Monuments de la région Grand-Est (ex Alsace, Champagne-Ardenne, Lorraine)
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Carte interactive de la région Grand-Est
(ex Alsace - Champagne-Ardenne - Lorraine). -
Vous trouverez ci-dessous la liste des monuments étudiés pour la région Grand-Est, qui regroupe 10 départements.
Cette liste est classée dans l'ordre alphabétique des départements, puis des localités.
D'ores et déjà, nous vous invitons à lire le paragraphe :
Introduction aux monuments de la région Grand-Est.
Ardennes (08) :
Antheny (Église Saint-Rémi), Chémery-sur-Bar (Église Saint-Sulpice), Cheveuges (Église Saint-Rémi), Machault (Église Saint-Pierre-et-Saint-Paul), Malmy (Église Notre-Dame), Mouzon (Église Sainte-Geneviève), Roizy (Église Notre-Dame), Saint-Loup-Terrier (Église Saint-Loup), Sorcy-Bauthémont (Église Notre-Dame), Vendresse (Église Saint-Martin), Viel-Saint-Remy (Église Saint-Rémi).
Galerie d'images de monuments des Ardennes (8 photos)
Aube (10) :
Bailly-le-Franc (Église de l’Exaltation de la Sainte-Croix), Isle-Aumont (Église Saint-Pierre), Joncreuil (Église Saint-Pierre-ès-Liens), Longsols (Église Saint-Julien-l’Hospitalier), Maizières-la-Grande-Paroisse (Église Saint-Denis), Marnay-sur-Seine (Église Notre-Dame de l’Assomption), Moussey (Église Saint-Martin), Poivres (Église Saint-Antoine), Pont-sur-Seine (Église Saint-Martin), Villy-en-Trodes (Église Saint-Laurent).
Galerie d'images de monuments de l'Aube (8 photos)
Marne (51)
Ambrières (Église Notre-Dame de l’Assomption), Aougny (Église Saint-Rémi), Baslieux-lès-Fismes (Église Saint-Julien), Beine-Nauroy (Église Saint-Laurent), Blesme (Église Notre-Dame-de-l’Assomption), Bouilly (Église Saint-Rémi), Boult-sur-Suippe (Église Sainte-Croix), Cauroy-lès-Hermonville (Église Notre-Dame), Châlons-en-Champagne (Église Saint-Jean), Chambrecy (Église Saint-Julien), Champfleury (Église Saint-Jean-Baptiste), Champigny (Église Saint-Théodulphe), Châtillon-sur-Marne (Église Notre-Dame), Cormontreuil (Église Saint-André), Marfaux (Église Saint-André), Ormes (Église Saint-Rémi), Pocancy (Église Saint-Louvent), Ponthion (Église Saint-Symphorien), Prouilly (Église Saint-Pierre), Reims (Basilique Saint-Rémi), Saint-Gilles (Église Saint-Pierre), Taissy (Église Notre-Dame), Verneuil (Église Saint-Rémi), Ville-en-Tardenois (Église Saint-Laurent), Villevenard (Église Saint-Alpin).
Galerie d'images de monuments de la Marne (12 photos)
Haute-Marne (52) :
Bourbonne-les-Bains (Église Saint-Marcellin de Villars-Saint-Marcellin), Droyes (Église Notre-Dame-de-l’Assomption), Langres (Cathédrale Saint-Mammès), Montier-en-Der (Abbatiale Saint-Pierre-et-Saint-Paul), Rimaucourt (Église Saint-Pierre-et-Saint-Paul), Saint-Dizier (Église Notre-Dame-de-l’Assomption), Sommevoire (Église Saint-Pierre), Vignory (Église Saint-Étienne).
Galerie d'images de monuments de la Haute-Marne (8 photos)
Meurthe-et-Moselle (54) :
Froville (Prieuré Notre-Dame), Laître-sous-Amance (Église Saint-Laurent), Mont-Saint-Martin (Église Saint-Martin), Olley (Église Saint-Rémy), Puxe (Église Saint-Rémy).
Galerie d'images de monuments de la Meurthe-et-Moselle (6 photos)
Meuse (55) :
Dugny-sur-Meuse (Église Notre-Dame), Mont-devant-Sassey (Église Notre-Dame), Verdun (Cathédrale Notre-Dame).
Galerie d'images de monuments de la Meuse (6 photos)
Moselle (57) :
Marsal (Collégiale Saint-Léger), Metz (Église Saint-Maximin), Metz (Église Saint-Pierre-aux-Nonnains).
