L'église Saint-Jean-Baptiste de Surbourg 

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Extérieurement, cette église présente toutes les caractéristiques d'une basilique issue de l'Antiquité Romaine : nef à trois vaisseaux, le vaisseau central étant détaché nettement au-dessus des vaisseaux latéraux, ce qui permet l'utilisation de fenêtres supérieures pour éclairer cette nef (image 1). Compte tenu du grand décalage entre les toits de la nef et des collatéraux, on peut envisager l’hypothèse que le vaisseau central est charpenté. Dans le cas contraire, c'est-à-dire s'il était voûté, il devrait être plus bas à cause des poussées des voûtes sur les murs latéraux.

Cette hypothèse est confirmée par les images 6, 7 et 8 de l'intérieur. Les trois vaisseaux sont effectivement charpentés. Les grands arcs en plein cintre des parois séparant les vaisseaux sont portés par des piliers de type R0000 et des colonnes cylindriques disposées en alternance. Les arcs reposent sur les piliers par l'intermédiaire d'impostes à chanfrein orienté dans toutes les directions. Ils reposent sur les colonnes par l’intermédiaire de tailloirs identiques aux impostes des piliers et de chapiteaux cubiques dépourvus de décor. À remarquer l'anomalie suivante : lorsqu'il y a alternance entre piliers rectangulaires et colonnes cylindriques, c'est en général parce que le système architectural est lié, c'est-à-dire quand une travée de vaisseau central correspond à deux travées des collatéraux. Mais ici, il n'y a pas de travée bien définie du vaisseau central et des collatéraux. Seuls les piliers ou (et) les colonnes pourraient définir des travées. Ce qui signifie qu'on aurait pu simplifier la construction en ne mettant que des piliers de type R0000 ou que des colonnes cylindriques (ce qui se fait ailleurs dans de nombreux cas). Pourquoi n'a-t-on pas fait cela ?

À l'origine, ce type de nef était terminé par trois absides semi-circulaires en prolongement de chacun des vaisseaux (l'intérieur des absidioles est visible sur l'image 9). Et il n'y avait pas de transept. Celui-ci a été installé ultérieurement, en remplacement (probablement) de deux  travées de nef.

Image 4 : restes d'un ambon ?

Image 5 : imitation d'une ferronnerie ? Datation ?


Datation envisagée pour l'église Saint-Jean-Baptiste de Surbourg : an 850 avec un écart de 150 ans.