L'église Saint-Laurent de Dorlisheim
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Extérieurement, cette église a toutes les caractéristiques
d'une basilique issue de l'Antiquité Romaine : nef à trois
vaisseaux, le vaisseau central étant détaché nettement
au-dessus des vaisseaux latéraux. Cette disposition permet
l'installation de fenêtres supérieures pour éclairer cette
nef.
Cette hypothèse est confirmée par l'image
7 de l'intérieur. Les grands arcs en plein cintre
des parois séparant les vaisseaux sont portés par des
piliers de type R0000,
par l'intermédiaire d'impostes à chanfrein orienté dans
toutes les directions.
Cette nef devait être à l'origine charpentée. Elle est
actuellement voûtée en croisée d'ogives.
Cette église est ornée de belles sculptures. Si certaines,
comme le dragon de l'image
6, apparaissent
relativement récentes, d'autres sont plus anciennes. Il en
est ainsi de celles qui ornent le portail de l'image
2. En
fait,, il y aurait eu pour ce portail une construction en
deux étapes. D'après la forme en arrondi des archivoltes, il
semblerait bien que la partie inférieure de ce portail,
reconnaissable aux cinq archivoltes qui se prolongent sur
les piédroits, a été inscrite à l'intérieur d'un autre
portail dont on ne voit que l'archivolte de la partie
supérieure.
Cette archivolte de la partie supérieure d'un premier
portail est ornée de deux dragons encadrant un masque
d'homme barbu, mais aux oreilles de chat (image
3). Le dragon, de tradition nordique, est
symbolique du char solaire, le vecteur qui transporte le
soleil dans son cycle du jour et de la nuit. Les deux
dragons affrontés encadrant le masque humain doivent être
comparés aux « oiseaux au canthare » (deux oiseaux
(messagers du Ciel) encadrant un vase (Graal, source de vie
éternelle)).
L'archivolte située au dessous appartient au deuxième
portail. On y retrouve à peu de choses près le même
symbolisme : un masque humain barbu (peut-être une image de
Dieu qui « a créé l'homme à son image et à sa ressemblance
») crachant des pampres de vigne (symbole de vie éternelle).
Image 4 :
concernant ces deux bas-reliefs, nous pensons qu'ils
devaient faire partie d'une frise analogue à celle d'Andlau,
église étudiées dans une page précédente. Le relief de
droite devait être disposé verticalement. Il représente un
chasseur muni d'un cor et d'une fronde.
Datation
envisagée pour l'église Saint-Laurent de
Dorlisheim : an 800 avec un écart de 150 ans.