Galerie d'images de monuments de la Moselle (6 photos)
Bas-Rhin (67) :
Altenstadt (Église Saint-Ulrich), Altorf (Abbatiale Saint-Cyriaque), Andlau (Église Saint-Pierre-et-Paul), Avolsheim (Église Dompeter), Avolsheim (Église Saint-Ulrich), Dorlisheim (Église Saint-Laurent), Epfig (Chapelle Sainte-Marguerite), Eschau (Église Saint-Trophime), Hohatzenheim (Église des Saints-Pierre-et-Paul), Marmoutier (Abbatiale Saint-Étienne), Mont Sainte-Odile (Mur païen), Neuwiller-lès-Saverne (Abbatiale des Saints-Pierre-et-Paul), Niedermunster (Abbatiale), Rosheim (Église des Saints-Pierre-et-Paul), Saint-Jean-de-Saverne (Église Saint-Jean-Baptiste), Sélestat (Église Sainte-Foy), Strasbourg (Parties romanes de la cathédrale), Surbourg (Église Saint-Jean-Baptiste).
Galerie d'images de monuments du Bas-Rhin (12 photos)
Haut-Rhin (68) :
Feldbach (Église Saint-Jacques-le-Majeur), Hattstatt (Église Sainte-Colombe), Jebsheim (Église Saint-Martin), Lautenbach (Collégiale), Murbach (Abbatiale), Ottmarsheim (Abbatiale Saints-Pierre-et-Paul ), Sigolsheim (Église des Saints-Pierre-et-Paul), Soultzmatt (Église Saint-Sébastien).
Galerie d'images de monuments du Haut-Rhin (8 photos)
Vosges (88) :
Champ-le-Duc (Église Notre-Dame-de-l’Assomption), Étival (Abbatiale Saint-Pierre), Relanges (Église Notre-Dame), Rollainville (Église Saint-Rémy), Saint-Dié (Cathédrale Notre-Dame), Saint-Dié (Église Notre-Dame-de-Galilée), Vomécourt-sur-Madon (Église Saint-Martin).
Galerie d'images de monuments des Vosges (6 photos)
Introduction aux monuments de la région Grand-Est :
Parmi les régions de France, celle du nord-est regroupant la Champagne, les Ardennes, l’Alsace et la Lorraine semble être une des moins riches en monuments attribués au premier millénaire. La liste ci-dessus semble en effet un peu courte. D’autant que, concernant certains de ces monuments, l’attribution au premier millénaire semble un peu hasardeuse.
Il faut tout d’abord remarquer que cette région se situe principalement hors des circuits touristiques. Ceci est vrai, en particulier en ce qui concerne l’auteur de ces lignes habitant le sud de la France.
Mais ce n’est pas tout !
On sait que les monuments datant du premier millénaire sont à rechercher parmi les monuments dits romans antérieurs à l’an 1200. Or, seuls deux ouvrages de la collection Zodiaque décrivent les monuments romans de cette région, pourtant fort vaste : « Champagne romane » et « Alsace romane » (image 1) .
A titre de comparaison, la région Languedoc-Roussillon- Midi Pyrénées a nécessité sept volumes de la même collection.
Image 2 : Le petit village de Colombey-les-deux-églises est justement célèbre. Le cimetière de son église paroissiale abrite la tombe du Général de Gaulle. Mais ce n’est pas son seul intérêt: une courte visite de cette église a permis de constater qu‘elle possédait des vestiges romans. Sur cette vue du transept côté sud, on peut voir de part et d’autre deux chapiteaux à décors de feuillages, de pommes de pin et de masques (début XIIe siècle ?). Et entre des deux chapiteaux d’autres plus frustes. Ces deux chapiteaux n’ont pas de fonction portante car l’arcade qui les surmonte est horizontale dans sa plus grande partie. On comprend mal ce qui s’est passé et l’utilité de cette arcade plate. D’autant que l’arc brisé qui est en dessous a lui une fonction portante.
Image 3 : Sur cette vue du transept, mais cette fois-ci vers le nord, tout s’éclaire ! En fait, il devait y avoir deux petites arcades qui se rejoignaient entre elles en s’appuyant sur un pilier. Plus tard, il a été décidé de ne faire qu’une arcade. Pour construire cette arcade, on a supprimé le pilier intermédiaire et son chapiteau. On a aussi supprimé les colonnes adossées contre le mur de façon a pouvoir appuyer directement l’arcade contre le mur. Et on n’a pas supprimé les chapiteaux directement au-dessus. ; On déduit de cette analyse que les chapiteaux et les deux morceaux d’arcades sont plus anciens que le reste. De combien ? C’est difficile à évaluer. Mais l’existence de ces deux petites arcades et le fait qu’elles aient été remplacées par une plus solide autorise à penser que le plan primitif prévoyait une structure plus légère (le transept n’aurait pas été voûté).
Les deux vues précédentes ont été prises de part et d’autre du grand crucifix. On distingue deux arcs : en premier plan, l’arc triomphal nettement brisé, et, en arrière l’arc absidal en plein cintre. Remarquer que, à gauche, le pilier qui soutient cet arc est nettement incliné par rapport à la verticale. Ce qui fait envisager qu’il y a eu dans le passé un fléchissement.
En résumé : doit-on conclure de ces constatations que l’église de Colombey doit être datée du premier millénaire (pour la première œuvre du transept) ? C’est difficile de l’affirmer. Nous sommes en présence d’une originalité (au niveau de la croisée du transept, deux petites arcades portées par un pilier intermédiaire) vue nulle part ailleurs (du moins pour le moment). Dans tous les cas une datation antérieure à l’an 1100 est presque sûre.
