millénaire. C'est un
plan d'église de nefs à trois vaisseaux charpentés avec
trois absides, en général semi-circulaires, en prolongement
des vaisseaux. Et dépourvu de transept et d'ouvrage Ouest.
Un tel plan n'est cependant pas toujours aussi identifiable
que dans le cas présent, car des transformations
postérieures l'ont dénaturé : voûtement des nefs avec pour
conséquence des modifications de toitures, suppression des
collatéraux, ajout d'un transept et (ou) d'un ouvrage Ouest,
remplacement du chevet par un chevet plus vaste, etc. Dans
le cas présent, il y a tout de même eu des modifications :
l’intérieur de la nef aurait été voûté durant la période
gothique (image 23)
et il y a eu ajout d'un clocher à l'Ouest.
Datation envisagée
pour l'église Saint-Hippolyte de Helden : an 800 avec un
écart de 200 ans.
Les
fonts baptismaux de l'église Saint-Martin de Hellefeld
(image 24)
La page du site Internet Wikipédia consacrée à cet objet
nous apprend ceci :
«
Les fonts baptismaux cylindriques romans en étain du XIIe
siècle, décorés de têtes, sont considérés comme uniques en
leur genre en Allemagne, avec le baptême dans la
cathédrale de Würzburg. »
Commentaires
Nous nous posons beaucoup de questions sur ces fonts
baptismaux. En premier lieu, le matériau utilisé, l'étain,
alors que la plupart des fonts baptismaux sont sculptés dans
la pierre. Puis vient la forme qui est plus celle d'un
chaudron ou d'une citerne que d'une vasque (mais cette forme
inusitée vient peut-être de l'utilisation de l'étain. Il est
plus facile de fabriquer un cylindre qu'une vasque à partir
d'une plaque d'étain). Une autre question se pose : y
avait-il à l'intérieur des arcades des scènes gravées ? Si
nous nous posons cette question, c'est parce que nous
croyons déceler à la base des plis de vêtement. Si c'est le
cas, cela signifie qu'à un moment donné, ces scènes auraient
été volontairement effacées, les auteurs de cette censure
ayant conservé l'encadrement.
On retrouve ici le caractère symbolique des arcades. Elles
permettraient d'accéder à un monde nouveau.
Concernant la datation, nous estimons que l 'attribution au
XIIe siècle donnée ici est arbitraire. Nous
proposons une marge d'évaluation plus grande.
Datation envisagée
pour les fonts baptismaux de l'église Saint-Martin de
Hellefeld : an 900 avec un écart de 100 ans.