Image 5 : Tour-clocher, ancien chœur de la chapelle Saint Etienne de Cattenom.
Cette chapelle aurait appartenu à une commanderie de Templiers puis de chevaliers de l’ordre Teutonique. Un panneau donne une datation (XIe-XIIe siècle). Nous envisageons plutôt une datation antérieure : dans la partie supérieure, les fenêtres géminées portées par des chapiteaux trapézoïdaux et avec des décorations polychromes font penser à des modèles méditerranéens du Xe ou XIe siècle. La partie inférieure lui est antérieure (différence de couleur des pierres de chaînage, fenêtre apparemment en plein cintre et monolithe au dessus de la plaque indicatrice d’un monument historique). Remarquer en bas à droite, sur une pierre de chaînage le décor gravé représentant un oiseau picorant l’arbre de vie. Ce thème, issu de l’antiquité, témoigne d’une grande ancienneté (VIIIe ou IXe siècle de notre ère). Cependant cette pierre peut avoir été placée là en réemploi.
Image 6 : Plan de la chapelle des Templiers à Metz.
Selon certains auteurs les Templiers auraient construit leur lieux de culte sur le plan de l’ancienne église du Temple de Jérusalem. Ils s’étaient en effet installés après la première croisade sur l’emplacement du Temple. Et c’est vrai que plusieurs églises attribuées aux Templiers sont à plan centré comme devait l’être l’église qui avait été construite auparavant par les chrétiens et détruite avant l’installation des croisés. Il faudrait cependant vérifier si toutes les églises templières ont le même plan certaines pouvant être octogonales (c’est le cas de celle de Metz) d’autres hexagonales, d’autres dodécagonales. Il est possible que le plan centré attribué aux églises templières soit d’ordre symbolique (société d’égaux).
Néanmoins les guerres n’expliquent pas tout. Elles n’expliquent pas en particulier que l’Alsace, qui est aussi une terre de passage, semble plus riche en monuments romans que la Champagne. D’autres causes sont à rechercher. Comme celle-ci : la terre de Champagne crayeuse dite « pouilleuse » est peu propice à la culture. .. et donc dépourvue des richesses permettant la construction de grands édifices. Il en est de même des Ardennes et des Vosges très boisées. Par ailleurs il est possible que l’on ait construit des églises en bois. Il en existe encore en Champagne dans la vallée du Der (mais la plus ancienne remonte au XVe siècle).
Comment, dans ces conditions retrouver des traces d’édifices datés du premier millénaire. On connaît déjà l’existence de certains d’entre eux, comme l’église Saint- Pierre- aux- Nonnains de Metz qui serait un ancien gymnase romain. On sait de plus grâce aux textes des auteurs de cette période qu’il existait des évêchés à Chalons en Champagne, Reims, Metz, Toul, Verdun et Strasbourg. Et donc qu’il existait des églises dans ces provinces au moins en partie christianisées. Comment retrouver des traces de ces églises ? Sur ce site les pages concernant la datation peuvent fournir des éléments de réponse. Une de ces réponses est l’examen de monuments situés dans des régions limitrophes. Ainsi la chapelle Palatine située à Aix la Chapelle (Allemagne) et l’église de Mettlach en Sarre (Allemagne) permettent d’attribuer au premier millénaire l’abbatiale d’Ottmarsheim. L’existence d’une contre-abside (opposée à l’abside principale laquelle est située à l’est) à la cathédrale de Verdun, permet de comparer cette église aux grandes cathédrales rhénanes (Mayence, Spire,Worms) ou au prototype dit carolingien de Centula-Saint Riquier. Mais bien sûr ce ne sont là que des approches nécessitant des examens plus détaillés de chaque édifice.
- Lors
de notre passage à Metz, il n’a pas été possible de
visiter l’intérieur de cette église. C’est regrettable,
car on aurait peut-être pu découvrir des choses
intéressantes concernant sa datation.
Par exemple si l’édifice a été construit d ‘un sel jet (en même temps la nef octogonale et l’abside). Ce que ne fait pas apparaître le plan de l’image précédente (hormis une dissymétrie dans le tracé de l’octogone.). Il faut par ailleurs remarquer que les fenêtres de cet ouvrage n’ont rien de roman du XIIe siècle. A cette époque les fenêtres possédaient une ornementation tournée vers l’extérieur. Cette ornementation pouvait être simple (ébrasement, ressauts de maçonnerie) ou plus évoluée (encadrements par deux colonnes à chapiteaux portant une arcade torique). Rien de tel ici où l’on croirait que les fenêtres sont de construction récente. Par contre, à une époque antérieure au XIe siècle, les fenêtres sont moins décorées. Il ne faut pas en déduire aussitôt que cette chapelle est antérieure à l’an 1000 mais la question mérite d’être posée.